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    We Blew It : pleins feux sur le Nouvel Hollywood

    Que sont donc devenus les idéaux de la contre-culture US et de ces cinéastes qui furent à l'origine de ce qu'on appelle Le Nouvel Hollywood ? A l'occasion de la sortie du documentaire "We Blew it", retour sur un phénomène qui a marqué le cinéma.

    SWR

    Peter Bogdanovich, le cinéphile

    Peter Bogdanovich raconte avec une acuité très personnelle la chute du vieil Hollywood : "J’ai vu Hawks tourner El Dorado, Hitchcock réaliser Les Oiseaux. A ce moment-là, il n’y avait pas d’école de cinéma ; j’ai appris le métier de réalisateur en regardant ces gens-là. J’ai vu L'Homme qui tua Liberty Valance en avant-première et j’ai compris que c’était le dernier grand film de l’âge d’or d’Hollywood. Ce train qui part… Je me suis dit : "c’est vraiment ça, la fin de Ford". Et la fin de Ford a effectivement signé la fin de cette ère-là".

    Le jour de la projection de La Baie des anges, un film de Jacques Demy, Peter Bogdanovich fait la connaissance du réalisateur et producteur Roger Corman. Ce dernier lui demande alors s’il est partant pour écrire pour le cinéma. Bogdanovich accepte et débute comme assistant de réalisation sur Les Anges sauvages, le film qui fit de Peter Fonda une star. Satisfait de son travail, Corman lui propose bientôt de réaliser un film. Avec 125 000 dollars en poche, Bogdanovich tourne La Cible, un film de sniper qui se révèle un échec cuisant à sa sortie en 1968 - un échec sans doute pas sans lien avec l’assassinat de Martin Luther King. C’est l’époque où Bogdanovich et sa compagne invitent Hawks, Ford, Renoir, Welles, Don Siegel et quelques autres à dîner.

    En regardant Bonnie and Clyde d’Arthur Penn, il est séduit par la façon très européenne dont le film use pour aborder des thèmes américains. C’est à ce moment-là qu’il a l’idée d’adapter le roman La Dernière Séance. Son objectif : transfigurer les étranges mœurs sexuelles américaines par le biais d’un style français, moderne. A contre-courant, il choisit tout de suite d’utiliser le noir et blanc pour La Dernière séance.

    Polly Platt, la première femme du cinéaste raconte : "Il y avait beaucoup de films sur ces petites villes de l’Ouest mais aucun ne sonnait juste. Tout ce que l’on trouve dans ce livre, le soutien-gorge pendu au rétroviseur de la voiture, la fille qui permet seulement qu’on lui touche les seins, et le garçon qui ose à peine remonter ses mains le long de ses cuisses, tout ça, c’était du réel, des choses que j’avais moi-même vécues étant jeune." Le film est immédiatement encensé par le public tout comme par la critique. Pour la première fois dans un film hollywoodien, on voit une femme intégralement nue, renouvelant ainsi le scandale qu’avait produit la sortie de Blow Up de Michelangelo Antonioni quelques années auparavant.

    Ci-dessous, la bande-annonce de "La Dernière séance"...

     

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