Pour aller plus loin… Trois questions à Pierre Champleboux, ancien Senior Guard de l'Ambassade des Etats-Unis à Paris, pendant la présidence Obama.
En quoi consiste la formation d'un bodyguard ?
C'est un ensemble de techniques et de savoir-faire : analyser les comportements, détecter une bombe, à l'œil nu ou avec des détecteurs de particules servant à la composition des explosifs comme on en voit à l'aéroport, entraînement au corps-à-corps, formation aux attaques chimiques... Les responsables de la sécurité "déposent" parfois de fausses bombes sur les lieux que les agents doivent sécuriser pour les tester en conditions réelles.
Est-ce que vous avez un souvenir particulier de vos années passées dans le métier ?
Il y a eu bien sûr des moments de "flippe", mais qui se sont toujours bien terminés en ce qui me concerne. Ce qui est sûr, c'est que les choses ont changé après l'attentat contre Charlie Hebdo. Un des souvenirs que je garde est le 14 novembre 2015 quand les Eagles of Death Metal se sont présentés au consulat des Etats-Unis : en s'enfuyant du Bataclan pendant l'attaque, ils ont laissé toutes leurs affaires derrière eux, dont leurs passeports. Il a fallu faire rouvrir les bureaux qui étaient fermés ce samedi, comme tout Paris au lendemain des attentats, pour leur fournir des papiers d'identité en urgence.
Pour revenir à l’une des scènes clefs de Bodyguard : [ATTENTION SPOILER] est-ce qu'un membre du cabinet peut monter à la tribune en plein discours et s’approcher de la personnalité sans contrôle ?
Oui, c'est possible. Les agents de sécurité obéissent à une chaîne de commandement très précise. Les assistants et autres conseillers ne font pas partie de cette chaîne et ont le droit de faire de telles choses, sauf si quelqu'un ayant autorité informe le bodyguard que cette personne n'est pas habilitée à circuler dans ce périmètre. Donc si le bodyguard n'a pas d'instruction particulière, le conseiller est libre de ses déplacements.
