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    Roubaix, une lumière : "Un film noir très léché" selon Antoine Reinartz
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 12 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

    Présenté en compétition au Festival de Cannes en mai dernier, le nouveau film d'Arnaud Desplechin, Roubaix, une lumière, sort sur les écrans. Rencontre avec Antoine Reinartz qui en partage l'affiche avec Léa Seydoux, Roschdy Zem et Sara Forestier.

    AlloCiné : En quoi est ce particulier de travailler pour un cinéaste comme Arnaud Desplechin qui vous a choisi pour Roubaix, une lumière ?

    Antoine Reinartz, comédien : On ne travaille que dans l’émerveillement. Arnaud Desplechin dit qu’on ne peut trouver des belles choses que dans l’émerveillement. Ces indications sont toujours positives et très bienveillantes. Dans la direction, étonnamment, il a quelque chose de très formel. Il a une forme en lui.

    C’est très littéraire. Son écriture est très romanesque, alors que le sujet est très concret. Il faut réussir à rendre concret son écriture très romanesque. Il dit : c’est la première fois que je fais un film noir, type les frères Dardenne. Mais on est vraiment dans un film noir très léché, très travaillé. Il faut réussir à s’y inscrire. C’était un gros challenge, mais c’est une chance.

    Shanna Besson

    Parlons justement du ton du film. Il y a quelque chose de surprenant dans sa façon d’appréhender un fait divers. Arnaud Desplechin l’aborde d’une façon assez différente, inattendue… Cela n’est pas péjoratif, mais ça peut être déconcertant…

    Effectivement c’est déconcertant. On se dit : ça doit être blafard, dur, etc. Et pour autant, je trouve qu’on est encore au plus près du réel. Les personnages qu’il nous montre sont la réalité. Il ne nous montre pas la pauvreté de Roubaix, il montre le visage par exemple d’une femme qui a bossé quatre ans à la Brigade des mœurs et à quel point ça nous atteint. Cette approche n’empêche pas le côté extrêmement réel. Là il n’y a pas un visage à la pauvreté. Il y a 100 000 visages à Roubaix. C’est la ville la plus pauvre de France, mais une fois qu’on a dit ça, on a rien dit. Il nous montre vraiment 100 000 façons d’exister là-bas. C’est très romanesque, mais très réaliste. 

    Shanna Besson

    Quel est votre actualité après la sortie de ce film ?

    Il y a l’adaptation du roman de Leila Slimani, Chanson douce. Je joue le père de deux enfants, j'y suis marié à Leila Bekhti. Je serai à l’affiche du nouveau film de Grand Corps Malade et Mehdi Idir, La Vie scolaire. J’ai un rôle secondaire, que j’aime profondément. Le résultat est très excitant. Leur premier film était sur la vie de Grand Corps Malade et là c’est sur la vie de Mehdi Idir. Il y a une sincérité assez désarmante. Il y a toujours cet humour décalé mais il y a quelque chose de très touchant.

    J’ai également un petit rôle dans Alice et le maire de Nicolas Pariser. Ce réalisateur a un discours super sur la politique, ni cynique, ni complotiste, ni enchanté. Anaïs Demoustier et Fabrice Luchini sont assez bluffants.

    Pour les tournages à venir, je vais me rendre en Lorraine dans ma région natale. Après deux mois à Roubaix dans le Nord, je vais passer deux mois à Forbach pour Samuel Theis qui avait fait Party Girl. C’est une superbe histoire sur les désirs d’un enfant de CM2. C’est assez subversif mais en même temps, très beau. Je vais également jouer dans le prochain film de Laurent Cantet. Il y a pas mal de choses assez réjouissantes ! 

    La bande-annonce de Roubaix, une lumière, à l'affiche ce mercredi 21 août :

    Propos recueillis au Festival de Cannes 2019

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