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    How to talk to girls at parties : "Nicole Kidman s’est éclatée en punk !"
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 12 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

    "How To Talk To Girls at Parties", le nouveau film de John Cameron Mitchell ("Shortbus"), débarque au cinéma, après sa présentation à Cannes et au Champs Elysées Film Festival. Ce film drôle et déjanté mêle punk, latex et extra-terrestres. Rencontre.

    ARP Sélection

    Adapté d'une nouvelle de Neil Gaiman, How to Talk to Girls at Parties nous transporte à la fin des années 70, au Royaume-Uni, pour un trip complètement barré mêlant d'étranges tenues de latex et des extra-terrestres ! En pleine émergence punk, trois jeunes Anglais vont découvrir l’amour, cette planète inconnue et tenteront de résoudre ce mystère : comment parler aux filles en soirée…A Cannes, l'année dernière, nous avions rencontré le réalisateur très cash John Cameron Mitchell, de retour au Festival 11 ans après la présentation de Shortbus. How To Talk To Girls At Parties sort enfin dans les salles. Quelques temps forts de cette rencontre avec la presse.

    Roméo et Juliette, avec des punks et des aliens !

    John Cameron Mitchell, réalisateur et co-scénariste : Nous avons conservé le titre de la nouvelle de Neil Gaiman. Dans les années 60-70, il y avait souvent des titres à rallonge. J’aime bien ça ! How To Talk To Girls at Parties, ça sonne comme une comédie romantique pour ados ! Mais au final, ça sonne aussi un peu comme une métaphore pour savoir parler aux humains dans une fête, la fête représentant la vie.

    Je voulais que ce film soit un vrai divertissement pour tous les âges, mais je voulais qu’il y ait du cœur, des messages tous simples comme celui de savoir casser les barrières. Quel est le genre de punk dont nous avons besoin maintenant ?

    La nouvelle d'origine de Neil Gaiman n’est que le point de départ du film car il n’y a que la fête. Il n’y a pas les punks. Il n’y a pas le personnage qu’interprète Elle Fanning. On a beaucoup travaillé avec ma co-scénariste pour imaginer l’acte suivant.

    Le premier amour est toujours voué à l’échec…

    L'acte suivant est totalement Roméo et Juliette, avec des punks et des aliens ! Ça parle du premier amour voué à l’échec… Le premier amour est toujours condamné, c’est pourquoi il reste toujours aussi spécial. C’est rare que le premier amour dure pour toujours, donc on s’en souvient à vie. Ce personnage est un peu moi quand j’étais jeune, mais dans une version gay, ce qui rend la chose encore plus embarrassante (rires).

    Ça me ferait plaisir d’ailleurs que ce film soit montré dans des festivals gays et lesbiens car le propos est plutôt "queer". J’essaye de remettre le fisting au goût du jour ! (rires) Ça n’est plus aussi populaire que ça ne l’a été. Mais comparé à Shortbus, ce film est plutôt soft.

    Politique et Brexit

    John Cameron Mitchell : L’histoire parle de personnes enclavées et il y est question de mettre des murs entre les gens. Ces aliens sont comme un pacte suicidaire : je pense que quand vous fermez des portes, c’est pour mieux mourir. Mourir avec, pour tous, la même couleur de peau ou le même accent. Toute la métaphore du virus nous infectant et nous rendant en meilleur santé, c’est très important pour moi.

    Le fait d’être sous Trump maintenant… C’est un virus face auquel nous devons survivre…

    Le fait d’être sous Trump maintenant… C’est un virus face auquel nous devons survivre… Je ne le vois pas comme quelqu’un de punk en revanche. Mais « Evoluer ou mourir », c’est le mantra du personnage de Nicole Kidman. (...)

    Il y a une métaphore étrange du Brexit. Je n’y ai pas pensé du tout à vrai dire en faisant le film. Mais les extra-terrestres portent tous le drapeau anglais, et à un moment, ils disent "si vous partez, vous ne pourrez pas revenir" et ils sautent d’un batiment. Sarah Paulson qui a conçu les costumes a dit : "mais il faut bien qu’ils portent quelque chose ! Pourquoi pas l’Union Jack du Jubilé ?" Mais s’ils sautent dans le vide, ne serait-ce pas une métaphore pour quelque chose ? Elle répond : "Je ne sais pas ce que ça veut dire, mais ça a l’air génial !" Donc un an plus tard, on se dit : "et merde, on est des génies !"

    ARP Sélection

    Nicole Kidman, sa métamorphose punk !

    John Cameron Mitchell :  Je l’ai forcée à devenir punk, un peu contre sa volonté ! Elle m’a dit qu’elle n’était pas punk, mais qu’elle était country et western ! J’ai dit à Nicole : "tu vas adorer !" Elle m’a dit : "je n’ai jamais fait ça avant". Ça l’a vraiment excitée. Mais j’ai dû la forcer un peu. Elle s’est pris un coup de guitare dans la tête dans une scène, elle s’est fait éclabousser… 

    Nicole Kidman a du sortir de sa zone de confort !

    Elle a du sortir de sa zone de confort. Mais au final, elle s’est éclatée. J’ai vu le film à côté d’elle, elle a beaucoup ri. Elle en est fière. On s’était très bien entendu sur notre précédent film, donc on a essayé de faire à nouveau quelque chose ensemble.

    La bande-annonce de How to Talk to Girls at Parties

    Propos recueillis en table-ronde au Festival de Cannes 2017

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