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    Saint Seiya sur Netflix : que vaut la nouvelle série Chevaliers du Zodiaque ?
    Clément Cusseau
    Clément Cusseau
    -Rédacteur
    Après des études en école de cinéma, il intègre la rédaction d’AlloCiné en 2011. Il est actuellement spécialisé dans les contenus streaming et l’actualité des plateformes SVOD.

    La série "Les Chevaliers du Zodiaque : SAINT SEIYA", qui revisite le dessin animé éponyme culte, débarque ce 19 juillet sur Netflix. Cette nouvelle adaptation est-elle restée fidèle à l’oeuvre d’origine ? Voici notre critique !

    Netflix

    Dès l’annonce du projet, la série Chevaliers du Zodiaque : SAINT SEIYA a suscité l’inquiétude auprès des fans du manga et du dessin animé éponymes, et notamment que la coproduction Toei / Netflix ne prenne trop de libertés avec l’oeuvre originale signée Masami Kurumada. La mise en ligne ce vendredi 19 juillet des 6 épisodes de la première saison de l’animé nous permet donc de tirer un bilan sur cette adaptation modernisée de Saint Seiya, respectueuse dans les grandes lignes de l’intrigue du manga, mais plombée par ses nombreux rajouts superficiels et des raccourcis scénaristiques impardonnables.

    La série s’ouvre sur un épisode introductif des origines de son héros Seiya ; orphelin, le jeune garçon vit aux côtés de sa sœur aînée Seika. Un beau jour, leur maison est attaquée par une unité militaire armée jusqu’aux dents, mais l’intervention in extremis d’Aiolia, le Chevalier d’or du Lion, leur évite d’être capturés par ces sbires. Après les avoir sauvés, Aiolia emmène Seika avec lui, laissant le pauvre Seiya livré à lui-même. Devenu un garçon de la rue, il joue les justiciers face à un gang et ses exploits ne manquent pas de faire le buzz sur la toile, au point d’attirer l’attention du milliardaire Mitsumasa Kido.

    On note ici que les origines de Seiya ont été grandement modifiées par cette nouvelle adaptation. Dans le manga, le jeune héros était également un orphelin, mais avait été élevé dans l’orphelinat de la Fondation Kido, aux côtés de sa sœur certes, mais également de ses futurs amis Chevaliers : Shiryu, Hyôga, Shun et Ikki. A l’adolescence, ces enfants étaient envoyés aux quatre coins du monde via tirage au sort pour suivre un entraînement au combat et devenir des Chevaliers au service de la déesse Athéna.

    Autre point d’importance, l’antagoniste Vander Graad – présenté comme un ancien associé de Kido, faisant désormais bande à part pour s’approprier les pouvoirs des Chevaliers. A lui seul, ce nouveau personnage – créé spécialement pour les besoins de cette série – symbolise la superficialité des rajouts qui n’apportent rien à l’intrigue de Saint Seiya. En opposant les Chevaliers à des soldats, l’animé Netflix prend le parti d’incorporer les codes du film de super-héros moderne, délaissant par incidence toute la dimension mythologique et tragique du manga.

    Netflix

    Pire, ce nouveau méchant ôte à Ikki tout son intérêt, sa profondeur, sa complexité. En l’introduisant au rang de simple homme de main, le Chevalier du Phénix apparaît ici en ennemi fade, quand sa version manga le présentait comme un personnage ambigu, notamment lors de ses retrouvailles avec Shun. En simple sbire, Ikki se voit ici privé de toute son aura maléfique, une impression empirée par l’apparence de ses Chevaliers Noirs, ici de vulgaire mastodontes alors qu’ils empruntaient dans le manga les traits des Chevaliers de Bronze.

    L'affrontement des Chevaliers de Bronze et Noirs symbolisait alors le combat mené par les héros contre leur propre part d’ombre, un aspect totalement gommé dans ce remake. Et que dire de la révélation qu’un d’eux se révèle être Cassios, l’ex-rival de Seiya, une décision d’autant plus contestable que le personnage était censé être au coeur d’une scène de rédemption capitale lors de l’Arc Sanctuaire qui fera suite à ces premières aventures.

    Enfin, puisqu’elle s’adresse à un grand public international, Les Chevaliers du Zodiaque : SAINT SEIYA prend l’apparence d’une version édulcorée du manga d’origine, rendu célèbre notamment par la violence de ses combats. Ainsi, Seiya ne tranche pas l’oreille de Cassios dans le combat qui les oppose pour l’armure de Pégase, tandis que le Tournoi Galactique (qui n’en a que le nom, puisqu’il se déroule dans un hangar désert et non plus dans une arène high-tech !) ne propose que des combats classiques, quand chacune des confrontations s’achevait en bain de sang à l’époque du manga.

    Trop caricaturale et expéditive, Les Chevaliers du Zodiaque : SAINT SEIYA n'éveillera auprès des fans du manga qu'un vague sentiment de nostalgie. Qui sait toutefois quelle sera la réaction du public ne connaissant pas la série et qui la découvrira à l'occasion de ce remake ?

    La bande-annonce de la série Les Chevaliers du Zodiaque : SAINT SEIYA

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