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    La Terre du Milieu - l'ombre de la guerre : un retour jubilatoire dans le Mordor
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Trois ans après "La Terre du Milieu - l'ombre du Mordor", joli succès Critique et commercial, Warner Bros. Games revient avec "La Terre du Milieu - l'ombre de la guerre", bien décidé à transformer l'essai avec un jeu plus ambitieux.

    Warner Bros. Games

    En matière d'exploitation vidéoludique de la licence du Seigneur des Anneaux, Warner Bros Games a un peu soufflé le chaud et le froid ces dernières années, où le bon comme Lord of The Ring Online (LOTRO pour les intimes) ou la déclinaison LEGO du "Seigneur des Anneaux" côtoyaient le moins bon mais correct (Lord of the Ring : la guerre du Nord), voir le catastrophique (Le Seigneur des Anneaux : la quête d'Aragorn).

    Sorti en octobre 2014, La Terre du Milieu : l'ombre du Mordor, développé par le studio Monolith Productions, empruntait notamment le gameplay des combats de la série des jeux Batman Arkham, avec le côté bac à sable -parfois répétitif - d'une licence comme Assassin's Creed, dans un monde relativement ouvert. Ce qui ne l'empêchait pas de trouver sa propre identité. Le titre a d'ailleurs su rallier les suffrages de la Presse, tout comme il fut un beau succès commercial. Trois ans plus tard, Monolith revient avec une suite, baptisée La Terre du Milieu : l'ombre de la guerre. A noter d'ailleurs, et c'est important pour celles et ceux qui seraient tentés par l'aventure, que les deux jeux proposent des aventures et histoires distinctes; il n'est par conséquent pas nécessaire d'avoir joué au premier épisode pour comprendre et apprécier pleinement cette nouvelle aventure.

    Le retour (du retour) de Sauron

    Tout comme son aîné, L'ombre de la guerre se déroule dans la période dite du Troisième âge, qui voit le retour de Sauron en Mordor, avant que n'éclate la Guerre de l'Anneau. L'histoire de l'ombre de la guerre se déroule entre la saga The Hobbit et la trilogie du Seigneur des Anneaux. Et, tout comme le premier opus, l'histoire fera sans doute hurler à la mort les puristes de Tolkien, qui tiqueront peut-être aux changements de noms de certaines créatures, la réinterprétation du rôle de certains personnages clés ou une chronologie des événements un peu trop malléable à leurs goûts. Mais peu importe au fond. Car c'est sans doute le prix à payer pour donner vie à un Mordor gigantesque, trois fois plus vaste que le monde créé dans L'ombre du Mordor; un univers que l'on avait trouvé finalement assez étriqué.

    Warner Bros. Games

    Puisque l'on reprend le même personnage que le jeu précédent, il n'est pas inutile de faire une petite piqûre de rappel. L'ombre du Mordor invitait les joueurs à incarner un personnage du nom de Talion, rôdeur stationné à la Porte Noire. Une nuit, sa garnison est attaquée par les troupes de Sauron. Son épouse et son fils sont exécutés sous ses yeux. Lui-même était abattu, mais l'esprit d'un elfe du nom de Celebrimbor, l'artisan qui a forgé les Anneaux de pouvoir, le ramène à la vie. Liés par un esprit de vengeance, tous deux immortels, Talion et Celebrimbor traversaient le Mordor en ralliant à leur cause de nombreux Orques dans leur combat contre Sauron.

    Dans L'ombre de la guerre, Celebrimbor forge un nouvel anneau de pouvoir au coeur de la Montagne du Destin. Son but : défaire Sauron et ses Nazgûls ainsi que ses armées qui inondent et ravagent le Mordor. Mais Talion et Celebrimbor sont séparés. Capturé par Arachne, Celebrimbor est libéré en échange de l'Anneau de Pouvoir. Avant qu'il ne quitte son antre, Arachne partage avec Talion une de ses visions mystiques : la destruction de Minas Ithil, une citadelle du Gondor où est conservé le Palantir, un puissant objet convoité par le Roi-sorcier d'Angmar et le Seigneur des Ténèbres. Afin de défendre la cité et surtout protéger le Palantir, Talion et Celebrimbor se rendent à la forteresse de Minas Ithil...

    Nemesis mon amour

    Si la trame de l'histoire principale, découpée en chapitres -et autant de missions / quêtes principales à remplir dans ce monde ouvert- se suit vraiment sans déplaisir, à défaut d'être géniale, la véritable force de La Terre du Milieu - l'ombre de la guerre est ailleurs. Plus précisément dans son système Nemesis créé par les développeurs dans le précédent opus, et poussé ici jusqu'à un point d'incandescence absolument jubilatoire.

