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    Juste un regard : la série d'Harlan Coben est une "œuvre très humaniste" pour Virginie Ledoyen

    De retour sous les projecteurs dans la nouvelle adaptation d'Harlan Coben "Juste un regard", Virginie Ledoyen a répondu à nos questions. À 40 ans, l'actrice revient sur cette "exaltante" expérience.

    Philippe Leroux/TF1

    Après une période de diversification artistique depuis quelques années, Virginie Ledoyen revient sur les devants de la scène dans Juste un regard, la nouvelle adaptation du thriller sentimental d'Harlan Coben. Diffusée depuis le 15 juin dernier sur TF1, la mini-série plonge l'actrice française dans la peau d'Eva, une mère de famille embarquée dans une dangereuse enquête, après que son mari ait disparu brusquement sans raison. L'égérie star de la mode clame son admiration pour Harlan Coben, et revient sur la liberté créative offerte par l'auteur américain.

    AlloCiné : Que gardez-vous de cette expérience sur le tournage de Juste un regard ?

    Virginie Ledoyen : Ce fût un grand plaisir. J’ai pu explorer un personnage à la fois très riche et complexe, tout en étant aidé par un auteur au cœur du processus et du projet, mais aussi très présent pour ses acteurs. Voir Harlan Coben mettre en images ses mots a été extrêmement porteur. D'un point de vue personel, c’était une expérience très nouvelle, très exaltante, avec une forte liberté créative. Les producteurs nous ont laissé beaucoup de temps et de confort.

    Avez-vous eu l’occasion de rencontrer Harlan Coben avant le tournage de la série ?

    Tout à fait. Harlan Coben était au cœur de ce projet, il a donc tenu à ce que nous rencontrions bien avant le tournage, à New York. Il a fait ça avec tous les acteurs, il est très attentionné. Nous avons beaucoup échangé, aussi bien sur le personnage d’Eva, que sur les grandes lignes directrices de l’intrigue de cette adaptation. Nous avons également parlé de mes anciens rôles, notamment dans La Plage, film à travers lequel il m’a découvert.

    "Harlan Coben possède une mécanique implacable qui me saisit à chaque lecture"

    Aviez-vous lu ses ouvrages avant de travailler avec lui ?

    Oui, je connais très bien ses livres et son univers, beaucoup de ses ouvrages m’ont marqué et touché. En revanche, il serait trop difficile d'en choisir un en particulier. Harlan Coben possède une mécanique implacable qui me saisit à chaque lecture. Cette admiration a beaucoup participé à mon envie de faire partie de ce projet. En revanche, j’ai découvert "Juste un regard" pour les besoins du tournage. Je ne l’avais pas encore lu, mais j’ai tout de suite accroché.

    TF1

    Comment êtes-vous arrivée à vous approprier le rôle d’Eva ? Faites-vous un rapprochement particulier avec l’un de vos anciens rôles ?

    De manière générale, je ne fais pas de rapprochements ou de comparaisons entre mes différents rôles. Un personnage ne vit pas qu’à travers la façon dont il est imaginé et écrit, il vit aussi à travers son histoire, l’univers dans lequel il est projeté et par qui il est mis en scène. Donc non, je n'ai pas fait de rapprochement particulier avec l’un de mes anciens rôles. J’ai vécu quelque chose de très nouveau et j'en suis d'autant plus satisfaite.

    Êtes-vous restée fidèle au personnage ou vous êtes-vous détachée du rôle ?

    Tout d’abord, je pense que les acteurs d'une série sont choisi en fonction de ce qu’ils vont pouvoir apporter, ce qui n'est pas nécessairement écrit mot pour mot dans l'ouvrage que l'on adapte. Donc je pense et j'espère avoir apporté une nouvelle dimension au personnage d'Eva, tout en restant fidèle à l'idée initiale d'Harlan Coben. Par ailleurs, j’étais à la fois très indépendante et bien encadrée, mais j’avais toujours beaucoup de liberté pour jouer. J’ai eu le loisir de tenter des choses avec le personnage d’Eva, de pouvoir le développer selon ma manière de jouer et selon mes inspirations.

    TF1

    Vous avez 40 ans et vous êtes mère de famille, cela vous a-t-il aidé à vous glisser dans le rôle d’Eva ?

    Très certainement, inconsciemment j’imagine que oui. Aujourd’hui, j’ai trois enfants, donc il y a forcément des automatismes dans ma manière d’appréhender la relation entre Eva et ses enfants. Evidemment, je ne suis pas Eva, ses enfants ne sont pas les miens, mais il y a assurément quelque chose de presque mécanique qui s'est dégagé dans ma façon de jouer cette relation. Au-delà de ma vie personnelle, ce qu’il y a de très beau dans le personnage d’Eva, c’est que sa situation de mère de famille et aussi un élément fort qui la caractérise. La manière dont Harlan Coben a amené ce caractère dans la série est très subtile et absolument pas accessoire. C’est avant tout une histoire d’amour, l’histoire d’une mère, d’une femme, et son amour s’exprime à travers ses enfants et son mari disparu, ce qui rend l’œuvre très humaniste.

    Harlan Coben a plusieurs fois évoqué son désir de mettre en avant les femmes à la télévision ou au cinéma, en leur offrant des rôles principaux.

    Il faut aussi bien des femmes que des hommes au cinéma, de même à la télévision, dans les arts, au travail, partout ! Mais au-delà même de cette vision nécessaire, ce qui m’a plu chez Harlan Coben est son désir de ne pas choisir des femmes pour le quota, mais réellement pour ce qu'elles dégagent, pour leurs particularités. On peut sans doute trouver ça évident, mais son attention particulière sur ce point est relativement précieuse, surtout dans le monde dans lequel nous vivons.

    Si l’on connaît davantage votre parcours cinématographique, on a tout de même pu vous apercevoir dans la série XIII dans un rôle totalement différent. Quelles différences ou particularités faites-vous entre le tournage de ces séries ?

    Ce sont deux expériences totalement différentes ! XIII s’étalait sur plusieurs saisons, ici on est sur une mini-série. Il y a quelque chose de très jouissif pour un acteur puisque tout d’un coup, on a six heures pour explorer son rôle, l’intrigue, les relations entre les personnages, etc. À choisir, je préfère ce type de format qui propose, quelque part, plus d’intensité. Un sentiment que l’on retrouve moins au cinéma par exemple. Ici, on a une finalité. On sait où l’on va et on possède également assez de temps pour développer les personnages : c’est un format qui offre beaucoup de liberté et de créativité.

    Philippe Leroux/TF1

    Envisagez-vous donc de poursuivre votre carrière dans cette direction artistique ?

    Oui tout à fait. Je suis curieuse de toutes les formes d'art, et j’ai effectivement pris un plaisir immense sur le tournage de Juste un regard. Mais je ne pense pas qu'il s'agisse réellement d'une question de support de diffusion, même s'il y a aujourd’hui avec la télévision un espace créatif qui est dingue et qui fourmille tout le temps. J’ai beaucoup aimé participer à cet élan de créativité.

    Vous avez tourné récemment dans Mélancolie ouvrière de Gérard Mordillat, quels sont vos projets pour la suite ?

    C’était encore une fois pour un rôle très différent, mais le tournage s'est très bien passé. En ce moment, je suis en train de tourner un film d’Antoine Blossier qui est l’adaptation de Rémi sans famille : un nouveau projet cinématographique, donc. D’autres surprises devraient également arriver prochainement... je suis curieuse et touche-à-tout, et j’espère le rester ! (rires)

    Propos recueillis le 12 mai 2017.

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