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    Lucas Belvaux : "Chez nous est une oeuvre engagée, mais pas militante !"

    En salle ce mercredi 22 février, "Chez nous" offre une saisissante plongée dans les rouages de la mécanique politique des extrêmes, au coeur d'une région marquée au fer rouge par l'Histoire. Rencontre avec son réalisateur, Lucas Belvaux.

    Synecdoche / Artémis Productions

    La région des Hauts-de-France, anciennement le Nord Pas-de-Calais, est marquée au fer rouge par son Histoire séculaire; en particulier celle de l'épopée des gueules noires qui descendaient dans les mines de charbon. Une Histoire écrite avec la sueur, le sang et les larmes de ses habitants. Cette région du Nord, que Lucas Belvaux connait si bien, est aussi au coeur de son film Chez nous. Elle est en effet devenue le terrain de chasse d'un parti extrémiste, qui tente de s'implanter et s'enraciner localement. Loin de la violente polémique déclenchée par des membres du parti du Front National sur le film il y a plusieurs semaines, alors même que seule une bande-annonce circulait, le film se révèle assez remarquablement documenté, et surtout loin des approches manichéennes que l'on pourrait craindre sur un tel sujet.

    Pour rappel, ci-dessous, la bande-annonce du film...

    Si Lucas Belvaux a assurément livré avec Chez nous un film engagé, "un film citoyen" comme il nous l'a lui-même affirmé lors de notre entretien, il se défend en revanche d'avoir fait un film militant. Loin de condamner les personnages qui peuplent l'univers de son film, il créé au contraire une vraie empathie avec eux et leurs contradictions, pour mieux les comprendre. Et de rappeler "qu'empathie ne veut pas dire identification. Je n'ai pas forcément envie que le spectateur s'identifie au personnage. L'idée, c'est d'être avec lui, à côté, d'essayer de se mettre à sa place, de partager son point de vue, pour essayer de comprendre son cheminement. C'est une chose à laquelle j'accorde beaucoup d'attention en tant que cinéaste. Je veux que le spectateur soit libre de penser ce qu'il veut". Rencontre avec un cinéaste volubile, passionné et chalheureux.

    AlloCiné : Vous dites que vous avez éprouvé le besoin de faire ce film au moment où vous tourniez votre précédente oeuvre, "Pas son genre". Pourquoi ?

    Lucas Belvaux : A ce moment là, on tournait alors qu'on était en pleine période électorale, à Arras. Le personnage joué par Emilie Dequenne était une coiffeuse, une "fille du peuple" comme on pourrait dire; un personnage que j'aimais beaucoup, à la fois sympathique, intelligente, courageuse. A cette époque, on voyait les sondages qui donnait le FN à 30 ou 40%. Je me suis alors demandé : "pour qui cette fille pourrait-elle voter ?" Avec ce sentiment de rejet et de mépris qu'elle ressentait, elle pouvait peut-être basculer. Ce qui m'a aussi interpellé, ce sont les gens qu'on a rencontré. Par exemple dans une scène de Karaoké, il y avait 200 figurants. Statistiquement, il devait y en avoir entre 70 et 80 qui devaient voter pour le FN. Pourtant, ils étaient tous sympathiques. Ca m'a perturbé, il fallait que je fasse un film là-dessus, que je comprenne. Tout est parti de là.

    Le scénario du film a été écrit à quatre mains, puisque vous avez fait appel à Jérôme Leroy, auteur du roman noir "Le Bloc", publié en 2011. C'est la première fois que vous écrivez à deux le scénario de l'un de vos films. Pourquoi cette démarche ?

