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    Black Lightning saison 2 : une conclusion sans éclair de génie, notre bilan

    La seconde saison de Black Lightning s’est achevée dans un final sans relief à l’image de sa saison. Malgré tout, quelques éclaircies pointent à l’horizon.

    Bob Mahoney/The CW

    Dans sa nouvelle La Ballade de La Balle élastique, Stephen King compare la vie à ce petit jouet imprévisible, parce qu’on ne sait jamais dans quel sens elle va rebondir. S’il avait vu cette seconde saison de Black Lightning (peut-être l’a-t-il fait ?), le maître de l’horreur aurait pu ressortir son analogie. Seulement l’imprévisibilité se dispute avec la confusion et l’impression de voir des auteurs avancer à l’aveugle.

    Le courant ne passe pas

    Depuis ses débuts, la série de Greg Berlanti est tiraillée entre offrir une pure expérience de comic books et aller vers des considérations plus politiques et notamment les maux qui touchent la communauté afro-américaine aux Etats-Unis. La première séquence du pilote, illustrant un contrôle policier abusif, semblait vouloire donner le ton. Seulement Black Lightning, tout auréolé de ses vertues agitprop, est également un super-héros qui se ballade dans les rues de Freeland dans un cosplay de Power Rangers (ou Bioman selon les générations). Entre l’image et les intentions, le courant ne passe pas.

    Cette seconde saison ajoute un autre problème à l’équation : la consistance. Rarement aura-t-on eu l’impression de subir une construction générale qui empile les histoires les unes sur les autres au lieu de faire dans la progression. En résumé, c’est le bordel et si tout reste intelligible malgré tout, c’est surtout parce que l’ensemble ne vole pas bien haut. C’est d’autant plus frustrant parce qu’il pourrait y avoir un côté jouissif avec ce freak show pop permanent (les nouveaux personnages sont particulièrement gratinés) ; tout comme il est bon de voir des séries de super-héros s’approcher d’aussi près des mouvements politiques, type Black Lives Matter.

    Bob Mahoney/The CW

    Cherche personnages désespérément

    Il faut alors savoir isoler les bons éléments. L’arc dramatique autour de Khalil étant certainement l’aspect le mieux réussi de cette seconde saison, capable de marier les prétentions comic-books et des considérations plus politiques et sociales : la trajectoire du garçon, se révoltant contre un système en utilisant les mauvaises armes, manipulé par une figure tutélaire perverse qui lui offre du pouvoir, tout y est pour que le spectacle s’associe à un vrai propos. Malheureusement, aussi soignée cette intrigue puisse être, aussi cruelle et barbare également, elle est noyée au sein d’histoires (tout ce qui tourne autour des autres méta-humains) bien moins inspirées et dispensables.

    Black Lightning a parfois oublié ses personnages. Cette seconde saison s’est davantage attardée à accumuler des bouts d’histoires qu’à faire développer/évoluer ceux qui font l’intérêt de la série. La famille Pearce (exceptée peut-être Jennifer, et encore…), Gambi, Tobias, tous subissent l’histoire au lieu de la faire. La série ne s’autorise que trop rarement de prendre son temps, d’effectuer un pas de côté pour laisser ses sujets ressentir la situation. Pris dans le mouvement, comme un ressac, ils vont et viennent, avec cette impression d’avoir toujours un train de retard et sans ressentir le poids des événements. Tout passe sans laisser de traces ou presque. Cette anesthésie (voire une amnésie) a tendance à vider la série de tout enjeu. A quoi bon s’inquiéter quand on sait que tout sera oublié ?

    « Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance… »

    Le plus agaçant finalement, c’est de voir que les dernières images offrent de belles promesses. De celles qui feraient replonger pour une année supplémentaire. Tobias (provisoirement ?) écarté du tableau (les auteurs se sont plus souvent montrés embarrassés qu’inspirés avec ce personnage), la série va peut-être un peu plus respirer. Il lui faut des objectifs simples qui résonnent avec son propos. Et non partir dans tous les sens en espérant rattraper toutes les balles. Des balles trop souvent imprévisibles...

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