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    Quand les talents du cinéma deviennent vignerons
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Par passion, par goût, par intérêt, par amour de la gastronomie et du vin et d'autres raisons encore, de nombreux talents de cinéma se lancent dans la production de leurs vins...avec succès ! Voici quelques exemples.

    Francis Ford Coppola, sauvé par le business du vin

    Vénéré patriarche de l'une des plus fameuses familles de cinéma, Francis Ford Coppola a tout connu, ou presque. Les caprices d'un cinéaste prodige à qui l'on ne refuse plus rien depuis le colossal succès du Parrain et sa suite. La démesure et les excès dans sa période Apocalypse Now. La faillite et la ruine avec l'échec cuisant de Coup de coeur et d'autres films dans les années 80. Il mettra quinze ans avant d'éponger ses dettes de 25 millions de dollars (soit 60 millions en ajustant avec l'inflation)...et refaire fortune. Au total, dans sa carrière, Coppola fera faillite trois fois. C'est dire s'il a une bonne étoile pour se refaire une santé financière.

    En 2007, venu à Paris présenter L'Homme sans âge, il déclarait sans détour : "le business du vin m'a littéralement sauvé". C'est en 1973 qu'il achète pour 2,2 millions de $ Niebaum mansion, un fabuleux domaine dans la Napa Valley datant de 1879, avec ce qu'il a touché comme salaire sur le premier volet de la saga du Parrain. Depuis, il a développé un empire du vin, dont l'acmé pourrait être l'ouverture en 2010 de l'une des plus gigantesques et impressionnantes Winnery au monde et ouverte au public, où l'on peut se restaurer et visiter ses vignobles.

    Si Coppola mis son premier vin en bouteille en 1978, il ne fut pas mis en vente avant 1985. Des ventes confidentielles toutefois, à une époque où il était davantage préoccupé à restaurer son domaine et les cuves, et surtout par sa carrière au cinéma.

    Le tournant, dans les deux carrières, vient avec le gros succès de son Bram Stoker's Dracula en 1992. Le succès du film lui a non seulement permis d'éponger ses dettes, mais en outre de finir de payer en 1995 l'achat du domaine, les travaux de restauration et les arpents de vigne prestigieux qu'il n'avait pas pu s'offrir. C'est seulement à ce moment là que Coppola a pleinement décidé de se lancer dans le business du vin en s'entourant des meilleurs collaborateurs.

    Le décollage fut immédiat. La première année, la vente de ses vins lui rapporta 9 millions de dollars. Quatre ans plus tard, cela lui rapporta 60 millions $. A la fin des années 2000, l'empire du vin de Coppola dégageait un revenu annuel de 500 millions $. Et désormais, sous la marque Francis Coppola Presents, son empire inclu le vin, une fabrique de sauce tomate artisanale (on ne renie pas ses origines !), des pâtes, des cigares, deux restaurants, cinq hôtels de luxe (dont deux au Belize), des boutiques pour vendre ses produits dans les hôtels de luxe...Petite anecdote sympa : dans l'un de ses hôtels, le fabuleux Palazzo Margherita situé en Italie, le salon de l'hôtel se transforme en salle de projection de films. Les clients ont alors la possibilité de voir un film italien parmi les 300 disponibles, issus de la collection personnelle du maître. La classe ultime.

    Aujourd'hui, Coppola pèse 250 millions de dollars. Mais l'essentiel de cette somme estimée provient de son business autour du vin; seule une petite partie est désormais attribuée à sa légendaire carrière de réalisateur. Tout est dit.

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