AlloCiné : Cette exposition sur les 120 ans de Gaumont s'ouvre sur un mur d'affiches internationales d'Intouchables. Diriez-vous que c'est en quelque sorte le fleuron de Gaumont ?
Ariane Toscan du Plantier, Directrice de la Communication et du Patrimoine de Gaumont : Il y a énormément de films, donc le fleuron, c'est compliqué. Mais effectivement, c'est un film très très majeur de l'histoire de Gaumont et de notre lien surtout avec le Festival du film francophone d'Angoulême. La toute première projection publique du film avait eu lieu ici, quelques mois avant la sortie.
Je pense que c'est aussi ici que nous avons pris conscience -même si nous aimions énormément le film et voyions bien déjà toutes les qualités du film- de l'émotion que créait le film auprès du grand public. C'était un moment magique, rare. On a tenu à commencer cette exposition effectivement avec ce mur d'affiches étrangères pour montrer que non seulement le film avait voyagé dans le monde entier, mais plus que ça, c'est notre lien à ce film et au Festival.
Gaumont 2017
L'exposition est aussi l'occasion de voir une collection de caméras...
Sans cinéma, il n'y a pas d'exploitation, mais sans caméra il n'y a pas de film ! On a voulu exposer quelques modèles de caméra. D'abord parce que Léon Gaumont, avant tout, quand il créé les établissements Léon Gaumont, il rachète les comptoirs de la photographie avec lesquels il travaillait. Il est ingénieur et ce qui l'intéresse, comme Charles Pathé et les frères Lumière à l'époque, et Edison qui lui était un peu plus avancé dans sa découverte de l'image animée, c'est cette volonté quand même de partir de la photographie, avec le sentiment qu'on pouvait arriver à l'image animée.
Gaumont 2017
D'ailleurs, ce ne sont pas des caméras puisque les premières filment, développent et projettent, c'est-à-dire qu'elles ont les trois cordes à leur arc. Donc il y a des objets complètement insensés. On ne peut pas imaginer que déjà à l'époque la recherche était très avancée. Ce qu'ils ne savaient pas à l'époque, c'était de faire des films d'1h30. Mais sur une durée très courte, assez rapidement, la couleur, le relief... était quelque chose qui pouvait être intégré, mais sur des petites durées.
Cela nous paraissait important parce que le lieu où nous nous trouvons -les Chais Magélis- a une collection magnifique de caméras, pas seulement de Gaumont. Il nous paraissait très important de montrer aussi une partie de cette collection qui appartient au département de la Charente.
Un mot sur ce Salon indien, que l'on a également pu découvrir au sein de l'exposition Lumière dernièrement...
Le Salon indien clôt cette exposition. Il n'est pas relié à Gaumont mais aux frères Lumière. Il s'y est déroulé la première projection pour le grand public en 1895. Il y avait eu au préalable une projection de leurs premiers films auprès des professionnels et des inventeurs de l'époque.
Il représente l'ancêtre de la salle de cinéma, qui naîtra quelques années après. C'est un clin d'oeil, et même plus, un hommage aux Lumière qui sont passés avant Gaumont. Et puis, cela nous permet de projeter un film que nous aimons beaucoup, qui est un montage d'extraits de films à travers le catalogue Gaumont.
>>> L'exposition "120 ans de cinéma : Gaumont depuis que le cinéma existe" se tient jusqu'à la fin de l'année 2017 au sein des Studios Paradis (chais Magelis) d'Angoulême. Entrée gratuite
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