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    Harcèlement : Catherine Deneuve s'exprime dans Libération au sujet de la tribune du Monde

    Une semaine après avoir signé la tribune qui prône la "liberté d’importuner", la comédienne s'explique, se désolidarise de certaines signataires et présente ses excuses aux "victimes d’actes odieux qui ont pu se sentir agressées".

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    Dans une tribune publiée mardi dernier dans le journal Le Monde, l'actrice Catherine Deneuve et 99 autres femmes défendaient "une liberté d'importuner, indispensable à la liberté sexuelle", allant ainsi à contre-courant des réactions suscitées par l'affaire Weinstein. Une tribune qui a fait bondir sur les réseaux sociaux et dont les signataires ont été très critiquées.

    Il a notamment été reproché au texte d'être assez imprécis dans les termes et d'amalgamer notamment drague et harcèlement sexuel, et depuis sa publication, certaines signataires s'en sont donné à cœur joie sur les plateaux télés ou à la radio, Brigitte Lahaie allant jusqu'à clamer haut et fort que l'on « peut jouir lors d'un viol » et faisant enfler la polémique. 

    Hier, c'est Libération qui a donc accordé une nouvelle tribune à Catherine Deneuve pour qu'elle puisse préciser sa pensée. La comédienne, qui s'oppose à "l'effet de meute" et à "cette caractéristique de notre époque où chacun se sent le droit de juger, d’arbitrer, de condamner", campe sur ses positions et dénonce fermement le hashtag #BalanceTonPorc : "En quoi ce hashtag n’est-il pas une invitation à la délation ? Qui peut m’assurer qu’il n’y aura pas de manipulation ou de coup bas ? Qu’il n’y aura pas de suicides d’innocents ?"

    Catherine Deneuve et 99 autres femmes défendent "une liberté d'importuner"

    Bien que la tribune du Monde évoque "des hommes sanctionnés dans l’exercice de leur métier (...) alors qu'ils ont eu pour seul tort que d’avoir touché un genou, tenté de voler un baiser, parlé de choses « intimes » lors d’un dîner professionnel ou d’avoir envoyé des messages à connotation sexuelle à une femme chez qui l’attirance n’était pas réciproque" (des actions qui, si elles sont répétées, constituent des faits de harcèlement sexuel), l'actrice souligne que "rien dans le texte ne prétend que le harcèlement a du bon". De plus, elle fustige violemment les propos de Brigitte Lahaie : "Dire sur une chaîne de télé qu’on peut jouir lors d’un viol est pire qu’un crachat au visage de toutes celles qui ont subi ce crime."

    Par la suite, Catherine Deneuve revient sur ses craintes concernant "le danger des nettoyages dans les arts", indiquant que "ce climat de censure [la] laisse sans voix et inquiète pour l’avenir de nos sociétés". Elle répond également à ceux qui l'accusent de n'être pas féministe, leur rappelant qu'elle était "une des 343 salopes avec Marguerite Duras et Françoise Sagan qui a signé le manifeste "Je me suis fait avorter" écrit par Simone de Beauvoir". 

    Pour finir, la comédienne a tenu à présenter des excuses à "toutes les victimes d’actes odieux qui ont pu se sentir agressées par cette tribune""à elles et à elles seules". 

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