Mon compte
    Les Particules : rencontre avec le réalisateur d'un teen-movie pas comme les autres
    Clément Cuyer
    Clément Cuyer
    -Journaliste
    Clément Cuyer apprécie tous les genres, du bon film d’horreur qui tâche à la comédie potache. Il est un "vieux de la vieille" d’AlloCiné, journaliste au sein de la Rédaction depuis maintenant plus de deux décennies passionnées. "Trop vieux pour ces conneries" ? Ô grand jamais !

    Rencontre avec Blaise Harrison, le réalisateur des "Particules", un teen-movie pas comme les autres à la lisière du fantastique, en salles ce mercredi.

    Bande à part Films

    Le long métrage Les Particules, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs et qui sort en salles ce mercredi, raconte l'histoire d'une bande d'adolescents vivant sa dernière année au lycée. A 100 mètres sous leurs pieds, l’accélérateur de particules le plus puissant du monde provoque des collisions de protons... Rencontre avec Blaise Harrison, le réalisateur de ce teen-movie pas comme les autres qui flirte avec le fantastique.

    Comment vous est venue l'idée de ce film assez singulier ?

    Blaise Harrison : Déjà, j'adore faire des films sur l'adolescence, un âge que j'adore filmer. Les adolescents me touchent beaucoup, ils ont une sensibilité, un truc dans lequel je me retrouve. Je trouve que lorsqu'on quitte cet âge-là, on perd quelque chose de super beau, c'est dommage... J'avais donc très envie de faire un film sur l'adolescence, mais cette fois dans la région dans laquelle j'ai grandi, le Pays de Geix, en m'inspirant des souvenirs et des impressions que je garde un peu de cet âge-là dans ce territoire particulier. Il s'agit d'un lieu que je trouve à la fois assez banal et plein de mystère. Il ressemble à plein de campagnes françaises qu'on peut connaître, une campagne qui n'est à priori pas particulière, sauf qu'elle est traversée par le plus puissant accélérateur de particules du monde, et c'est quand même un truc dingue ! Quand on réalise que cet énorme monstre de technologie est juste sous nos pieds et qu'à l'intérieur, on y recrée les conditions du big-bang, juste pour connaître l'origine de la nature, pourquoi l'univers existe, c'est un truc fou. Ca m'a intéressé de mettre en relation ce qui se passe à la surface, dans mon groupe d'ados, et ce qui se passe en sous-sol, là où ont lieu des recherches de physique quantique complètement folles.

    Ce film, dont le traitement est à la lisière du fantastique, est-il comme une parabole du passage à l'âge adulte ?

    J'aime bien considérer l'adolescence comme un temps en soi et pas comme une période de transition. Souvent, dans les films, il y a un après. Là, pour moi, l'adolescence, c'est maintenant. Je mets ces ados à ce moment-là de leur vie, sans penser à ce qu'il y aura après. Effectivement, il y a un trajet dans le film où le personnage principal grandit. Mais il grandit dans son adolescence, il évolue, se découvre, découvre les autres, le monde. Et cette découverte, elle passe aussi par la découverte de ce qui se passe sous terre, dans l'accélérateur de particules. Les questions liées à cet accélérateur, tout d'un coup, font un peu écho à ses angoisses à lui. Il se dit que ce monde qu'il a l'impression de connaître n'est pas du tout, selon les physiciens qui travaillent dans la physique quantique, celui qu'on croit. Quand on est un gamin de 17 ans, qu'on quitte un peu son expérience d'enfant pour s'ouvrir un peu au monde qui nous entoure, qu'on apprend et découvre des choses comme ça, c'est un peu vertigineux. Et ça peut provoquer une espèce d'angoisse existentielle. Pour moi, c'était une façon de parler de cet âge-là, de ces inquiétudes, de ces troubles...

    "Les Particules" est un film qui ne donne pas toutes les clés au spectateur, il laisse une grande part au mystère. C'était quelque chose d'important pour vous ?

    Oui. J'ai une approche très intuitive de ce travail, de la mise en scène. J'essaie de ne pas trop intellectualiser les choses, je fais vraiment confiance à mon ressenti, à mes impressions, mes intuitions. J'essaie de tenir ça à chaque étape de fabrication du film, jusqu'à la fin, et je pense que mes films, quelque part, transpirent un peu ça. J'aimerais, idéalement, dans un monde parfait, que le spectateur vive le film plus qu'il ne cherche à le comprendre ou l'analyser. Pour moi, un film est une expérience, et c'est comme ça que je les tourne, que je les monte et que j'ai envie qu'ils soient vécus. Mais il faut être sensible à ça, tout le monde n'est pas disponible pour ça, ça demande un certain lâcher-prise...

    La bande-annonce des "Particules" :

     

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Commentaires
    Back to Top