    En fait, je ne voulais pas rester dans mes propres fantasmes. Jérôme vit là-bas, il a beaucoup travaillé sur le Front National, il connait parfaitement la région, sociologiquement, politiquement. Et donc je voulais être proche de la réalité, ne pas raconter n'importe quoi. La question qui se pose, surtout lorsqu'on fait un film sur ce sujet là, c'est "d'où je parle ?", comment je vois les gens. Parce qu'on a inévitablement sa grille de lecture qui fausse les choses. Il fallait donc doubler le point de vue, et ramener un point de vue qui ne soit pas fantasmé sur les électeurs et sur la population du Nord. En plus de cela, "Le Bloc" est le roman qui m'a donné la forme du récit. Au départ, je ne savais pas très bien comment raconter cette histoire, et je trouvais que Jérôme avait trouvé la solution avec son roman; même s'il y a de vraies différences entre le livre et le film.

    On sent que le film est bien documenté. Dans "Chez nous", le parti extrémiste est vraiment une nébuleuse protéiforme, loin d'être monobloc, composée d'un agrégat de personnes venant de différents courants de l'extrême droite, entre ceux qui font régulièrement le coup de poing mais qui ne sont pas ou plus présentables, des vétérans de l'armée, des membres appartenant au courant maurrassien de l'extrême droite... Les profils sont très divers. Vous avez fait beaucoup de recherches sur cet aspect précis du film ?

    Là-dessus, je me suis beaucoup appuyé sur Jérôme, qui est un expert en la matière. Mais de mon côté j'ai aussi beaucoup lu, j'ai beaucoup utilisé internet aussi, en allant lire ce qui s'écrit sur leurs sites, car ils sont très prolixes, ils parlent beaucoup. Ce qu'on y découvre est d'ailleurs vraiment effrayant. Le film était aussi une façon de remettre le Front National dans sa réalité; de dire aux gens qui votent de bonne foi pour ce parti pour tout un tas de raisons, parce qu'ils ont envie de renverser la table, l'envie que ca change, parce qu'ils ont l'impression que la société patine, etc... De dire à ces gens donc : "Attention ! Je comprends votre colère, je comprends votre envie, je la partage, moi aussi j'ai envie que ca change, parce qu'on est dans un moment où les démocraties européennes ne fonctionnent plus très bien".

    Mais voter pour le FN, c'est vraiment voter pour un parti d'extrême droite, qui s'ancre dans une idéologie qui a 150 ans, qui n'a pas beaucoup changé depuis; qui est raciste, antisémite. Qui est toujours ultra nationaliste. Est-ce que vous voulez vraiment cautionner ça ? Cautionner la France de Pétain ? Ces gens là détestent profondément la France d'aujourd'hui. Ils se revendiquent comme le parti des patriotes, mais ils n'aiment pas la France. Ils aiment une idée de la France qui valait entre 1940 et 1944. C'est quand même ahurissant. C'est la France qui perd, qui dépérit, qui n'invente plus rien. C'est une régression politique et sociale à tous points de vue.

    Le populisme ne prospère que sur l'échec des autres partis politiques, quand on arrive à un point de rupture sociale

    Soyez donc bien conscient que si vous votez pour ce parti, vous votez aussi pour le parti pour lequel votent aussi les néo-nazis, parce qu'il en reste en France. Pendant que je préparais le film, j'ai reçu des documents d'associations nazis, actives, qui possèdent même des élus politiques dans les conseils régionaux  ! [NDR : le réalisateur fait allusion au Bulletin de liaison du "Cercle des amis de Léon Degrelle". D'origine belge, fondateur d'un mouvement fasciste appelé "Rexisme", Léon Degrelle s'engagea dans la SS, et parti combattre sur le Front Russe]. Donc lorsqu'on vote pour le FN, on vote aussi pour ces gens là. Est-ce que les 30 ou 40% d'électeurs qui votent FN acceptent ça, sont conscients de ça ? C'était une vraie question, sur laquelle il fallait beaucoup se renseigner.

    Justement, à qui s'adresse votre film ? Est-ce avant tout aux électeurs indécis ?

    Il s'adresse avant tout à ce que j'appelle "l'électorat de bonne foi", qui pense vraiment pouvoir changer et bouger les choses; celui qui dit qu'on a tout essayé mais que le FN, lui n'a jamais été au pouvoir et se dit "pourquoi pas ?". Ce sont des gens qui ne sont pas sur une idéologie stricte d'extrême droite.

