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    Deadly Class sur Canal+ Séries : que vaut la série produite par les réalisateurs d'Avengers 4 ?
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    Lancée en janvier sur SyFy aux États-Unis, "Deadly Class" fait ses débuts en France grâce à Canal+ Séries, qui diffuse les deux premiers épisodes ce mercredi 17 avril. Mais que vaut cette adaptation de comic book produite par Joe et Anthony Russo ?

    SyFy

    DE QUOI ÇA PARLE ?

    À la fin des années 1980, Marcus Lopez, un jeune orphelin SDF, est admis au sein d'une mystérieuse école privée qui accueille la progéniture des criminels les plus dangereux de la planète. Dans cet établissement, les adolescents se voient enseigner l'art du meurtre, du combat ou toutes autres pratiques indispensables pour devenir le parfait criminel.

    Deadly Class de Miles Orion FeldsottRick Remender - Avec Benedict Wong, Benjamin Wadsworth...

    Disponible sur MyCanal et diffusé sur Canal+ Séries à partir du 17 avril (2 épisodes par mercredi)

    ÇA RESSEMBLE À QUOI ?

    NOTRE AVIS

    Imaginez une école aussi huppée que mystérieuse, type Poudlard. Sauf que les élèves ne sont pas des sorciers mais de futurs assassins, à qui l'on enseigne davantage l'art du meurtre que la défense contre les forces du Mal. Ajoutez-y l'ambiance des années 80 aux États-Unis, que l'on retrouve dès le titre du pilote ("Reagan Youth", ou "Grandir avec Reagan" en VF) et vous aurez une idée un peu plus précise de ce à quoi Deadly Class peut ressembler. Adaptée du comic book de Rick Remender (qui officie ici en tant que scénariste des épisodes), Wes Craig et Lee Loughridge, publié en France chez Urban Comics, la série n'a rien à voir avec la récente Umbrella Academy. Ne serait-ce que parce qu'il y a nettement moins de super pouvoirs et plus de sang. Surtout dans le season finale, qui vire au massacre sans crier gare.

    Avant cela, c'est aux côtés du jeune Marcus (Benjamin Wadsworth) que nous découvrons les lieux. SDF lorsque l'histoire débute, ce dernier ne descend pas d'une lignée de criminels notoires, mais doit son admission dans l'école au fait qu'on l'accuse d'avoir incendié son orphelinat, tuant tous ses occupants. Il ne met alors pas longtemps à trouver sa place parmi les autres élèves, tous plus tourmentés les uns que les autres, et à qui il est demandé d'extérioriser la noirceur lors des cours et devoirs, qui nécessitent par exemple d'aller tuer un clochard qui n'avait rien demandé. Couplée à une installation un peu lente, cette entrée en matière ne rassure pas vraiment.

    SyFy

    Certes, la direction artistique est léchée, la bande-son imparable avec son mélange de rock, punk et new wave, le côté années 80 n'est pas trop appuyé et il y a quelque chose d'étonnant (puis amusant) à l'idée de voir des lycéens tenter de régler leurs querelles à coups d'armes blanches, sans que cela ne surprenne qui que ce soit autour. Mais c'est sur le fond que le bât blesse, puisque la série donne le sentiment de banaliser, voire glorifier, le meurtre, en utlisant le politiquement incorrect de façon maladroite. Un sentiment qui persiste pendant les deux premiers épisodes mais s'atténue par la suite, avant de disparaître, lorsque la mythologie se met en place au fur et à mesure que le récit se focalise sur les failles des personnages et le poids du passé.

    Sans grande surprise, chacun est plus tourmenté et moins méchant qu'on ne voulait nous le faire croire, et Deadly Class explore leurs traumatismes à travers des séquences animées, grâce auxquelles la série rend hommage à ses racines et devient de plus en plus intéressante. Jusqu'à l'épisode 5, le moment où tout bascule : parti en virée à Las Vegas, pour accomplir une mission avec ses amis, Marcus se retrouve en plein bad trip d'acide que la mise en scène et le montage nous font vivre, à grands renforts d'embardées visuelles impressionnantes mais sans tomber dans l'excès. Non content de nous en mettre plein la vue, le show devient également plus feuilletonnant (et captivant) lorsqu'un rebondissement enclenche une mécanique impliquant aussi bien un cartel que le directeur de l'école joué par Benedict Wong (Doctor Strange).

    SyFy

    Plus convaincante dans sa deuxième partie, qui allie mieux le fond à la forme, Deadly Class se révèle finalement être une bonne surprise, infusant l'aspect graphique des comic books dans son ode à la contre-culture des années 80, où les laissés pour compte sont les héros. Manque juste un vrai antagoniste, dont l'ombre plane sur l'intégralité de la saison, là où deux personnes menacent les protagonistes à tour de rôle quand les différends de ces derniers ne les mettent pas en danger. Mais ce sera sans doute pour la prochaine. Si jamais elle voit le jour. Dans le cas contraire, le show nous abandonnerait sur un gros cliffhanger et à l'issue d'un final qui règle quelques-uns des protagonistes dans un bain de sang auquel on ne s'attend pas forcément, mais en créé d'autres. Si les débuts sont un peu laborieux, nous vous recommandons de ne pas sécher ces cours.

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