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    Cannes 2019 : For Sama, le documentaire-choc et bouleversant sur la guerre en Syrie
    Yoann Sardet
    Rédacteur en chef depuis 2003 - Fan de SF et chasseur de faux raccords et d’easter-eggs, cet enfant des 80’s / 90’s découvre avec passion, avidité et curiosité tous types de films et séries.

    Au cœur de la ville assiégée d'Alep, avec une maman et sa fille, qui portent la vie au milieu des corps et de la mort. Coup de projecteur sur "For Sama", présenté en Séance Spéciale au Festival de Cannes.

    JACOVIDES-MOREAU / BESTIMAGE

    "Nous ne pensions pas que le reste du monde permettrait ça..." Cette phrase, terrible, de Waad Al-Khateab, ouvre son documentaire, lettre à sa fille Sama et témoignage de ce qu'elles, le papa, leurs amis et les familles d'Alep vécurent durant les six mois de siège de la ville syrienne au cours de l'année 2016. Thierry Frémaux avait annoncé en avril dernier, en révélant les films retenus pour le 72e Festival de Cannes, "l'un des chocs de cette sélection". Le choc est bel et bien au rendez-vous dans For Sama, dont la présentation en Séance Spéciale, loin de la médiatisation qu'offre la Compétition, n'offrira sans doute pas au long métrage l'écho qu'il mérite.

    En arabe, Sama signifie ciel. Un ciel que Waad Al-Khateab aurait souhaité bleu, pur, sans avions, ni hélicoptères, ni bombes. Ces bombes qui tombent à intervalle réguliers sur les quartiers de la ville syrienne, et très vite sur l'hôpital où la journaliste et réalisatrice vit avec sa fille et son mari, médecin en chef de l'établissement. Au milieu de la mort, émergent la vie, les rires, la liberté, la résilience, le courage aussi, de rester. Choisir de partir en trahissant l'esprit de révolution et donc ses propres enfants, ou rester coûte que coûte, en espérant que ces mêmes enfants comprendront, un jour. Et qu'on n'aura pas à les enterrer, demain.

    Malgré les corps, malgré le sang, malgré la douleur, Waad Al-Khateab continue de filmer, pour que sa fille, un jour, puisse comprendre d'où elle vient et les choix de ses parents. Et pour qu'elle puisse voir Alep, aussi. Les images sont insoutenables, à l'image de ces deux garçons embrassant leur petit frère fauché par un obus, ou cette maman emportant serré contre elle le corps sans vie de son fils. Le propos, lui, est indispensable. "Nous ne pensions pas que le reste du monde permettrait ça"... Cette phrase résonne longtemps une fois le film terminé, et Sama, un jour, nous demandera des comptes.

    Je n'ai pas pour habitude de tweeter à propos des films que je vois en festivals. Mais je fais une exception avec For Sama. C'est l'expérience la plus bouleversante que j'ai vécu dans un cinéma. J'ai pleuré un long moment et j'ai ressenti une telle colère que mon visage était brûlé

    Un des rares récits sur la guerre d'un point de vue entièrement féminin. For Sama de Waad Al-Khateab, sur la manière dont elle a élevé sa fille durant le siège d'Alep, est trop émouvant pour des mots

    Il y aura un film sur toutes les lèvres au Festival de Cannes. For Sama va changer ceux qui le voient. Ca m'a changé.

    Je viens de voir le puissant documentaire For Sama, lettre d'une mère syrienne à sa petite fille sur la façon dont ses parents se sont rencontrés, ce pour quoi ils se sont battus et comment cela a eu un impact sur leur vie au coeur de la ville d'Alep, déchirée par la guerre. Un témoignage ahurissant, à ne pas manquer.

    1/2 Waad Al-Khateab et Edward Watts nerveux avant la Première européenne au Festival de Cannes...

    2/2 ... mais rassure-toi, lecteur, cela s'est bien passé.

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