Mon compte
    Cannes 2019 : on a vu une jeune fille en feu, le nouveau Malick, Diego Maradona...

    Tous les jours, la Rédac' d'AlloCiné vous résume les films vus dans le cadre du 72e Festival de Cannes. Aujourd'hui, pleins feux sur "Portrait de la jeune fille en feu", "Une vie cachée", "Diego Maradona", "Chambre 212", "Lux Æterna"...

    Pyramide Distribution

    Portrait de la jeune fille en feu - réalisé par Céline Sciamma

    Compétition

    5 ans après le remarqué Bande de filles, qui avait ouvert la Quinzaine des réalisateurs, Céline Sciamma revient avec le très attendu Portrait de la jeune fille en feu. Très attendu à plus d'un titre : d'abord parce qu'il marque ses retrouvailles avec une actrice incontournable à Cannes cette année, avec pas moins de trois films en sélection, Adèle Haenel. Céline Sciamma la dirige 12 ans après le coup d'essai Naissance des pieuvres. Attendu également car il marque un nouveau cycle dans la filmographie d'une réalisatrice qui impressionne par sa maitrise. Elle signe ici une grande fresque romanesque et sensorielle, racontant une histoire d'amour impossible entre deux femmes. Ce film est aussi une grande déclaration d'amour à l'art, tant par ses plans beaux comme des tableaux de maitres, que ses références à l'importance vitale de la musique et de la littérature. On terminera en disant que le film comprend une magnifique séquence clin d'oeil à Titanic... On vous met au défi de la retrouver ! Brigitte Baronnet (@BBaronnet)

    Une vie cachée - réalisé par Terrence Malick

    Compétition

    Terrence Malick revient à Cannes après une absence de huit ans pour présenter en compétition Une vie cachée, portrait d'un fermier autrichien refusant de s'engager dans l'armée nazie. Le réalisateur met en (sublime) lumière le trajet de ce personnage et du couple qu'il forme avec une femme qui est à ses côtés dans son combat. Formellement, on retrouve le style du réalisateur de Tree of Life (Palme d'or 2011) avec l'emploi d'une voix narratrice, de cantiques, et de plans contemplatifs. Malick se met au plus près de ses acteurs en usant d'objectifs hypergones, qu'il alterne avec de magnifiques grands angles. Enfin, avec ce film, le réalisateur met entre parenthèses le métaphysique et revient au narratif pour le portrait de ces héros oubliés (on est proches de l'objection de conscience) dont la durée de 3 heures a perdu quelques festivaliers en route. Corentin Palanchini (@Sartana87)

    Les Siffleurs - réalisé par Corneliu Porumboiu

    Compétition

    "Après avoir remporté la Caméra d’or et le Prix Europa Cinema de la Quinzaine des réalisateurs pour 12h08 à l'est de Bucarest en 2006, le Prix spécial du Jury pour Policier, Adjectif (Un Certain Regard, 2009) et le Prix un Certain Talent de la sélection Un Certain Regard pour Le Trésor en 2015, le réalisateur roumain Corneliu Porumboiu est de retour à Cannes et pour la première fois en Compétition officielle avec La Gomera (Les siffleurs en français). Son nouveau polar déjanté suit un inspecteur de police de Bucarest corrompu qui va appendre le Silbo, une langue sifflée ancestrale afin de libérer un mafieux de prison et retrouver 3 millions de lei. Porumboiu livre un polar jubilatoire qui amuse autant qu’il surprend. La mise en scène est percutante et le montage chapitré par personnage confère au film une certaine particularité qui peut néanmoins perdre un peu le spectateur puisque le montage n’est pas chronologique. Difficile donc parfois de suivre l’intrigue, mais on se laisse embarquer dans cette histoire avec plaisir. La musique et les sifflements sont presque un personnage à part entière. On ne serait par surpris de voir le film au Palmarès." Laetitia Forhan (@LaetiFo)

    Le Lac aux oies sauvages - réalisé par Diao Yinan

    Compétition

    Après avoir remporté l’Ours d’Or à Berlin avec Black Coal en 2014, Diao Yi'nan va-t-il repartir avec la Palme d’Or avec Le Lac aux oies sauvages ? En tout cas certains murmurent déjà que le Prix de la mise en scène est tout trouvé et on serait tenté de les suivre tant ce polar centré sur une chasse à l’homme impressionne par sa maestria visuelle. Si l’intrigue est parfois alambiquée, qu’importe tant le spectacle qui nous est offert est virtuose. Pour autant, ce film noir éclairé aux néons n’a rien d’une jolie coquille vide. Par la seule force de sa mise en scène, le réalisateur chinois parvient à caractériser ses personnages et à insuffler un souffle romanesque qui emporte tout sur son passage. Emilie Schneider (@emilie_sch)

