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    Vaiana : 12 choses qu'on a apprises en visitant les studios Disney
    Thomas Imbert
    Thomas Imbert
    -Chef de rubrique - Infotainment
    De la Terre du Milieu aux confins de la galaxie Star Wars en passant par les jungles de Jurassic Park, il ne refuse jamais un petit voyage vers les plus grandes sagas du cinéma. Enfant des années 90, créateur des émissions Give Me Five et Big Fan Theory, il écrit pour AlloCiné depuis 2010.

    En juillet dernier, nous avions la chance de visiter les studios Disney et de rencontrer les équipes d'artistes qui travaillaient encore sur "Vaiana". Une bonne occasion pour en apprendre davantage sur les secrets de fabrication du film...

    Walt Disney Studios

    Rencontre avec l'équipe du film...

    Comment avez-vous abordé la phase de recherches du Vaiana ?

    Amy Smeed : C’était vraiment amusant pour moi. Il y avait plein de personnes différentes qui venaient pour nous apprendre la navigation, l’orientation. Tiana Liufau est une femme incroyable qui nous a appris différentes chorégraphies, différents mouvements de danse (...) pour qu’on puisse les retranscrire de la bonne façon dans le film, et c’était super parce qu’on ne connaissait pas grand-chose à cette culture.

    Dans quel état d'esprit êtes-vous alors que vous réalisez votre septième long métrage aux studios Disney ?

    Ron Clements : Pour nous, c’est un peu comme si la boucle était bouclée. Quand j’ai commencé chez Disney, j’avais 20 ans et j’ai travaillé avec Frank Thomas, l’un des grands 9 Old Men [ndlr : les 9 Vieux Messieurs, l'équipe d'animation d'élite de Walt Disney], qui était mon mentor. Il avait 62 ans à cette époque. C’était incroyable de travailler avec lui mais en même temps, je me disais : "Ce gars est vraiment vieux." Et aujourd’hui, j’ai 63 ans, je suis plus vieux qu’il ne l’était à l’époque. On est encore quelques-uns de cette génération au studio, mais la plupart des artistes sont ces jeunes gens passionnés, tellement enthousiastes de faire ce qu’ils font. Les films ont beaucoup d’impact sur le public et c’est ce qui excitant. C’est ça le principal, c’est ce qui rend le travail génial. Parce que ces films, qu’ils soient bons ou pas, sont vraiment longs à faire. Et c’est super quand ils ont un impact, quand ils ont une valeur durable, quand ils perdurent.

    Walt Disney Pictures

    Il semble que dans la grande tradition des studios Disney, la musique soit une fois encore à l'honneur dans "Vaiana"...

    John Musker : L’équipe musicale sur ce film était incroyable. Lin-Manuel Miranda, Opetaia Foa'i et Mark Mancina ont tous travaillé ensemble.

    Ron Clements : Nous aimons beaucoup les chansons de ce film. Je ne sais pas s’il y aura un nouveau "Libérée, délivrée". C’est devenu un vrai phénomène, mais qui sait ? Avec la génération Internet, tout est différent.

    John Musker : Mais je me souviens que lorsqu’on faisait La Petite sirène, on entendait ces chansons à longueur de journée, et qu’on ne s’en lassait jamais. Et ça a été la même chose sur ce film. Donc c’est bon signe.

    Ron Clements : Pour La Petite sirène, j’ai réalisé que quelque chose était en train de se passer après la sortie du film, quand je suis allé rendre visite à de la famille dans l’Iowa d’où je suis originaire. Les enfants sont arrivés et ils connaissaient toutes les chansons, ils me les ont chantées. C’était assez bizarre. Et depuis que la vidéo existe, les gens peuvent regarder les films encore et encore, et même des séquences précises sur Youtube.

    John Musker : Je pense que ça fait partie de la longévité de ces films. Si la musique est intemporelle, elle peut donner à ces films une vie dans les parcs d’attractions, à la télévision, et partout ailleurs. Nous avons passé un week-end au Hollywood Bowl, il y avait un orchestre de 71 instruments qui jouait pendant la projection de La Petite sirène. Il y avait un public de 17000 personnes. Ils chantaient les chansons, Rebel Wilson faisait Ursula et Sara Bareilles faisait Arielle. Je pense que ces films vivent plus longtemps dans le cœur des spectateurs quand ils ont cette musique. Ils sont connectés à votre enfance, à vos émotions.

    Walt Disney Pictures

    Mini Maui, qui est un personnage animé traditionnellement sur le corps d'un autre personnage en CGI, rentre dans la lignée de tous les courts métrages Disney hybrides techniquement tels que "Mickey à cheval", "Le Festin" ou encore "Paperman". Pensez-vous que le mélange des deux techniques puisse représenter l'avenir des studios Disney ?

    Eric Goldberg : Je pense que ça se pourrait très bien. Les décisions sont principalement prises par les réalisateurs, mais le fait est que nous avons maintenant des équipes extraordinaires dans tous les départements. Nous avons des animateurs en CGI et en 2D qui sont capables des performances les plus incroyables. Et nous avons désormais la technologie qui peut leur permettre de se mélanger de façon homogène, de tirer avantage du fait que nous avons tous ces talents sous le même toit qui travaillent sur les mêmes films. Et c’est exactement la direction que je souhaite pour le studio dans le futur.

    Pouvez-vous nous décrire votre collaboration avec John Musker et Ron Clements. Quel genre de réalisateurs sont-ils ?

    Eric Goldberg : On les adore, c’est génial de travailler avec eux ! Je travaille avec eux depuis longtemps, ils m’ont offert mon premier succès, le Génie, donc je peux les remercier pour ça. Ils ont tellement le sens de ce qu’est Disney, le sens du divertissement et de la réalisation. Créer des personnages divertissants à regarder mais aussi émotionnels, auxquels on puisse s’identifier. C’est vraiment le cœur de tout film Disney, et je pense qu’ils l’amènent à chaque fois, quelle que soit la forme avec laquelle ils travaillent.

    Retour en musique sur la carrière de John Musker et de Ron Clements aux studios Disney... 

     

    Maui

    Comme c’est très souvent le cas pour les personnages principaux chez Disney, Maui a connu de nombreuses modifications avant d’atteindre son apparence définitive. Dans l’une de ses premières versions, il était d’ailleurs totalement chauve. Pour créer sa longue chevelure bouclée,  les animateurs ont dû développer un tout nouvel outil.

    The Rock

    Pour animer le visage de Maui et notamment la façon dont le personnage sourit et bouge ses sourcils, les artistes Disney se sont inspirés des expressions de Dwayne Johnson au moment où l'acteur enregistrait.

    Mini Maui

    Parmi les incalculables tatouages qui recouvrent le corps du personnage se trouve Mini Maui. Un tatouage doté d’une personnalité et qui a une double utilité : outre le fait qu’il est le plus grand fan de Maui, il est aussi sa conscience, son "Jiminy Criquet". C’est Eric Goldberg, artiste légendaire auquel on doit notamment le Génie d’Aladdin, qui a créé Mini Maui en animation traditionnelle.  

    Les îles de Vaiana

    Avant d’apparaitre dans le long métrage animé, les îles que l’on peut voir dans Vaiana ont été créées de toutes pièces par les chefs décorateurs du film, sculptées en versions miniatures et retouchées à l’ordinateur. Si l’île natale de Vaiana existait dans le monde réel, elle ferait d’ailleurs 2 fois la taille du mont Everest.

    Recherche

    La recherche étant l’un des principes fondamentaux dictés par John Lasseter, les deux réalisateurs de Vaiana, John Musker et Ron Clements, accompagnés de nombreux membres de leurs équipes, se sont rendus à 3 reprises dans des îles telles que Samoa, les Fidji, Tahiti, Bora Bora ou encore Tetiaroa pour découvrir leurs cultures et s’en inspirer.

    Te Ka

    L’un des personnages les plus compliqués à créer techniquement parlant était la méchante du film, Te Ka. A elle seule, elle cumulait des effets de fumée, d’éclairs, de chutes de lave dans l’océan et de flammes. Un véritable challenge…

    Costume

    La tenue vestimentaire de Vaiana s’inspire fortement de la culture des îles Pacifique, mais le véritable défi a été de la créer sans aucune référence photographique, puisque l’action du film se déroule il y a 2000 ans. Le prénom original de l’héroïne, Moana, signifie "océan" dans la plupart des langages polynésiens. C’est pourquoi son costume comporte de nombreux éléments tirés de la mer.

    Auli'i Cravalho

    Auli'i Cravalho, qui double la nouvelle héroïne Disney en version originale et qui, selon les réalisateurs du film, est réellement Vaiana en chair et en os, a été la dernière personne à passer l’audition parmi des milliers de candidates.

    Hei Hei

    Selon l’équipe du film, le coq Hei Hei qui accompagne Vaiana tout au long de son périple est officiellement le personnage le plus idiot de toute l’histoire de Disney. Dans les premières ébauches du long métrage, il était d’ailleurs censé être une sorte d’antagoniste, un prolongement du père de Vaiana qui aurait cherché à la détourner de ses rêves.

    Scénario

    En l’espace de 4 ou 5 ans, les scénaristes ont élaboré 12 versions successives du film complet, qu’ils ont projetées aux réalisateurs en modifiant à chaque fois des éléments selon leurs remarques. Dans l’une des premières versions du long métrage, Vaiana avait d’ailleurs des frères et sœurs qui ont été supprimés par la suite.

    Effets spéciaux

    Autant l’équipe de La Reine des Neiges avait dû se surpasser pour créer un univers hivernal réaliste, autant c’est sur l’eau que les artistes de Vaiana ont concentré leurs efforts. Ils disent avoir pris conseil auprès des équipes d’ILM et de Pixar, puis avoir essayé de les surpasser. Au final, 80% des plans du film comportent des effets spéciaux, contre 46% pour un film comme Les Nouveaux Héros.

    Particules d'eau

    Pour que le rendu de l’eau soit meilleur que jamais, l’équipe des effets spéciaux a voulu augmenter le nombre de particules générées, qui est habituellement de 50 ou 100 millions, à plusieurs centaines de millions, voire quelques milliards de particules. 

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