    Synecdoche / Artémis Productions

    Dans votre film, il y a beaucoup de références à cette douloureuse et parfois glorieuse Histoire de cette région du Nord. On y trouve des obus dans les champs, souvenirs des champs de batailles de 14-18. Il y a ces immenses terrils qui hantent les plaines de la région, les anciennes usines d'où était extrait le charbon... A quel point cette toile de fond historique était importante pour vous pour planter le cadre géopolitique du film ?

    En fait, c'est une façon de réinscrire le film dans une Histoire. Le paysage raconte les gens qui y vivent. Ces gens là ont vécu en un siècle et demi trois révolutions industrielles, deux guerres mondiales qui ont tout rasé, deux périodes intenses de reconstructions, de profonds bouleversements politiques. C'est une terre et une partie très importante de l'Histoire de France; c'est le berceau du mouvement ouvrier. Or on a le sentiment que tout ça est en train de s'oublier aujourd'hui; ou alors réécrit par l'extrême droite, qui raconte cette histoire-là à sa manière. Je voulais donc en quelques plans réinscrire ces personnages dans une grande Histoire. La politique, c'est un mouvement, discontinu. Ce sont des révoltes, des guerres, un mouvement social, etc. Et si on en est là aujourd'hui, c'est parce qu'il y a eu tout ça avant. Ce sont les gens qui construisent un paysage, parfois malgré eux, qui le reconstruisent aussi. Le Nord est une région en perpétuelle reconstruction. Ca créé des caractères aussi. Vous parlez des terrils, c'est un bon exemple aussi. Il y en a tous les 3 km, sur 150 ou 200 km. Ca a changé le paysage, la vie des gens.

    En parlant des personnages, on a le sentiment dans votre film d'assister à la disparition de toute une culture politique, au sens de combat; un militantisme parfois dur. C'est d'ailleurs bien montré dans cette scène forte où Emilie Dequenne s'oppose à son père, ancien militant communiste, qui ne lui a pourtant rien transmis. Est-ce que cette disparition d'une certaine forme de militantisme politique est l'une des raisons pour lesquelles les extrêmes prospèrent ?

    Absolument. C'est d'ailleurs le cas partout en Europe. Le populisme ne prospère que sur l'échec des autres partis politiques, quand on arrive à un point de rupture sociale. L'autre élément d'explication, c'est qu'il y a eu une rupture dans la transmission du mouvement social; c'est-à-dire la conscience politique. On parle de la génération née au milieu des années 80, après l'arrivée de la Gauche au pouvoir. Cette génération n'a jamais connu ce qui s'est passé avant. Les pères et même les arrières grands-pères se sont pourtant beaucoup battus. Puis tout a cessé. Il y a eu un sentiment d'échec, la Gauche est arrivée au pouvoir mais elle n'a pas répondu à tous les espoirs. On a assisté à une sorte de repli sur soi. Les jeunes se sont désintéressés de la politique parce qu'ils n'ont connu que des alternances, parce qu'au fond ca ne changeait pas grand chose. Aujourd'hui, cette Histoire du mouvement social est récupérée par l'extrême droite. Dans le bassin minier, le FN travaille là-dessus, en re-racontant l'Histoire des grandes grèves de 1947-1948, où le gouvernement socialiste de Jules Moch avait envoyé l'armée face aux mineurs.

    Synecdoche / Artémis Productions

    Dans vos notes d'intentions, une phrase m'a interpellé, assez fataliste. Vous dites : "chaque parole, qu'elle soit politique, morale, culturelle, est déconsidérée, illégitime, définitivement". Est-ce la traduction d'une certaine faillite générale de la politique, ou, du moins, de certains politiques ? Croyez-vous encore en la politique ?

