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    Lucifer : que vaut la saison 4 enfin disponible sur Netflix ?
    Jérémie Dunand
    Jérémie Dunand
    -Chef de rubrique télé / Journaliste
    Passionné de séries en tous genres, mais aussi d'horreur et de teen movies, Jérémie Dunand a été biberonné aux séries ados et aux slashers des années 90, de Buffy à Scream, en passant par Dawson. Chef de rubrique télé, il écrit aujourd'hui principalement sur les séries et unitaires français.

    Très attendue par les fans, la saison 4 inédite de "Lucifer" est disponible depuis hier sur Netflix. Que vaut cette nouvelle salve centrée sur les conséquences de la découverte du secret de Lucifer par Chloe et sur l'arrivée d'Eve ? Voilà notre avis.

    John P. Fleenor/Netflix

    Attention, cette critique de la saison 4 de Lucifer contient quelques spoilers sur la saison 3 et sur quelques éléments d'intrigue mineurs de la saison 4 !!

    Annulée en 2018 par la chaîne Fox, puis sauvée par Netflix suite à la mobilisation des fans sur les réseaux sociaux, Lucifer a fait son grand retour hier sur la plateforme de streaming avec une saison 4 inédite composée de 10 épisodes. Notamment marquée par l'arrivée d'Eve, le premier amour du héros, cette nouvelle salve a souvent été annoncée comme plus sombre, plus violente, et plus sexy. Mais qu'en est-il vraiment ? Et surtout, malgré le passage sur Netflix, la série portée par Tom Ellis est-elle toujours fidèle à elle-même et à la recette qui a conquis tant de "Lucifans" à travers le monde ces dernières années ? On fait le point.

    Une saison 4 plus feuilletonnante et plus profonde

    Vendue au départ, sur le papier, comme une sorte de Castle ou de Mentalist avec un twist fantastique (le consultant charmeur et sarcastique étant ici littéralement le Diable en personne), Lucifer s'est rapidement imposée comme une série policière ultra fun, alliant à la fois humour, enquêtes souvent légères, noirceur, et twists à la pelle. On pouvait donc logiquement se demander si son rachat par Netflix, qui n'a pas vraiment l'habitude de proposer des séries procédurales parmi ses "originales Netflix", allait avoir des conséquences sur l'ADN même du show. Et la bonne nouvelle c'est que la réponse est non puisque, une fois l'intégralité des 10 épisodes de cette saison 4 visionnée, l'impression qu'il en ressort est que Lucifer reste Lucifer et que tous les ingrédients qui ont fait son succès sont bel et bien présents dans cette nouvelle fournée que les fans auront attendu avec impatience durant près d'un an.

    Cette quatrième saison continue donc de nous offrir à chaque épisode une enquête bouclée qui fait le plus souvent écho aux problèmes ou aux états d'âmes de Lucifer et de Chloe (Lauren German), et nous emmènent parfois dans des univers inattendus et savoureux (on pense notamment à l'épisode 6 et à son camp de nudistes). Mais les scénaristes ont également su tirer profit de la mise en ligne de tous les épisodes le même jour, et de l'aspect "binge-able" qui en découle, pour tisser une saison plus feuilletonnante, au sein de laquelle chaque épisode se termine sur un cliffhanger imparable et chaque personnage a droit à un traitement psychologique et à une évolution plus poussés et plus approfondis. Bref, Lucifer gagne en texture et semble comprendre plus que jamais que sa force réside dans ses personnages principaux, et pas seulement Morningstar et Decker. C'est pourquoi la place réservée cette saison à Maze (Lesley-Ann Brandt), qui cherche l'amour et tente de recoller les morceaux avec Trixie et Chloe, et surtout à Linda (Rachael Harris), qui a droit à une arche narrative surprenante et très forte, est une très bonne surprise qui élève réellement le niveau de cette saison 4.

    Netflix

    Mais évidemment, tous les fans de la série qui sont restés sur leur faim lors du final de la saison 3 vont se lancer dans ces nouveaux épisodes avec une seule question à la bouche : comment Chloe va-t-elle réagir après avoir découvert le vrai visage de Lucifer et que va-t-il advenir de leur relation ? Et ce qui est certain c'est que la série ne perd pas de temps pour aborder fontalement les conséquences de ce cliffhanger... tout en jouant avec nos certitudes et avec ce qu'on en attendait. En effet, après une séquence introductive musicale assez jouissive, qui met en avant le talent de Tom Ellis, le premier épisode de la saison, intitulé "Tout va très bien", nous apprend qu'un mois s'est écoulé depuis que Chloé a appris la vérité sur son coéquipier et que l'inspectrice de police a fui Los Angeles afin de parcourir l'Europe en compagnie de sa fille. Une absence qui rappelle le départ de Lucifer en milieu de saison 2 (même si, contrairement à lui, Chloe ne réapparaîtra pas mariée) et pose les bases d'une intrigue fil rouge extrêmement réussie, qui explore plus que jamais l'aspect religieux de la série et du personnage de Lucifer et fait de Chloe une héroïne plus complexe, pour notre plus grand bonheur.

