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    Gad Elmaleh sur Netflix : il nous dit tout de sa série Huge en France

    La série "Huge en France" avec Gad Elmaleh est disponible depuis le 12 avril sur Netflix. L'acteur et humoriste est revenu avec nous sur la naissance de ce projet très inspiré de sa propre vie.

    Netflix

    AlloCiné : A quel point la série est-elle inspirée de votre propre vie ?

    Gad Elmaleh : Le point de départ est complètement inspiré de ma vie, mais on a tiré sur le trait, on a énormément exagéré et caricaturé pour pouvoir en faire une histoire. Ce sont les auteurs et les réalisateurs qui m'ont poussé à construire des histoires autour de ma vraie vie. Au début, moi, je pensais que j'allais tourner à New York ! Ils ne voulaient pas et ils ont eu raison car le décalage culturel avec Los Angeles est beaucoup plus important. Je croyais aussi que j'allais faire rire dans tous les plans et finalement le côté mélodramatique m'a beaucoup intéressé.

    Comment s'est passé l'écriture ?

    J'ai raconté ma vie aux scénaristes et ce sont eux ont décidé de ce qu'on pourrait intégrer dans la série. Par exemple, quand je leur ai dit que mon fils faisait du mannequinat et que je leur ai parlé du rapport de dérision que lui et moi entretenions avec ça, ils m'ont dit que c'était une piste géniale et c'est de là qu'est né tout l'arc narratif avec le fils. Après, il y a d'autres éléments. Est-ce que je suis populaire en France ? Oui. Est-ce que je suis inconnu aux États-Unis ? Oui. Est-ce que je suis aussi mélancolique ? Non. Après, si j'avais fait un truc avec des gags, on m'aurait dit que je ne prenais pas assez de risque pour aller dans quelque chose de plus subtile, et quand je vais dans quelque chose de plus subtile, on me dit qu'on ne retrouve pas mes vannes, donc la recette parfaite n'existe pas, mais je suis fier et très heureux d'avoir pu donner ce ton réaliste duquel je me sens proche.

    Pourquoi cette volonté de tourner aux Etats-Unis et en anglais ?

    C'est né de mon envie de faire une série avec Netflix. J'avais fait une tournée dans le monde suite au spectacle American Dream que j'avais fait aux Etats-Unis et qui a été diffusée sur Netflix. Et à Los Angeles, à chaque fois que je racontais mon histoire, tout le monde, producteurs, acteurs, me disait : « Tu devrais en faire une série ! » Je ne l'aurais pas fait sans Netflix. Et ça m'ouvre des portes incroyable, je reçois des messages du monde entier sur les réseaux sociaux.

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    Est-ce compliqué de s'adresser à la fois au public français, au public américain et au public international en général ? Est-ce que vous avez noté des différences dans l'humour ?

    C'est une très bonne question et c'est la première fois que je me demande si je ne vais pas intégrer tout ça dans la saison 2. Si on veut que ça parle à tout le monde, il ne faut pas se contenter d'un seul point de vue. Pour l'instant, ce qui fonctionne, c'est que les Français – ceux qui aiment en tout cas – sont touchés de me voir dans le rôle d'un anonyme et aux Etats-Unis, ce qui marche c'est le côté :  « Mais qui est ce mec, pour qui il se prend ? » Entre les deux, il y a d'autres pays et je sens que ce qu'ils partagent, c'est la critique de l'Amérique et d'Hollywood, du culte du corps, d'une sorte de superficialité californienne… Et les Américains ont beaucoup d'autodérision donc ils aiment ça aussi.

    Vous parliez de la saison 2, c'est déjà prévu ?

    Pour être tout à fait honnête, c'est vraiment Netflix qui donne le feu vert ou pas. Pour l'instant ils sont très heureux parce que la série fait parler d'elle, mais je ne vais pas me la péter en disant qu'on bosse sur la saison 2 alors que pour l'instant rien n'est sûr. Ce que je peux dire, c'est que déjà, on m'a proposé de jouer dans d'autres séries américaines et que ça ne m'était jamais arrivé ! Ca me donne une carte de visite !

    Par le biais de cette série, que cherchiez-vous ? Vous vouliez aller vers l'inconnu ? Casser votre image d'humoriste ?

    Aller vers un public qui ne me connaît pas, je l'ai déjà fait avec la scène. Cet exercice de la série me permettait surtout de faire se rencontrer le stand-up et le cinéma : se raconter, être dans le storytelling à la première personne, jouer son propre rôle, mais de manière très scénarisée, en n'étant ni dans le documentaire, ni dans la télé réalité.

    Oui, on voit bien que le modèle de Huge in France est inspiré de séries comme Seinfeld ou Louie.

    Oui, Seinfeld pour Jerry SeinfeldLouie pour Louis CK ou Master of None pour Aziz Ansari. Bien sûr, ce sont des séries que j'ai regardées et que j'aime beaucoup, même si Seinfeld, c'est davantage de la sitcom.

    Il y a quelques guests dans la saison 1. Vous aimeriez faire venir d'autres stars de l'univers du stand-up américain dans la saison 2 ?

    Oui, complètement ! Et pas seulement du stand-up, des acteurs aussi. Dans la saison 1, il y a Chris D'Elia, Jerry Seinfeld, John Stamos. Et ce sera plus facile d'avoir des guests dans la saison 2, puisque les gens connaîtront la série, même si le succès d'une série est très difficile à évaluer, par rapport à un film ou un spectacle. Là, on n'a pas de chiffres précis. 

    A un moment il a été question que votre fils incarne le rôle de votre fils dans la série ?

    Très brièvement. Il n'est pas acteur et le fils est américain dans l'histoire, il faut qu'il n'aime pas le français, qu'il ne sache pas le parler, donc on a compris très vite que ce n'était pas possible. Il a une petite apparition quand même, il joue l'assistant de Jean-Paul Gaultier.

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    Dès le premier épisode de la série, votre personnage explique à qui veut l'entendre qu'il est le "Jerry Seinfeld français... enfin, plutôt le Ray Romano français, suite à des ennuis judiciaires". Pouvez-vous expliquer cette référence au public français ? 

    C'est marrant, j'y pensais déjà pendant le tournage. Seinfeld, déjà, tout le monde ne le connaît pas en France. Moi, c'est mon maître absolu. En fait, tout ça est né d'une private joke que j'ai eue avec Jerry Seinfeld. Quand on a commencé à m'appeler le "Seinfeld français" aux Etats-Unis, on s'en est moqué, on trouvait ça un peu fou donc il m'a dit : "Ah non, change ça." Et Ray Romano, c'est un comique américain qui avait une série très populaire à la fin des années 1990 qui s'appelait Tout le monde aime Raymond, donc ça collait bien. En tout cas, il ne faut surtout pas regarder la version doublée en français ! Ca n'a plus aucun sens !

    Est-ce que le moment où vous évoquez que vous êtes devenu le "Ray Romano français pour des raisons juridiques" est, de près ou de loin, lié aux accusations de plagiat dont vous avez fait l'objet ?

    Non, pas du tout. Déjà, on a tourné bien avant ça. Il y a une scène où on voit que je vais faire la première partie de Jerry Seinfeld à Paris et où il me demande de changer. C'est là que je change pour Ray Romano, donc ça n'a aucun rapport. Je me suis déjà exprimé à ce sujet et je n'ai rien à ajouter. 

    Dans quel état d'esprit êtes-vous par rapport au public français ?

    Je continue à travailler, je suis au théâtre, je prépare mon prochain spectacle, je poursuis ma route !

    La bande-annonce de Huge in France, disponible sur Netflix :

     

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