    Bien sûr, ne serait-ce que parce que c'est la seule voie possible en démocratie, et je pense que c'est notre bien le plus précieux. La démocratie, c'est la paix. On a réussi à créer en Europe un espace démocratique, certes avec tous ses défauts. On le voit aujourd'hui. Mais on vit encore dans un monde où l'on peut s'exprimer librement, penser différemment, réfléchir et discuter sans écraser son voisin. On n'a pas vécu de guerre sur le sol européen depuis 70 ans, sauf en Yougoslavie, qui était un peu à part. Ca, c'est notre bien le plus cher, qu'on a tendance à oublier. Ce n'est que par la politique que l'on peut préserver cet état de fait.

    Quand j'écrivais que "notre parole n'est plus légitime à leurs yeux", aux yeux de l'extrême droite, c'est parce que quelque part, ils ont réussi à installer ça dans l'esprit des gens. Autrement dit, le discours moral sur le FN ne fonctionne plus, la parole culturelle non plus. Ils ont réussi à couper les classes populaires des élites qui sont inventées. Personnellement, je ne fais pas partie d'une élite. Je suis cinéaste, artiste, donc un peu à part. Je suis issu d'une classe populaire, je n'ai hérité de rien. C'est assez amusant d'ailleurs, parce que Marine Le Pen, qui parle au nom du peuple, a hérité de tout. Elle a hérité d'un parti, d'un château à Montretout. C'est une dynastie ! Provoquer cette rupture, c'est monter les gens les uns contre les autres. C'est là où on a l'impression de ne plus jamais être légitime. On l'a bien vu d'ailleurs : dès qu'il y a eu la bande-annonce du film, on a eu un tir de barrage d'une rare violence.

    Vous avez d'ailleurs dit à ce sujet que vous aviez été surpris par la brutalité de ces prises à partie...

    Oui, enfin, surpris... Pas vraiment en fait. J'ai dit que j'ai été surpris parce que je pensais que tactiquement, c'était une erreur de leur part. L'attaque a été massive, brutale, et surtout de mauvaise foi, car ils n'ont même pas vu le film ! Ce sont tout le temps des présupposés, repris par les gens après, qui se mettent à les croire : "on parle encore mal de nous, c'est un film de bobos fait par des bobos qui vivent dans les beaux quartiers parisiens, etc..."

    Vous dites que votre film est une oeuvre engagée, mais pas militante. Pouvez-vous expliquer ?

    Cela signifie que je ne mets pas mes fantasmes dans la description du parti. C'est très objectif. Je n'ai rien inventé. Tout ce que je montre est avéré, ce n'est pas une vue de l'esprit. Mon film n'est pas un regard politique; il fonctionne comme un instantané. Il est engagé parce qu'il rentre dans le débat politique, alors qu'on est en période électorale. C'est un acte citoyen, c'est prendre part à la discussion. Mais il n'est pas militant stricto sensu; je ne milite dans aucun parti.

    Pendant longtemps en France, il n'y a pas eu de fiction politique, au sens où la Politique occupait vraiment le devant de la scène. Il y a bien quelques exemples, comme "L'exercice de l'état" (2011) pour en prendre un récent, mais ils restent rares. A quoi est-ce dû selon vous ? Au fait par exemple qu'on n'aime pas trop en France mélanger cinéma et Politique ?

    Depuis les années 1980, il y a eu une offensive idéologique extrêmement dure, massive et constante contre la Culture en général; que ce soit le théâtre, la littérature, le cinéma... On revient à ce que je disais juste avant, à savoir qu'on a coupé les classes populaires de la culture de ces soit-disant "élites". Petit à petit, on nous a délégitimé, dénié le droit de parler du peuple. La Critique n'a pas non plus été très claire là-dessus. Pendant toute une période, on parlait alors de "la fiction de Gauche" comme un repoussoir, presque comme une insulte. De fait, les cinéastes ont progressivement désinvestis ce champ-là, parce qu'y aller, c'était s'en prendre plein la gueule.

    Dans une fiction, on rentre nettement plus facilement en empathie avec un personnage. Cela ne signifie pas forcément adhérer aux idées du personnage, mais ca permet de le comprendre.

