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    Valérie Karsenti - La Faute : "J'ai adoré jouer cette femme rongée par la culpabilité" [INTERVIEW]

    La mini-série "La Faute", réalisée par Nils Tavernier, débute ce soir sur M6. Valérie Karsenti, qui campe l'héroïne de ce thriller, nous a parlé de ce rôle très fort, de sa partenaire Natacha Lindinger, et de son avenir dans "Scènes de ménages".

    Lou Breton / M6

    AlloCiné : Qu'est-ce qui vous a plu dans le scénario de La Faute et dans le personnage de Lisa Tedesco ?

    Valérie Karsenti : Deux beaux rôles de femmes déjà, c'était intéressant et ce n'est pas si fréquent. Et puis le thème bien sûr. Cette thématique autour de la culpabilité, ça m'a beaucoup plu. J'ai adoré jouer cette femme qui est rongée par la culpabilité et par le doute. Lisa se déprécie beaucoup. Elle a un regard assez dur sur elle-mêm et a un manque de confiance en elle manifeste, alors que c'est une femme super. Une femme aimée, avec des enfants, qui assure au quotidien, mais qui a ce complexe d'infériorité qui la bouffe. C'est fascinant de travailler là-dessus, sur cette fragilité, ce doute qui la pousse à faire des conneries qui sont dangereuses pour elle et pour les autres. Et puis ce qui est intéressant dans ce genre d'histoires et dans les séries c'est la modification. C'est-à-dire que cette faute, cette négligence de départ, va appuyer là où ça fait mal chez elle et va lui faire vivre une expérience qui va transcender sa peur et son complexe, et va lui permettre d'acquérir un peu de confiance en elle à la fin.

    Vous aviez lu le roman de Paula Daly dont la série est l'adaptation avant de débuter le tournage ?

    Non, Sydney Gallonde, le producteur, m'a dit que l'adaptation était très libre et que le fait de lire le roman ne m'apporterait pas grand-chose. Le livre et la série sont vraiment deux choses très différentes.

    Pour les téléspectateurs qui sont habitués à vous voir chaque soir dans Scènes de ménages ce sera l'occasion de vous découvrir dans un autre registre, même si vous avez déjà joué beaucoup d'autres choses au cours de votre carrière. Vous aviez fait part à M6 d'une envie de diversifier vos rôles à la télévision, de sortir de la comédie de Scènes de ménages avec des propositions plus dramatiques comme celle-ci ?

    Non pas du tout. Je n'ai jamais osé demander quoi que ce soit à qui que ce soit. Il faudrait peut-être que ça change d'ailleurs (rires). Mais il se trouve qu'en fait je n'ai jamais besoin de faire des choses différentes, elles me sont proposées. D'ailleurs si demain M6 ou une autre chaîne me propose un autre rôle encore plus dingue que celui de Liliane dans Scènes de ménages je le ferai car j'adore ça et je ne m'en lasse pas. C'est une grande liberté. Donc en fait je n'ai aucune frustration car j'ai la chance de naviguer de manière très libre, que ce soit à la télé, au cinéma, ou au théâtre. Même s'il y a encore plein de choses que je n'ai pas réalisées et dont je rêve encore. Mais en tout cas les trois portes me sont ouvertes, ce qui est une chance folle. J'en profite. Et quand je fais de la comédie le drame ne me manque pas, et inversement. C'est la même chose.

    L'un des points les plus intéressants de l'intrigue réside dans la relation assez spéciale qui unit Lisa à Claire. Comment est-ce que vous définiriez cette amitié ?

    C'est une amitié très forte, comme certaines femmes ou certains hommes peuvent l'avoir. Elles sont presque comme des soeurs, et en même temps Lisa a quand même ce petit talon d'Achille qui fait qu'elle l'aime sincèrement mais qu'elle ressent aussi de l'admiration pour Claire. Souvent on aime les gens qu'on admire, mais là elle a une admiration qui la renvoie à son complexe d'infériorité et entretient ce complexe. C'est inconscient, elle ne le sait pas. Et je pense que ce n'est pas un hasard si elle commet cette faute et si elle va devoir transcender tout ça.

    Lou Breton / M6

    Comment s'est passé le travail avec Natacha Lindinger justement ?

    On se connaissait déjà, même si on n'avait jamais travaillé ensemble. On était très solidaires. Le travail de collaboration avec les autres acteurs est très important pour moi. On construit ensemble, on se dit les choses, on se parle, on s'aide, on s'inspire. Ça s'est immédiatement bien passé avec Natacha, avec Philippe Lelièvre aussi. Et puis il y avait mes enfants, qui étaient merveilleux. Les deux petits sont absolument géniaux et Lucie Fagedet est douée, c'est une super actrice. Et je trouve que la famille s'est construite très vite avec Philippe.

    L'un des deux flics est incarné par Paul Lefèvre, qui joue le fils de Liliane dans Scènes de ménages. Vous ne vous quittez plus...

    Oui Paul que j'adore !

    C'est grâce à son rôle dans La Faute qu'il a ensuite rejoint Scènes de ménages ?

    Absolument. Paul c'est un super acteur et un mec que j'adore. À chaque saison de Scènes de ménages on fait une séminaire avec le directeur d'écriture et une partie des auteurs et puis on rêve de thèmes qui pourraient émerger au cours de la saison à venir. Et l'an dernier, quelques temps après avoir tourné La Faute, on a eu l'un de ces séminaires et tout à coup on nous a parlé de la possibilité d'introduire le fils de Liliane et José dans la série, alors qu'on nous avait toujours dit qu'on ne le verrait jamais car il était en Chine. Et moi j'ai eu un flash. Je me suis dit "Si seulement ça pouvait être Paul", même s'il était un peu âgé par rapport à notre couple. Mais ce n'était pas très grave, il a passé les essais, et je ne me suis pas trompée. Il était tellement drôle et poétique. Il était pile ce qu'il fallait.

    On va continuer à le voir dans Scènes de ménages cette année ?

    Chaque saison il y a une idée qui fuse et les auteurs étaient arrivés au bout de l'idée de le faire revenir pour quelques mois en France car il a sa vie en Chine avec sa femme et sa fille. Mais là je crois qu'il est question qu'il revienne pour un prime.

    Audrey Lamy et Loup-Denis Elion ont quitté Scènes de ménages en 2017. Est-ce que vous pensez vous aussi, dans un coin de votre tête, à un éventuel départ ?

    Dans un coin de ma tête oui, comme je pense à plein de choses : quitter ce métier, Paris, mon mari, mes enfants (rires). Ça fait partie des possibles disons. Mais pour l'instant je n'ai jamais eu envie de quitter Scènes de ménages.

    Vous ne ressentez pas du tout de lassitude après dix ans passés dans la peau de Liliane ?

    Non car Scènes de ménages c'est particulier. Ce sont des clowns, on n'est pas dans la réalité. Liliane est folle (rires), il y a tellement de choses possibles. Les auteurs continuent d'écrire des choses dingues. Et puis c'est très peu de temps de tournage, on tourne 30 jours par an, étalés sur l'année. Je travaille avec des gens que j'adore, je me marre, et ce personnage me fait un bien fou. Mais peut-être que dans six mois je vous dirai "Je suis arrivée au bout", et si cela arrive alors je partirai.

    La Faute, à partir de ce jeudi 22 novembre à 21h sur M6 :

     

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