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    Infidèle - Jonathan Zaccaï : "On s'est tout de suite mis à poil au sens propre comme au figuré avec Claire Keim"

    C'est cette semaine que la diffusion de la première saison d'"Infidèle" s'achève sur TF1. Le comédien Jonathan Zaccaï, qui incarne le mari Mattéo, revient sur son expérience sur ce projet ambigu...

    THIERRY LANGRO / STORIA TELEVISION

    AlloCiné : Aviez-vous eu vent de l'existence de la série britannique Docteur Foster avant que l'on ne vous propose son adaptation hexagonale ?

    Jonathan Zaccaï : Non, j'ai découvert son existence au moment où on m'a proposé le projet. Et j'ai adoré. Ce que je trouve intéressant, c'est de réussir à faire une série sur un sujet qui pourrait presque paraître banal, en l'occurence l'infidélité, et de multiplier les points de vue pour raconter plus que ça.

    Votre personnage, celui du mari d'Emma, n'est d'emblée pas très aimable. Jouer ce genre d'homme, ça vous questionne, ça vous fait hésiter ?

    J'évite de juger les personnages que j'incarne. Je me place presque en avocat. Je suis là pour le défendre, qu'importe ce qu'il est ou ce qu'il a fait. Ce que fait Mattéo est grave, bien sûr, mais ça arrive. Et l'empathie qu'on a pour lui, ou que l'on n'a pas, varie selon les personnes. Il y a une ambiguïté chez lui et aussi chez le spectateur, qui va juger les choses différemment selon sa lecture, sa propre vie, ses expériences... J'ai essayé de l'incarner le mieux possible, je me suis imaginé des motivations. Je le vois en tout cas comme quelqu'un de sincère, perdu, en souffrance. Les gens qui font du mal souffrent aussi. Il est tombé amoureux d'une autre femme et il y a là un désarroi. Puis il y a l'usure du couple, toutes ces choses... J'ai juste essayé de le comprendre.

    La prestation de l'acteur original anglais vous a-t-elle influencée d'une manière ou d'une autre ou vous avez le sentiment de proposer complètement autre chose ?

    Je vais vous avouer que son personnage n'est vraiment pas ce que j'ai préféré dans Docteur Foster. Je le trouvais très passif. Il souriait et il regardait passer les trains. Peut-être que ça le rendait encore plus mauvais, je ne sais pas. Je voulais lui donner plus de corps. Mais je pense que ça vient de nos différences culturelles aussi. L'homme anglais, et pardon je vais faire des généralités mais je me permets car j'ai des amis anglais, est par définition moins latin, moins énervé. Après, c'est une série qui parle de l'intime, donc on doit aller chercher en soi des choses qui nous parlent et ce qui m'importait le plus c'était d'être précis et crédible en tant que couple.

    Y'a-t-il une scène qui vous appréhendiez tout particulièrement ?

    Une scène du dernier épisode, dont je ne peux pas trop parler évidemment. Mais disons qu'il y a un moment où il doit faire un choix, et cette confusion, ce doute, était très difficile à jouer. Pour ce qui est de la série plus généralement, il y une difficulté dans la continuité. On ne tourne pas dans l'ordre, et il y a tellement de mensonges qui s'accumulent dans cette série, que je ne savais plus très bien où j'en étais parfois. Je me suis reposé sur la scripte dans ces cas-là. Mais ça ne changeait pas grand chose dans le fond, car il fallait que je joue toujours la sincérité, même dans le mensonge ! C'est désarmant. 

    Il y a beaucoup de scènes intimes dans la série. Est-ce qu'on s'habitue à ça après plusieurs années de carrière ou c'est toujours un peu compliqué ?

    C'est jamais simple. On avait très envie de tourner ensemble avec Claire Keim, on se connaissait bien, et je pense que ça rendait la chose encore plus délicate du coup. C'est ce qu'on a tourné en premier en plus. On s'est tout de suite mis à poil au sens propre comme au figuré. C'était plutôt pas mal. On est tout de suite entré dans le coeur du sujet, dans l'intimité de ce couple.

    Langro Thierry

    On vous connaît à la télévision pour votre rôle de Raymond Sisteron dans Le Bureau des Légendes sur Canal +. C'est presque étonnant de vous voir sur TF1, qui a tendance à faire appel à des acteurs considérés comme "populaires"...

    J'ai choisi un projet avant de choisir une chaîne. Mais dans le fond, j'aimais l'idée de m'adresser à un public plus large. J'ai surtout fait des films d'auteur, que personne n'a vu, quelques belles séries plus confidentielles. Je voulais m'ouvrir. Et puis c'est vrai que Le Bureau des Légendes a boosté ma carrière et m'a même fait découvrir auprès plein de gens. Du côté de TF1, entre Insoupçonnable et Les Bracelets Rouges, il y a de plus en plus de choses intéressantes, et je suis content d'y participer à mon niveau.

    On vous voit beaucoup plus à la télé aujourd'hui, mais cinéma et série, même combat pour vous ?

    J'aime me ballader entre les deux. J'étais aussi dans Le Grand Bain et Rémi sans famille en 2018, je serai prochainement dans Belle Fille avec Alexandra Lamy et Miou-Miou. Ce qui m'attire c'est un projet, une équipe, des camarades acteurs, peu importe où il naît. Après je regarde de plus en plus de séries, comme tout le monde, le plaisir est équivalent qu'au cinéma. Je ne me prive de rien du coup. Puis on me parle du Bureau des Légendes partout, ça a été vendu dans plus de 100 pays. Des espagnols m'ont accosté récemment. Une norvégienne aussi. C'est assez dingue. 

    Vous réalisez parfois. Mettre en scène des épisodes de séries vous plairait ?

    Oui, mais alors pas sur Le Bureau des Légendes ! Avoir Eric Rochant en tant qu'acteur, je vous avoue que c'est bien suffisant !

    Une saison 2 d'Infidèle vous fait envie ?

    Très envie. Je pense que l'on va faire des changements par rapport à la saison 2 de la série anglaise, qui était plus trash. On partira dans une autre direction. C'est un peu La guerre des Rose et ça peut durer longtemps. 

    Quelles séries vous recommanderiez à nos internautes, vous qui en regardez beaucoup ?

    Même si la dernière saison en date m'a un peu déçu, je suis un grand fan de Better Call Saul. J'ai vu dernièrement La méthode Kominsky sur Netflix. J'adore Michael Douglas, donc c'est un plaisir de le voir jouer cet acteur désabusé, prof de théâtre, qui parle de son problème de vessie avec son pote joué par Alan Arkin. C'est pas dingue, mais c'est vraiment pas mal. Sinon, Hippocrate est une belle proposition. Et la série qui m'a le plus marqué c'est The Handmaid's Tale. J'ai eu un peu de mal à regarder la saison 2, je crois que la première m'avait suffi. 

    A quoi ressemblaient les personnages dans la version originale UK d'Infidèle ?

    Infidèle Vs. Docteur Foster : à quoi ressemblaient les personnages dans la série originale ?
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