    A cette époque aussi, on était dans un cinéma plus militant, plus de dénonciation, parce qu'il y avait effectivement beaucoup de choses à dénoncer. Avec l'arrivée de la Gauche, il y a eu une libération de la parole, comme à la radio notamment. Du coup, on en était plus vraiment à dénoncer. Après ça, on a glissé vers un cinéma plus social, et là, on s'est pris une deuxième baffe dans la figure. On a beaucoup entendu : "arrêtez de faire des films dans des arrières cuisines avec des actrices aux cheveux gras !" Le cinéma social est devenu difficile. Il faut désormais faire du divertissement. L'économie du cinéma a énormément changé aussi; le 7e Art a vécu de profondes mutations, comme par exemple l'apparition de multiplexes. Il y a toujours eu un cinéma social en France, et ca continue. Mais il fallait réinventer une forme, passer par des biais pour être un peu divertissants. Pour ma part, je n'ai plus envie de rentrer dans ce jeu là, d'accepter le fait qu'on a pas le droit de parler au nom des classes populaires. Je suis plus légitime que Marine Le Pen pour parler des travailleurs.

    Jean Claude LOTHER - Synecdoche Artémis Productions

    Dans le film, Catherine Jacob incarne la leader populiste Agnès Dorgelle, véritable pendant cinématographique de Marine Le Pen. J'ai même eu l'impression que la comédienne avait repris certains tics de langage, ou en tout cas certaines expressions qu'elle utilise lorsqu'elle est en Meeting. Comment avez-vous pensé ce personnage ?

    En fait, j'ai beaucoup travaillé sur l'image publique. Je pense que Marine Le Pen, et plus largement tous les leaders populistes en Europe, travaillent énormément l'image et bien entendu le langage. Il faut faire attention à ne pas être trop raciste, trop antisémite... En même temps, il ne faut pas se couper de ces électeurs là non plus, donc il faut faire un peu passer quelques messages subliminaux. Il y a plein de livres qui sont sortis, décortiquant leurs façons de parler, comment cela change à travers les époques. Parfois, ces changements se font d'une année à l'autre ! Regardez : maintenant, les gens ne disent plus tellement "Marine Le Pen" mais "Marine". On le constate même sur ses affiches électorales; il y a cette idée qu'il faut un peu gommer l'image du père. Même la fameuse flamme tricolore, longtemps symbole du parti, n'est plus tellement montrée.

    Dernière question : au fond, pourquoi avoir réalisé une fiction plutôt qu'un documentaire sur votre sujet ?

    Parce que la fiction permet d'utiliser les mêmes armes qu'eux. On parle de l'intime, des individus dans leurs vies quotidiennes, et donc des émotions. Un parti politique ne devrait pas s'adresser aux émotions. C'est presque malhonnête. Un parti politique est là pour diriger un pays, imaginer et préparer l'avenir, et ne doit pas réagir comme a pu le faire Sarkozy pendant des années, ou comme le fait le FN, qui remet tout en question au moindre fait divers et joue sur l'émotion. Une vision politique doit être sur le long terme, pour le bien commun, et doit aller dans le sens de la paix civile, apaiser les tensions. Eux, ils travaillent sur l'émotion, donc la colère, la peur, le ressentiment, même sur le fait d'avoir faim ou du mal à payer son loyer...

    La force de la fiction, c'est d'être capable de lier tout ça, de mélanger les deux. Une fiction, c'est une sorte de contrat entre l'auteur et le spectateur. Le spectateur n'est pas dupe, il sait que le personnage qu'il a devant lui est fictif. Donc il peut l'investir, se projeter en lui, alors que dans un documentaire, on parle en son nom propre. On va être d'accord ou pas avec les propos d'une personne dans un documentaire, mais on ne peut pas s'identifier. Dans une fiction, on rentre nettement plus facilement en empathie avec un personnage. Cela ne signifie pas forcément adhérer aux idées du personnage, mais ca permet de le comprendre. Contrairement à Manuel Valls, je ne pense pas que "comprendre, c'est déjà être d'accord" !

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