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    Les Rivières Pourpres : on a vu les premiers épisodes de la série adaptée du roman à succès de Jean-Christophe Grangé
    Jérémie Dunand
    Jérémie Dunand
    -Chef de rubrique télé / Journaliste
    Passionné de séries en tous genres, mais aussi d'horreur et de teen movies, Jérémie Dunand a été biberonné aux séries ados et aux slashers des années 90, de Buffy à Scream, en passant par Dawson. Chef de rubrique télé, il écrit aujourd'hui principalement sur les séries et unitaires français.

    France 2 diffusera prochainement l'adaptation en série du roman "Les Rivières pourpres" de Jean-Christophe Grangé, déjà transposé au cinéma. Présentée en avant-première au festival de La Rochelle, que vaut cette série avec Olivier Marchal ?

    Europa Corp. / FTV

    De quoi ça parle ?

    Suite à l’affaire de Guernon au milieu des années 2000, l’emblématique capitaine Pierre Niemans est muté à la tête de l’Office Central contre les Crimes de Sang (OCCS). Cette nouvelle unité traite des affaires les plus complexes, où les indices sont peu nombreux, et où les meurtres en série se doivent d’être résolus au plus vite. C’est au cours d’une mission particulièrement difficile que Niemans tombe par hasard sur sa meilleure élève et fille spirituelle, Camille Delaunay.

    Spécialistes du versant noir de l’âme humaine, duo explosif aux méthodes non moins originales, Niemans et Camille sont envoyés aux quatre coins de la France, dans des régions où les légendes, les paysages et les traditions, se mêlent à des meurtres compliqués, à des enquêtes toujours plus nerveuses et denses. Indépendants, efficaces, et d’un courage rare, ce tandem de choc se fond dans le décor, n’hésitant pas à dormir chez l’habitant pour mieux percer à jour leurs secrets. Aussi borderline l’un que l’autre, ils sont vifs, drôles, efficaces - et dangereux.

    Les Rivières pourpres, avec Olivier Marchal et Erika Sainte

    Créée par Jean-Christophe Grangé d'après son roman éponyme, et réalisée par Olivier Barma et Julius Berg.

    Prochainement sur France 2

    Ça ressemble à quoi ?

    Un premier aperçu de la série via une bande-annonce diffusée sur la chaîne suisse RTS Un, qui propose la série depuis le 6 septembre :

    Notre avis

    Pas facile de passer après le best-seller Les Rivières pourpres et son adaptation cinématographique réalisée en 2000 par Mathieu Kassovitz, avec Jean Reno et Vincent Cassel. Longtemps attendue, après une première tentative rapidement abandonnée il y a quelques années sur TF1, une adapation en série va enfin voir le jour dans les mois à venir sur France 2 avec Olivier Marchal, qui succède donc à Reno dans le rôle de Pierre Niemans. La chaîne et Europa Corp, qui produit la série, ont eu la bonne idée de faire appel à Jean-Christophe Grangé lui-même, auteur du roman éponyme, pour écrire les 8 épisodes de la première saison de ces Rivières pourpres version télé. Mais malheureusement, le résultat, même s'il est plutôt bien fait et taillé pour plaire aux amateurs de séries policières, n'est pas vraiment à la hauteur des attentes que l'on pouvait avoir d'un tel projet.

    Malgré une atmosphère léchée, qui rappelle un peu les thrillers scandinaves, et une ambiance lugubre à souhait et assez prenante, il faut bien l'admettre, Les Rivières pourpres souffre d'un gros problème de format. En effet, la production et Jean-Christophe Grangé ont fait le choix d'une série "procédurale", qui comprend donc plusieurs enquêtes bouclées par saison. Un choix qu'on peine à comprendre, alors qu'une seule enquête s'étendant sur toute la saison, dans la veine de The Killing ou des Témoins en France, aurait été probablement bien plus prenante, et davantage dans la veine du roman et des deux films sortis au cinéma. Et ça ne s'arrange pas vraiment lorsqu'on découvre que France 2 a également choisi de réitérer le format de L'Art du crime, avec des épisodes en deux parties, qui sont en fait des épisodes de 90 minutes déguisés. Au final cette première saison comprend donc quatre enquêtes bouclées de 2x52 minutes chacune et il en ressort un rythme assez lent, un peu laborieux, parfois proche du remplissage. Alors que des enquêtes resserrées sur 52 minutes auraient évidement gagné en efficacité et en rythme.

    Europa Corp / FTV

    Heureusement, la série peut compter sur le talent d'Olivier Marchal, qui parvient rapidement à créer son propre Pierre Niemans et à faire oublier la prestation de Jean Reno. Il campe un duo plutôt solide avec Erika Sainte, qui interprète Camille Delaunay, et l'aspect quasi père-fille de leur relation semble être l'une des forces de cette adaptation, qui on l'espère sera davantage mis en avant, ou du moins expliqué, dans les épisodes suivants. On ne sait d'ailleurs pas très bien où se placent dans la saison les deux épisodes projetés en avant-première jeudi dans le cadre du festival de La Rochelle, "Le jour des cendres partie 1 et partie 2", puisqu'ils étaient présentés comme les épisodes 3 et 4, alors qu'ils ont été diffusés en tant qu'épisodes 1 et 2 début septembre en Suisse, où la série est déjà diffusée.

    Et si l'intrigue de ces deux épisodes, centrée sur une mort suspecte au sein d'une communauté protestante, n'est pas des plus prenantes, le pitch de deux suivants, intitulés "La dernière chasse" (Le cadavre d’un chasseur est retrouvé en forêt, horriblement mutilé. Cage thoracique ouverte, organes vitaux arrachés, morsures multiples... On lui a placé un brin de chêne, trempé dans son propre sang, entre les dents) donne davantage envie et semble s'inscrire bien plus dans l'esprit du roman d'origine.

    Quoi qu'il en soit, sur la base de ces deux épisodes visionnés, Les Rivières pourpres s'impose pour l'instant comme une série policière plutôt efficace, qui se place dans le haut du panier de ce que les chaînes françaises proposent en terme d'esthétique et d'interprétation. Mais son rythme et son format, pas franchement moderne, déçoivent alors qu'on était en droit d'espérer une intrigue s'étirant sur plusieurs épisodes et multipliant les twists, les fausses pistes, et les révélations macabres. Reste que Jean-Christophe Grangé parvient à insérer sa patte et certaines de ses obsessions littéraires (le macabre, le communautarisme) dans cette adaptation en série de son oeuvre, et ça c'est plutôt une bonne nouvelle pour les fans de l'écrivain.

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