De quoi ça parle ?
Mai 2025 - Marine Le Pen, Présidente de la République démissionne. Étienne, cadre de la climatisation nationale, se fait licencier et n’osant affronter cette réalité, erre de bar en bar. Il rencontre alors Montaigne, agrégé de philo, qui mène une vie de bohème assumée. Étienne devient alors La Boétie et ils ne se quittent plus. Une troupe de marginaux truculents et attachants va se regrouper autour d’eux. S’appuyant sur l’article 1587 du Code Civil, ils déclenchent un joyeux foutoir et retrouvent le plaisir du bien-vivre ensemble.
Wild Bunch Distribution
Jean-François Davy a l'idée de Vive la crise ! à l'été 2008, alors que nous sommes en pleine crise des subprimes. Conforté par les médias dans l'idée qu'il ne s'agissait que d'une mauvaise passe éphémère, le réalisateur se concentre sur d'autres projets. Le sujet s'impose finalement au cinéaste trois ans plus tard, après avoir travaillé sur un scénario qui n'aboutit pas. Le contexte est alors encore idéal : "Une crise toujours en cours ou, plutôt, une mutation profonde de la société. L’affaire de plusieurs décennies. Vive la crise ! reprenait position dans une actualité qu’il n’avait d’ailleurs jamais vraiment quittée".
À ce moment, le réalisateur jette son dévolu sur Michel Galabru pour jouer le grand-père qui s'incruste chez ses enfants. Jean-François Davy a déjà fait tourner l'acteur dans Chaussette surprise en 1978, une comédie loufoque à la distribution remarquable à l'époque : on retrouve notamment Bernadette Lafont, Anna Karina, Rufus, Bernard Le Coq, Claude Piéplu... Un film salué par la critique, qui tranche avec les productions habituelles du cinéaste, alors principalement connu pour ses films érotiques.
Un coup dur qui menace la production
Vive la crise ! est donc l'occasion pour le réalisateur et l'acteur de se retrouver près de quarante ans plus tard. Malheureusement, la vie en décide autrement ; Michel Galabru meurt le 4 janvier 2016 dans son sommeil à l'âge de 93 ans, quelques mois seulement après son épouse et son frère. Un coup dur pour Jean-François Davy, qui envisage alors de renoncer à son projet : "Il était ravi de faire le film", se souvient-il. "Je me suis demandé si je n’allais pas tout abandonner ! J’ai réagi et j’ai engagé Michel Aumont qui a été formidable". Michel Aumont reprend ainsi le rôle de Pépé Canaille et permet au film de se faire. La dernière apparition de Michel Galabru sur grand écran sera finalement pour Edouard Baer dans Ouvert la nuit, sorti un an après sa disparition. L'acteur y joue son propre rôle, comme un dernier clin d'oeil à près de 70 ans de carrière.
Vive la crise ! est à découvrir cette semaine dans les salles.
