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    The Cell : "Je nourris le secret espoir qu'en France nous puissions nous remettre à rêver"

    Guillaume Lubrano, qui a porté sur le petit écran la mythique bande dessinée "Metal Hurlant", présente sa nouveauté "The Cell", tout en évoquant la genèse de sa websérie et son attachement aux films de genre.

    Après Métal Hurlant ChroniclesGuillaume Lubrano nous revient aux commandes de The Cell, lancée au mois d'octobre sur la chaîne Youtube Studio 4. Comme pour l'adaptation des mythiques bandes dessinées des Humanoïdes Associés, cet adepte de la science-fiction intervient ici à la fois en tant que réalisateur et scénariste. L'action est centrée autour de Gaspard, employé dans une compagnie d'assurance, qui mène une existence des plus monotones. Et ça lui va très bien. Manque de bol, accusé d’un crime qu’il n’a pas commis, celui-ci est enfermé dans une cellule avec de dangereux criminels. Et pour ne rien arranger, la Cellule se met à voyager à travers l’espace et le temps. Toute sa vie, Gaspard a fui l’aventure. Alors l’aventure est venue à lui.

    ALLOCINE : D'où est née l'idée de The Cell ?

    GUILLAUME LUBRANO : De l'envie de faire une comédie qui me ressemble, à savoir qui ne se limite pas uniquement à de l'humour, mais qui puisse être un vrai récit d'aventures avec un ascenseur émotionnel fort, permettant de changer d'ambiance rapidement, voire instantanément. Du coup, n'ayant jamais fait ce type de programmes auparavant, je me suis dit qu'il fallait que je m'oriente vers un format websérie où il me serait peut-être plus facile de trouver des gens pour me faire confiance. Ainsi, afin de limiter les risques, j'ai misé sur un huis-clos... un lieu unique, mais où tout est possible. C'est ainsi qu'est venue l'idée de cette porte menant au travers de l'espace et du temps à l'instant où on la referme.

    En quoi le développement et la narration d'une série digitale diffèrent-ils d'un format classique ? 

    Dès l’écriture, Fabien, mon co-auteur, et moi-même, nous savions que nous visions une diffusion sur le web en priorité. Or, pour moi, c'est un langage différent de celui de la télévision, où tout doit aller très vite, car il faut très rapidement embarquer le spectateur avec nous dans l'histoire. Cela nous oblige à forcer à imprimer un rythme rapide, là où habituellement nous aurions eu plus de temps pour laisser certaines ambiances prendre. Néanmoins, l’idée était également de pouvoir y glisser l'expérience et les leçons tirées de Metal Hurlant, dont les deux saisons m'ont permis d’appréhender et développer des solutions pour nous permettre une véritable liberté d’écriture et créative qui trouve tout son sens dans le digital.

    Que pensez-vous du mode de diffusion via les plateformes de streaming ?

    Je pense que des plateformes telles que Netflix ou encore OCS font un travail formidable. Et j’espère que nous aurons prochainement un acteur européen d'envergure pour développer toujours plus de contenus. Dans notre cas, le format est de 10 x 10 minutes. J'avoue que je préfère le rythme de mise en ligne hebdomadaire pour les épisodes, car il permet de créer un rendez-vous, et surtout laisse le temps à la série de vivre un peu et pouvoir trouver son public.

    Il y a un lien fort entre vous et la science-fiction. D'où vient cette envie de faire des séries de genre ? 

    Mon film préféré a toujours été Blade Runner, et mon réalisateur favori John Carpenter. J'ai donc grandi fasciné par le cinéma des années 80 et cette liberté narrative que le développement des effets spéciaux a permis dans le monde. Du coup, je nourris le secret espoir qu'en France, pays où la science-fiction est apparue via Jules Verne, nous puissions nous remettre à rêver. Nous avons développé un cinéma réaliste qui nous a amené des joyaux, mais je pense que nous avons également le droit de laisser notre esprit partir à l'aventure et vers l'imaginaire. C'est tout du moins un rapport à l'image que je trouve fortement positif et j’espère que toujours plus de projets verront le jour en France pour que nous aussi nous ayons droit à notre lot de fictions légères et pleines d'aventures.

    Une suite est-elle déjà à l'ordre du jour pour The Cell ?

    La série a en effet une suite de prévue. Et nous espérons que France Télévisions nous fera confiance pour cette seconde saison, car nous avons beaucoup encore à raconter sur le destin de nos personnages. Et c'est aussi pourquoi, si l'on regarde la série, il est des plus importants de la partager et d'en parler autour de soi. Les Nouvelles Ecritures sont un laboratoire qui vise avant tout à montrer que France Télévisions peut innover et développer d'autres types de fictions, et que celles-ci peuvent trouver leur public dans notre hexagone. Pour le reste, nous avons une autre série de genre que nous préparons avec François Descraques et Davy Mourier pour l'année prochaine. On vous en dira plus dès qu'on finalise l'écriture.

    The Cell, la websérie de Studio 4 via France Télévisions Nouvelles Ecritures, est disponible sur Youtube, à raison d'un nouvel épisode tous les jeudis.

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