    Rien n'est jamais simple avec Lucifer et si les fidèles de la série s'attendaient à une histoire d'amour entre Chloe et Lucifer dès le premier épisode, ils seront déçus puisque Decker navigue entre doute et déni. Mais la vérité au sujet de ce que Chloe est partie faire en Europe et l'apparition d'un antagoniste de taille en la personne du père Kinley (Graham McTavish), un prêtre lié à l'un des héros et annonciateur d'une terrible prophétie au sujet de Lucifer, sont clairement ce que la série réussit de mieux cette saison. On regrette simplement que ce fil rouge passe un peu au second plan en cours de route et que les showrunners n'aient pas reproduit le schéma de la saison 3, qui voyait la menace du Sinnerman et de Caïn flotter sur l'ensemble des épisodes. Mais heureusement, tout finit par faire sens à la fin et l'intrigue s'accélère lors des deux derniers épisodes, jusqu'à un final mené tambour battant, qui ne déçoit pas, malgré certains aspects prévisibles, et ouvre la porte à un champ des possibles intéressant pour une saison 5 qui, on l'espère, verra le jour prochainement. Oui, car encore une fois, Lucifer nous laisse sur un sacré cliffhanger.

    Eve, le seul péché de Lucifer en saison 4 ?

    Pas vraiment plus violente que les précédentes, cette quatrième saison de Lucifer s'amuse un peu plus avec le côté coquin et sexy de son héros et profite des libertés qu'offre Netflix pour nous montrer un Tom Ellis dénudé sous presque toutes les coutures. D'autant plus que cet aspect charnel et sexuel devient finalement un élément essentiel de la série avec l'arrivée d'Eve, la pécheresse originelle, et accessoirement le premier amour du Seigneur des Enfers, qui débarque à Los Angeles sous les traits de la comédienne Inbar Lavi (Imposters) et est bien décidée à reconquérir Lucifer, qu'elle n'a jamais cessé d'aimer et qui lui rappelle le côté joyeux, insouciant, et débridé qu'elle pouvait avoir autrefois, avant de s'enfermer dans un mariage d'ennui avec Adam, qu'elle a laissé derrière elle.

    John P. Fleenor/Netflix

    Après l'introduction de la plupart des membres de la famille céleste de Lucifer (une famille qui s'agrandit cette année avec la petite soeur Remiel, qui vient causer des soucis à Amenadiel durant deux épisodes), l'idée d'approfondir la mythologie de la série en tirant du récit biblique l'un des ses "personnages" les plus iconiques était plutôt enthousiasmante sur le papier. Mais sans trop en dire, on reste quelque peu perplexe devant cette Eve qui devient vite agaçante et peine à trouver sa place. Certes, elle fait ressortir des choses passionnantes chez Lucifer - en lien avec les thématiques de la saison qui posent les questions de ce qui se cache en chacun de nous et des rôles que l'on joue parfois pour plaire à l'être aimé - mais l'alchimie entre Tom Ellis et Inbar Lavi n'est jamais vraiment palpable. Pire, c'est finalement avec les autres personnages - Maze, Ella, et Chloe en tête - qu'Eve se révèle vraiment. Ce qui est un peu dommage quand on sait que la plupart de ses scènes sont évidemment avec Lucifer.

    Bref, introduite en fin d'épisode 3, Eve propulse finalement cette saison dans une sorte de passage à vide un peu laborieux, qui reste divertissant grâce aux enquêtes et aux intrigues parallèles des différents personnages, mais qui ralentit l'ensemble de manière regrettable. Un faux pas qui ne ternit cependant pas l'impression d'ensemble de cette nouvelle saison, qui s'impose, grâce notamment à ses trois premiers et ses trois derniers épisodes, comme un bon cru. On espère simplement que les scénaristes auront la bonne idée de renvoyer Eve au Jardin d'Eden - ou aux oubliettes - la saison prochaine.

    La bande-annonce de la saison 4 de Lucifer, disponible sur Netflix :

     

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