Le 27 janvier prochain, c'est la journée de la mémoire de l'Holocauste et de la prévention des crimes contre l'Humanité. Pourquoi cette date précisément ? Parce qu'il s'agit de la date anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz. Cette journée commémorative est tout ce qu'il y a de plus officielle, dont le cadre a été défini par décret et publié au BO le 11 décembre 2003 : "Cette journée de la mémoire devra faire prendre conscience que le mal absolu existe et que le relativisme n’est pas compatible avec les valeurs de la République. En même temps, il faut montrer que l’horreur s’inscrit dans une histoire qu’il convient d’approcher avec méthode, sans dérive ni erreur. Ainsi appartient-il à notre institution de faire réfléchir les élèves à l’Europe du XXème siècle, avec ses guerres et ses tragédies, mais aussi à ses tentatives de synthèse autour des valeurs des droits de l’homme et à sa marche vers l’unité. Il est nécessaire de montrer aux jeunes que ces valeurs ne sont pas de simples mots. Leur respect dans tous les pays du monde est fondamental et nécessite de la part de chacun d’être attentif à ce qui menace ces valeurs et actif pour les défendre."
C'est dans le cadre de cette journée que la chaîne TV Arte consacre ce soir une soirée documentaire à la libération des camps de la mort, avec la diffusion, à 23h30, d'un extraordinaire et terrible documentaire constitué d'images d'archives totalement inédites : Images de la libération des camps : chronique d'un film inachevé.
"Une plongée dans les ténèbres"
Printemps 1945. Les forces Alliées avancent dans une Allemagne en ruine. Les combats font rage, sous l'oeil des caméras des armées. Ces mêmes caméras qui seront sur place, lors de la découverte de l'horreur du système concentrationnaire nazi. De ces images terribles naîtra le projet d'un film documentaire sans équivalent, même à ce jour. De grands noms du cinéma de l'époque furent même associés à ce projet, comme Alfred Hitchcock. Pourtant, le film sera abandonné après quelques mois d'un intense travail, et le film sera classé dans les archives de la BBC. Les raisons ? Les Britanniques qui cherchent à empêcher l'afflux de réfugiés juifs en Palestine, mais aussi au Royaume-Uni, craignent que l'opinion ne se mobilise en leur faveur. Le pays est également soucieux de se concilier la population allemande, qu'il se refuse à "culpabiliser", face à la menace soviétique. La Guerre froide trace déjà ses contours...
70 ans après les événements, une équipe d'experts a entrepris de reconstituer ce film. Images de la libération des camps : chronique d'un film inachevé constitue, à ce titre, une oeuvre à la fois unique, salutaire, totalement inédite et jamais vue. Seuls quelques images furent montrées lors du procès de Nuremberg. Un voyage au coeur de la mémoire et de l'Histoire dont on sort logiquement sonné et bouleversé. A ne manquer sous aucun prétexte.