    Pour résumer un peu le principe, le monde dans lequel évolue le personnage principal contrôlé par le joueur est évolutif. Par exemple si vous êtes vaincu par un adversaire plus coriace que vous, il prendra du galon dans l'armée de Sauron, deviendra peut être capitaine, bénéficiera de nouvelles compétences, et se souviendra de la manière dont vous l'avez combattu. Petit raffinement supplémentaire : il portera aussi les marques du précédent combat livré contre vous. Chaque ennemi possède sa propre personnalité et ses traits de caractère, son apparence, ses forces et ses faiblesses, le tout générés totalement aléatoirement. Outre la garantie de ne pas avoir deux fois le même affrontement, vos ennemis n'hésitent pas à vous tendre des embuscades au moment où vous vous y attendez le moins, deviendront enragés à la vue de leurs potes capitaines se faire trucider par votre lame, battront en retraite, ou vous poursuivront de leur vindict même très loin dans le jeu.

    Warner Bros. Games

    A partir de l'Acte II dans le jeu, soit environ 6h de jeu, Talion a la possibilité (et même l'obligation en fait) de lever une armée d'orques pour affronter celles de Sauron. D'énormes affrontements qui verront les armées orques du joueur se lancer à l'assaut de cinq forteresses situées dans des zones à conquérir : Seregost, Gorgoroth, Cirith Ungol, Minas Morgul et Nurnen.

    Pour créer son armée, Talion doit recruter des capitaines qu'il place à la tête de ses troupes, composées à partir d'orques issus de 7 tribus aux profils assez distincts. Une est par exemple portée sur l'emploi de bêtes; une autre est portée sur les armes maudites, une autre encore fait appel à des maraudeurs... Par exemple nous avions choisi d'intégrer dans les rangs des sapeurs orcs légèrement kamikazes, parfait pour faire sauter les remparts et créer une brèche dans laquelle les troupes s'engouffraient. Mais il y avait aussi la possibilité de choisir par exemple des orcs montés sur bêtes; des bêtes de siège, sous la forme de catapultes juchées sur le dos d'orcs géants, et même de déterminer quel type de dommage ces catapultes pouvaient faire : dégâts bruts, feu ou empoisonnés... Nouveauté aussi : la désignation d'un garde du corps, qui protégera nos arrières, jusqu'au combat final, s'il survit jusque-là.

    Warner Bros. Games

    Petite perfidie du système Nemesis, mais bien vue, à ce sujet justement : Il nous est par exemple arrivé, dans un combat difficile, de faire appel à notre garde du corps, qu'on avait pris le plus grand soin à choisir et même à booster ses capacités, se retourner finalement contre nous. Plus loin dans le jeu, le système Nemesis fera des merveilles lors d'affrontements épiques, où, là aussi, dans un combat qu'on pensait perdu d'avance, un capitaine orque qu'on avait épargné jadis en combat puis recruté par la suite arrive juste à temps pour terrasser de trois coups de massue notre ennemi increvable, nous sauvant la vie au passage. Car, bien qu'immortel, Talion affronte des ennemis parfois vraiment costauds. Et si les combats du débuts sont parfois laborieux, le joueur a un éventail de 120 compétences et spécialisations à débloquer, au fur-et-à-mesure de sa progression. De quoi créer à terme un personnage surpuissant faisant pleuvoir les coups avec une rare brutalité.

    On adore aussi infiltrer les rangs ennemis avec un espion : un partisan de notre armée part se faire recruter comme garde du corps d'un chef de guerre ennemi; il trahira son maître lors de notre prochain affrontement en poignardant le chef de guerre dans le dos. Il est aussi possible d'ordonner à un partisan d'infiltrer une garnison vide d'une forteresse, dans laquelle il s'emparera d'un point crucial au cours du siège final de la forteresse. Détailler par le menu les possibilités offertes serait trop long, mais on insiste vraiment : la richesse des rencontres et des situations offerte par le système Nemesis rend La Terre du Milieu - l'ombre de la guerre très (très) addictif.

    Certes, tout n'est pas parfait dans le jeu : graphiquement sensiblement en retrait d'autres titres AAA que l'on a pu voir, parfois buggé, la caméra fait quant à elle parfois des siennes dans les affrontements où il n'est pas rare, dans la mêlée, que Talion se retrouve à taper ses acolytes orques au lieu des ennemis. Et si vous comptiez vous défouler en lançant le jeu pour une petite partie de 10 min, vous pouvez déjà oublier. Pour tirer toute la quintessence de son gameplay, il faudra s'y investir et vous plonger dedans. Ce n'est qu'à ce prix que vous pourrez pleinement apprécier La Terre du Milieu - l'ombre de la guerre. Prêt à revenir dans le Mordor ?

    Ci-dessous, le Trailer de lancement du jeu...

     

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