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    Aurore sur Arte: une mini-série sous forme de conte à la fois sombre et lumineux aux allures de western

    "Deux enfants sur une scène de crime. L’une est coupable, l’autre est la petite sœur de la victime". Voici le point de départ de la nouvelle mini-série d'Arte en 3 épisodes "Aurore" signée Laetitia Masson. Elle est diffusée ce jeudi 11 janvier.

    Hassen Brahiti / Pampa Production

    De quoi ça parle ?

    Deux enfants sur une scène de crime. L’une est coupable, l’autre est la petite sœur de la victime, un témoin involontaire de la scène. 20 ans plus tard, la première essaie d’oublier. La seconde n’a jamais oublié. Quand leurs chemins se recroisent, tout se rejoue. Est-il possible d’échapper à son passé ?

    Une série écrite et réalisée par Laetitia Masson. Avec Elodie Bouchez, Lolita Chammah, Aurore Clément...

    Ce jeudi 11 janvier (3 épisodes) sur ARTE puis en replay. La bande-annonce :

    Un conte sombre et lumineux aux allures de western

    Sur un sujet dérangeant et tabou, celui d'un enfant qui tue un autre enfant, Laetitia Masson (En avoir (ou pas), Pourquoi (pas) le Brésil ?) a construit pour Arte une mini-série sociale en trois chapitres (L'Enfance / Les Fantômes / Requiem) qui examine avec poésie, délicatesse même, sous la forme d'un conte paradoxal, le cycle de la violence, de ses origines jusqu'à ce qui s'apparente à une possibilité de rédemption pour l'héroïne incarnée par la trop rare Elodie Bouchez, lumineuse, et celle d'une vengeance pour le personnage de Lolita Chammah, trouble et inquiétant.

    Le propos d'Aurore se veut universel selon la réalisatrice, en partant de l'idée qu'il y a un meurtrier qui dort en chacun de nous et qui parfois se réveille et passe à l'acte : "Qu'est-ce qui, dans cette tragédie, est commun à nous tous et ne serait pas anxiogène ? C'est la réfléxion que je voulais mener (...) Le danger était que les gens ne se sentent pas concernés et regardent ces enfants comme s'ils étaient au zoo, comme des dingues qui sont en train de se massacrer (...) Qu'est-ce que le spectateur va pouvoir y trouver qui ferait le sel de l'humanité ? Je suis encore une idéaliste et j'espère toujours que quelqu'un quelque part va ressortir un peu différent de la chose que je lui propose."

    Le premier épisode, qui se déroule dans un décor de Camargue désolée, teintée de bleu azur et de rose cerise, où l'enfance est solitaire et cruelle, faite de vagabondages et de jeux dangereux entre les marais salants, est certainement le plus frappant, par son esthétique bien sûr, par sa singularité aussi, par ses allures de western enfantin qui conduit à cette scène de meurtre par étranglement, filmée avec sobriété, sans la moindre complaisanse, qui suscite forcément le malaise et le questionnement chez le téléspectateur. En cherchant à fuire le réalisme ou le naturalisme avec lequel Laetitia Masson a démarré sa carrière cinématographique, le propos n'en est que plus fort et touchant. Elle fait ainsi l'impasse sur les clichés misérabilistes qui auraient certainement plombés cette proposition courageuse. 

    Les deux chapitres suivants sont tout aussi soignés, bien qu'ils surprennent moins. Ils conservent une belle intensité, mais perdent le personnage de flic incarné par Hélène Filières, pourtant central dans le premier épisode, dont on aurait également aimé suivre l'évolution. On en retiendra notamment la prestation d'Aurore Clément, dans le rôle de la mère d'Aurore, profondément touchante malgré son comportement détestable; ou encore la bienveillance qui émane des personnages masculins. 

    Trois épisodes riches et prenants qui prouvent qu'il n'y a pas que les anglais qui peuvent proposer, en trois épisodes seulement, une mini-série forte qui ose s'aventurer sur des sentiers peu explorés.

    Arte a d'autres séries prometteuses dans sa programmation 2018 :

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