    Diego Maradona - réalisé par Asif Kapadia

    Hors Compétition

    Gooooaaaaaalllllll !!! Onze ans après une première venue cannoise en compagnie d'Emir Kusturica, le légendaire Diego Maradona est de retour sur la Croisette. Et autant le dire tout de suite, le nouveau documentaire qui lui est consacré est une franche réussite, qui séduira autant les fans de l'Argentin que les néophytes du ballon rond. Alors que l'opus de Kusturica, en forme de rencontre entre le cinéaste et la star, se la jouait foutraque et musical en insistant sur les bons côtés de Diego, le film d'Asif Kapadia dresse un portrait bien plus complexe de l'icône. En se concentrant sur l'intense période napolitaine du footballeur, en ne faisant pas abstraction de ses nombreux excès, le réalisateur de Senna et Amy parvient à cerner ce qu'est vraiment Maradona. Aussi fort que fragile et vulnérable, aussi génial et fou que drôle et émouvant, cet homme qui semble parfois tel un enfant perdu dans un monde trop grand pour lui n'est décidément pas comme les autres. Une légende, on vous dit ! Clément Cuyer (@clemt77)

    Lux Aeterna - réalisé par Gaspar Noé

    Séance de Minuit

    Une chose est claire : si vous n’aimez pas le cinéma de Gaspar Noé, ça n’est pas Lux Aeterna qui va vous réconcilier avec lui. Fidèle à lui-même, Noé expérimente visuellement (épileptiques, passez votre chemin) et en profite pour égratigner le milieu du cinéma en racontant les coulisses d’un tournage qui tourne mal. Invoquant les noms de Buñuel, Fassbinder et Dreyer, Noé s’illustre dans la satire, sur un registre plus léger que celui de ses précédents travaux, épaulé par une Béatrice Dalle très drôle. Film de commande pour la maison Yves Saint-Laurent, Lux Aeterna se paie le luxe d’évoquer frontalement le patriarcat et la sorcellerie avant d’éprouver nos nerfs dans un final apocalyptique. On en attendait pas moins de Noé. Emilie Schneider (@emilie_sch)

    Chambre 212 - réalisé par Christophe Honoré

    Un Certain Regard

    "Un an après la Compétition (Plaire, aimer et courir vite), Christophe Honoré est déjà de retour. A Un Certain Regard et avec un film tourné en début d’année (on aperçoit des affiches de Grâce à Dieu et Sunset, respectivement sortis en février et mars) : Chambre 212 dont, une fois n’est pas coutume, le titre anglo-saxon s’avère plus parlant. Car ce On a Magical Night (Par une nuit magique) retranscrit bien l’ambiance de cette œuvre élégante où la liberté est saupoudrée d’un brin de magie, qui descend sur nous comme les flocons de neige dans la rue qui sépare l’appartement que Maria quitte après une dispute avec son conjoint et l’hôtel situé en face dans lequel elle se réfugie, et où les fantômes de son passé vont se bousculer, quelques heures durant. On pense au « Chant de Noël » de Charles Dickens, au théâtre de boulevard même. Mais aussi, et surtout, à Dans Paris ou Les Chansons d’amour, précédents longs métrages du cinéaste où l’on retrouvait ce mélange de légèreté et de gravité. Court, drôle et touchant, Chambre 212 s’inscrit dans la continuité de Plaire, aimer et courir vite, entièrement situé dans les années 90, mais semble davantage reposer sur une impulsion, une envie de tourner vite. Et il le fait très bien, avec une Chiara Mastroianni lumineuse pour son retour dans sa filmographie huit ans après Les Bien-aimés, et un Vincent Lacoste décidément très à l’aise devant sa caméra." Maximilien Pierrette (@maxp26)

    Tu mérites un amour - réalisé par Hafsia Herzi

    La Semaine de la Critique

    "Première réalisation d'Hafsia Herzi, présenté à la Semaine de la critique, Tu mérites un amour est un film fait avec passion, peu de moyens mais de grandes ambitions. Autoproduit par l'actrice aux multiples casquettes, cette réflexion sur la maladie d'aimer et la quête de l'âme soeur à l'heure de tinder, est très  juste, empreinte d'une certaine mélancolie mais non dénuée d'humour, une sorte d'hymne à l'amour quels que soient ses douces folies. Derrière la caméra mais aussi devant, Hafsia Herzi est de tous les plans. Charnelle, naturelle, telle qu'on aime la voir à l'écran, elle irradie entourée de jeunes acteurs investis (excellents Anthony Bajon, Djanis Bouzyani et Jérémie Laheurte) dirigés avec une telle précision qu'ils donnent l'impression de ne pas jouer. C'est bien ça la force de la jeune réalisatrice qui semble avoir retenu la leçon d'un certain Kechiche, à savoir qu'au cinéma, la quête du jeu vrai s'obtient grâce à une rigueur et une préparation acharnées. Des débuts prometteurs que l'on tient à accompagner et saluer. Laetitia Ratane (@laetitia.ratane)

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Sur le même sujet
    Commentaires
    Back to Top