Mon compte
    Cécile de France : "François Damiens, c'est celui avec qui on a envie d'être assis au fond de la classe !"

    Après un passage remarqué à la Quinzaine des réalisateurs, la comédie douce amère "Ôtez-moi d'un doute" de Carine Tardieu, réunissant pour la première fois dans un même film François Damiens et Cécile de France, sort ce mercredi. Rencontre.

    AlloCiné : Quel a été le point de départ d'Otez-moi d'un doute ?

    Carine Tardieu, réalisatrice et scénariste : J'avais envie de parler des pères, pour plein de raisons, des raisons personnelles avant toutes choses. Mon premier film était plutôt d'inspiration autobiographique. Mon second était inspiré d'un roman, Du vent dans mes mollets. Là, j'avais envie d'aborder le thème des pères après avoir beaucoup parlé des mères. Mais je ne savais pas par quel biais le prendre.

    Un jour, un ami m'a raconté une histoire personnelle qui lui est arrivé. Quand il avait 50 ans, il a découvert par un concours de circonstances que son père n'était pas son père. Il s'est mis en quête de son père biologique en engageant un détective qui l'a retrouvé, etc., etc. Quand il m'a raconté cette histoire, ça m'a bouleversée, parce qu'il était encore bouleversé en m'en parlant alors que ça faisait déjà 10 ans que ça lui était arrivé. Je me suis rendue compte à quel point toute cette histoire pouvait être à la fois touchante, émouvante, drôle parfois, à cause de l'ironie de certaines situations.

    SND

    Je lui ai demandé l'autorisation : est-ce que je peux utiliser ton histoire et en faire un film, et il a été très généreux et même heureux de ça. Il m'a  pris dans ses bras et m'a dit qu'il serait heureux que cette histoire, qui était plus complexe que ça, devienne quelque chose, que je la transcende avec le cinéma. Je suis partie de ça et j'ai très vite inventé l'histoire de la demi-sœur, sans doute parce qu'il manquait un personnage féminin un peu central dans le film, et qu'on pourrait ainsi non seulement raconter les relations père-fils, et père-fille, que ça pouvait faire écho avec l'histoire du personnage principal. 

    Cécile De France : "La plus forte émotion que j'ai ressentie depuis que je fais du cinéma"

    Cécile de France (Anna) : Il y avait une grande qualité d'écriture dans le scénario. (…) Carine Tardieu a son cinéma, son style, qui aborde des thèmes très profonds, très humains, avec une sorte de drôlerie, beaucoup d'intelligence, des métaphores. C'est une intellectuelle, Carine ! (…)

    Chaque bouleversement émotionnel de chaque personnage dicte la mécanique du film. Chacun a sa névrose, sa maladresse, sa volonté de bien faire, sa volonté de protéger l'autre. Ce sont des personnages plein d'amour, de bienveillance… Plein de choses positives à raconter, à donner aux gens. Même si ça aborde des thèmes qui peuvent être durs, où on pleure, mais c'est bon aussi de pleurer au cinéma.

    SND

    Pourquoi ce titre Otez-moi d'un doute ?

    Carine Tardieu : Ce sont tous les questionnements qu'on se pose sur la paternité et sur les relations humaines. Au final, qu'est-ce qui importe ? Est-ce que c'est la génétique ? Je dirai évidemment que non, c'est la base. Est-ce qu'on peut se choisir un père ? A quel moment on rencontre vraiment son père ? Est-ce que c'est à la naissance ou au fil de sa vie ? Et puis ça fait écho avec tout ce qui se passe tout au long du film. 

    Quand François Damiens prend les commandes de notre bêtisier / making of spécial Cannes 2017 !

     

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Sur le même sujet
    Commentaires
    Back to Top