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    BlackKklansman : Spike Lee répond (un peu) à nos questions

    Le réalisateur Spike Lee est toujours compliqué en interview et souvent avare d'informations. L'équipe d'AlloCiné a eu la possibilité de tenter sa chance... Exercice de style !

    Interviewer Spike Lee est toujours un exercice compliqué. Refusant de se livrer, faisant semblant de ne pas avoir compris la question, allant à l'essentiel dans ses réponses, le cinéaste de Do The Right Thing et La 25ème Heure n'aime pas parler de son travail. L'entretien qu'il nous a accordé en mai dernier au Festival de Cannes pour l'excellent BlacKkKlansman en témoigne.

    AlloCiné : Etiez-vous familier de l'histoire de Ron Stallworth avant de travailler sur le scénario ?

    Spike Lee : Je n'en avais jamais entendu parler de ma vie. Je ne le connaissais pas.

    Je vous pose la question car en France, elle n'est pas du tout connue.

    Aux Etats-Unis non plus. Pas avant ce film.

    A partir du moment où vous avez un sujet comme celui de la vie de Stallworth, comment choisissez-vous entre film de fiction et documentaire ?

    Eh bien, BlacKkKlansman n'était pas un de mes projets, c'était celui de Jordan Peele. Il m'a appelé pour faire un film de fiction et pas un documentaire. C'est aussi simple que cela.

    Universal Pictures

    Ce que j'apprécie dans vos films, c'est la façon dont vous parlez de l'histoire de l'Amérique et de l'Histoire tout court d'ailleurs...

    (il interrompt) Et de cinéma ! Avec Autant en emporte le vent et Naissance d'une Nation.

    Justement j'y venais ! J'allais dire que par exemple dans BlacKkKlansman vous montrez des scènes de ces deux monuments du cinéma, je voulais que vous expliquiez aux internautes pourquoi vous avez choisi ces films-ci.

    Dans certains cercles, ces deux films Naissance d'une Nation en 1915 et Autant en emporte le vent en 1939 sont considérés comme les plus grands films jamais fait. Et selon moi, ils posent problème. Quand vous essayez de comprendre les choses vous choisissez d'aller vers ce qui s'est fait de mieux. Mais [ces films] ont des défauts.

    Vous explicitez d'ailleurs ces défauts dans "BlacKkKlansman". Une autre référence au cinéma dans votre film c'est la mention de beaucoup de films de la Blaxploitation (genre qui a permis à la population Afro-Américaine d'accéder à des rôles de premier plan). Quel regard portez-vous sur cette période ?

    Le film se passe au début des années 70, c'était l'époque des films de la "Black-exploitation". Il semblait donc logique que Ron Stallworth et Patrice parlent de ce qu'ils ont regardé : Shaft avec Richard Roundtree et Super Fly avec Ron O'Neal !

    Universal Pictures

    Encore une référence au cinéma, il y a Harry Bellafonte [chanteur, acteur et militant] dans votre film !

    Wouhou !

    Il a 91 ans.

    A 91 ans, il nous a fait cet honneur. Il devait être présent à Cannes, mais ses docteurs ne lui ont pas autorisé le voyage. Mais il est là avec nous par l'esprit ! (il lève l'index vers le ciel)

    Vous lui avez offert le rôle ?

    Bien sûr ! Il a aimé le scénario et a d'abord cru qu'il ne pourrait physiquement pas apparaître dans le film. Nous lui avons donc donné un mois et demi, il s'est préparé et a fait du bon boulot.

    "BlacKkKlansman" sort le 22 août dans les salles :

     

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