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    30 ans de L’Arme fatale 2 : "savoureux" "décevant" "excentrique", qu'en pensait la critique en 1989 ?

    Été 1989, L'Arme Fatale déboule sur les écrans. Après un premier film qui avait convaincu et consacré la paire Mel Gibson et Danny Glover, Richard Donner allait-il réussir à confirmer l'essai ? Réponse par presse interposée.

    D.R.

    Si aujourd’hui les franchises dominent le marché du cinéma, cela n’a pas toujours été le cas et on pouvait alors exprimer une certaine surprise à l’idée de voir débarquer une suite. A l’époque de L’arme Fatale 2, sorti l’été 1989, on pourrait penser qu’Hollywood ne ressemblait pas à celui d’aujourd’hui où les films se déclinent, les remakes se multiplient et les projets originaux deviennent rares. Et pourtant, quand on jette un oeil au programme de la période estivale (en comptant large, de mai à août), on remarque : Indiana Jones et la Dernière Croisade, Star Trek V, Permis de Tuer, SOS Fantômes 2, Karate Kid 3Vendredi 13 8 ou encore Freddy 5.16% des films diffusés au cinéma étaient une suite ou le nouveau numéro d’une franchise. De quoi relativiser (un peu) sur la situation actuelle et se dire que finalement, elle n’est pas si exceptionnelle.

    Une recette qui marche...

    Seulement comment accueille-t-on une suite en 1989 ? En définissant ses caractéristiques. A savoir repérer ce qui fonctionne dans le premier, le réutiliser dans le suivant selon le principe made in Daft Punk : harder, better, faster, stronger (plus dur, meilleur, plus vite, plus fort). Ainsi, Le Monde rappelle : « En véritable cordon bleu, le cinéma américain a mitonné une recette infaillible pour réussir un bon film d'action qui réalisera à coup sûr un confortable record d'entrées : prendre tout d'abord une équipe de comédiens qui gagne, celle de l'Arme fatale, bien sûr, le beau et cabotin Mel Gibson et Danny Glover, archétype du flic au coeur tendre ; faire revenir une superbe cohorte de seconds rôles ; mijoter un solide scénario de Jeffrey Boam, l'auteur de Dead Zone et du prochain Indiana Jones et la dernière croisade, le truffer de rebondissements ; piler une bonne vingtaine de voitures ; vider des dizaines de chargeurs de mitraillette, de pistolet, de fusils et autres quincailleries ; exécuter une bonne vingtaine de bandits, d'innocents et de policiers ; épicer le tout d'une bonne dose d'humour, de nombreux jeux de mots et d'une pincée de (bons) sentiments ; couronner le tout d'une très belle fille, Patsy Kensit (Absolute Beginners) ; le film est plutôt savoureux ». Une impression repris par le New York Times : « Avant de perdre tout contrôle dans la séquence finale, le film est si attentif à conserver sa formule à succès d’action et de comédie, qu’il suit la loi la plus fondamentale des suites. Si vous avez aimé L’Arme Fatale, vous aimerez L’Arme Fatale 2, c'est presque aussi simple que ça » ainsi que Le Chicago Sun Time : « une suite avec la plupart des qualités du premier [...], un film avec la même excentricité et l’énergie sauvage de l’original ».

    Si vous avez aimé L’Arme Fatale, vous aimerez L’Arme Fatale 2 (New York Times)

    … Ou une reprise un peu problématique

    Est ce que c’est si simple de faire une suite ? Prendre les mêmes et on recommence et tout le monde est content ? On a tout de même entendu à l’époque quelques avis divergents. Il faut dire qu’entre le premier et le second film, le ton a légèrement évolué. Si aujourd’hui on se rappelle de la franchise comme d’un savant mixe d’action et de comédie avec un duo d’acteurs imparables, il ne faudrait pas oublier que dans le film inaugural Martin Riggs (Mel Gibson) est un personnage profondément dépressif, suicidaire et qui ne prête pas vraiment à rire (ou alors pour son caractère excessif). Le second volet de ses aventures comporte également son lot de tragédies mais il le fait dans une ambiance bien plus décontractée où le personnage de Mel Gibson est un chien fou incontrôlable mais pas (si) dangereux. Et c’est peut-être cette forme de légèreté qui a rebuté quelques critiques au point de trouver le film par moment problématique. « Un public avec un appétit insatiable de poursuites en voiture, d’explosions, d’hélicoptère menaçant et de massacres implacables devrait passer un bon moment. Pour ceux plus exigeants, L’Arme Fatale 2 est proche d’excedrin migraine n°2 » avance le Miami Herald. