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    Le Dictateur, La Mort de Staline... : quand les dictateurs s'en prennent au cinéma

    De Hitler à Kim Jong-un, les dictateurs sont souvent chatouilleux avec leur image et même quand ils sont morts, la censure plane. "Le Dictateur", "Team America", "L'Interview qui tue" et "La Mort de Staline" en ont tous fait les frais...

    La Mort de Staline

    Quad Films

    L'histoire : Dans la nuit du 2 mars 1953, un homme se meurt, anéanti par une terrible attaque. Cet homme, dictateur, tyran, tortionnaire, c'est Joseph Staline. Et si chaque membre de sa garde rapprochée - comme Beria, Khrouchtchev ou encore Malenkov - la joue fine, le poste suprême de Secrétaire Général de l'URSS est à portée de main. (Inspiré de faits réels...)

    Dès que la première bande-annonce du film sort, en août 2017, le Parti communiste de la Fédération de Russie exige que La Mort de Staline soit censuré dans le pays en raison du discrédit qu'il apporte à la mémoire de Staline. En janvier 2018, le parti parvient finalement à empêcher la sortie du film sur son territoire : deux jours avant sa sortie dans les salles russes, le ministère de la Culture retire le visa d’exploitation du film, alors même que l’instance habilitée pour cela l'avait autorisé.

    Le 22 janvier, suite à une lettre adressée par les juristes du ministère de la Culture à leur ministre de tutelle, La Mort de Staline fait l’objet d’un nouveau visionnage en présence du ministre, de fonctionnaires du ministère et de réalisateurs. Le cinéaste Nikita Mikhalkov, dont le père avait écrit les paroles de l'hymne de l'Union soviétique sous Staline, est de la partie. Le 23, ces spectateurs font savoir au ministre que pour eux, La Mort de Staline constitue un "crachat au visage des gens qui ont connu la guerre", et lui demandent de faire en sorte que le film ne sorte pas au moment où est célébré le 75e anniversaire de la fin de la bataille de Stalingrad, le 2 février.

    Officiellement, la décision est motivée par la "découverte d’éléments interdits par la loi lors d’une projection publique du film", ainsi que le relate le quotidien russe RBK. Pourtant, si la loi interdit les contenus faisant la promotion de la violence, des relations sexuelles "non traditionnelles", de l’usage des drogues, ou ayant recours à un langage grossier, aucun de ces éléments ne figure dans le film et la "déformation de l’Histoire", "la présence d’éléments idéologiques" ou "l’offense au drapeau et autres attributs soviétiques" qui sont condamnées n'entrent pas en ligne de compte d'un point de vue légal. Affaire à suivre, mais La Mort de Staline devrait toutefois obtenir son visa d’exploitation l’été prochain. 

    En France, le film, sorti le 4 avril, est actuellement en salle : 

     

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