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    Il était une fois... les classiques de Walt Disney
    Thomas Imbert
    Thomas Imbert
    -Chef de rubrique - Infotainment
    De la Terre du Milieu aux confins de la galaxie Star Wars en passant par les jungles de Jurassic Park, il ne refuse jamais un petit voyage vers les plus grandes sagas du cinéma. Enfant des années 90, créateur des émissions Give Me Five et Big Fan Theory, il écrit pour AlloCiné depuis 2010.

    Alors que l'Oncle Walt nous quittait il y a tout juste 50 ans, retour sur les débuts du royaume enchanté et sur la fabrication de ses premiers chefs-d’œuvre...

    Blanche-Neige et les sept nains (1937)

    Walt Disney Pictures
    "Pour réaliser une chose vraiment extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez d’un trait jusqu’au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager." Walt Disney

    De quoi ça parle ?

    Blanche Neige est une princesse d'une très grande beauté. Folle de jalousie, sa belle-mère décide de la faire assassiner. Le chasseur auquel incombe cette lourde tâche ne trouve pas le courage d’accomplir sa besogne et abandonne Blanche Neige dans la forêt. Perdue, à bout de force, elle échoue dans une maison où habitent sept nains.

    Un mot sur le film

    Tout commence en 1934. Nous sommes à Hyperion Avenue, Hollywood, le premier studio d’animation de Walt Disney, dans lequel ce dernier donne vie à ses esquisses originelles. Les Alices Comedies, les Oswald le lapin chanceux, les Mickey Mouse et les Silly Symphonies, multiples séries de courts métrages animés, sont autant de premiers pas de l’Oncle Walt sur la route du succès. Rivalisant déjà d’ingéniosité, et encouragé par l’accueil de ses premières créations, le futur maître de l’animation prend une nouvelle fois tout le monde à contre-pied en proposant à son équipe un tout nouveau projet.

    S’il serait faux d’affirmer que Blanche-Neige et les sept nains est le premier long métrage d’animation de l’histoire, on peut en revanche le considérer comme étant le premier à véritablement marquer les esprits, et comme le premier à être doté de la parole, comme de la couleur.

    Le projet est lancé un soir du printemps 1934. Après leur avoir offert un repas au restaurant, Disney convoque fébrilement les membres de son équipe dans son studio d’enregistrement. C’est là, éclairé par une petite lampe de bureau, et pendant plusieurs heures, qu’il leur mime ce qui deviendra Blanche-Neige et les sept nains, allant jusqu’à leur chanter quelques airs de musique du futur long métrage.Le film est en effet dans sa tête depuis le jour où, adolescent, il avait assisté à la projection d’une adaptation muette du conte des frères Grimm. Le défi consiste maintenant à transposer le tout sur un écran de cinéma. Sans hésiter à monopoliser un budget incroyable pour son nouveau projet (allant jusqu’à faire planer sur les studios l’ombre de la faillite) et sans prêter attention aux railleries de la presse qui emploie, pour qualifier sa lubie, le terme de "folie Disney", Walt fonce tête baissée.

    Walt Disney Pictures

    Les effectifs du studio sont multipliés, de nouveaux procédés d’animation (caméra multiplane, rotoscope,…) sont élaborés et testés avec les Silly Symphonies, une bande originale de premier choix est composée : tous les moyens sont mis en œuvre pour donner naissance à un chef-d’œuvre.

    Le film sort sur les écrans américains le 21 décembre 1937, et le pari est tenu ! Les premiers spectateurs ne peuvent que se lever pour applaudir et les critiques regrettent bien vite leurs a priori. Blanche-Neige et les sept nains s’impose tout simplement comme le plus grand succès de l’histoire du cinéma (avant d’être détrôné par Autant en emporte le vent quelques années plus tard). Disney se voit récompenser par un Oscar spécial, accompagné pour l’occasion de sept petites statuettes. Les caisses des studios, vides à la sortie du film, se remplissent en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. La légendaire carrière de la maison aux grandes oreilles peut commencer !

    Le saviez-vous ?

    • Plusieurs scènes du film ont été coupées et ne figurent pas dans la version finale du film. Parmi ces extraits figurent une séquence montrant le prince retenu prisonnier dans un donjon par la reine, et une autre dans laquelle Blanche Neige s’imagine en train de danser avec son bien-aimé au milieu des nuages. Viennent s’y ajouter deux scènes au cours desquels les nains mangent la soupe que Blanche Neige leur a préparé, puis lui confectionnent un lit pour la remercier.
    • C’est avec Blanche-Neige et les sept nains que Walt Disney a instauré la pratique des droits dérivés, qui consiste (entre autres) à percevoir un pourcentage sur l'utilisation des personnages d’un film, et qui représente aujourd’hui l’une des principales sources de revenus de la compagnie.
    • Quand les animateurs demandèrent à l’actrice Lucille La Verne, doubleuse de la méchante reine, d’essayer de prendre une voix plus "vieille" pour interpréter le personnage après sa transformation en sorcière, cette dernière s’absenta quelques minutes. Lorsqu’elle revint dans le studio, elle livra une prestation effrayante. Quand les animateurs lui demandèrent comment elle s’y était prise, elle répliqua qu’elle avait simplement retiré son dentier.
    Walt Disney Pictures
    • Dans la version originale du film, le nain Simplet porte le prénom de Dopey (en anglais, "abruti"). Pour convaincre les autres animateurs d’employer ce nom, Walt Disney leur aurait prétendu que William Shakespeare lui-même l’avait utilisé dans l’une de ses pièces : une affirmation qui n’a jamais pu être prouvée mais qui a permis au nain de pouvoir répondre à ce nom-là. « Répondre » est cependant un bien grand mot car, Disney ne parvenant pas à trouver de voix adéquate pour le doubler, Simplet est resté un personnage muet.
    • Le célèbre cinéaste russe Serguei Mikhailovich Eisenstein aurait déclaré que Blanche-Neige et les sept nains était le plus grand film de tous les temps.
    • Le teint de Blanche Neige ne satisfaisant pas Walt Disney dans un premier temps, ce dernier a demandé à des animatrices de déposer sur chaque celluloïd un peu de leurs rouges à lèvres, dans le but de retoucher la couleur des joues du personnage.
    • En voyant les deux scènes dont il était responsable être coupées de la version finale du film, l’animateur Ward Kimball menaça de démissionner. Il n'accepta de rester que parce que Walt Disney lui confia l’animation de Jiminy Criquet pour le projet Pinocchio.
    • Dans le but de motiver les membres de son équipe, Walt Disney payait la somme de 5$ à chaque personne qui proposait un gag conservé dans le film.

    (Re)découvrez la bande-annonce de "Blanche-Neige"...

     

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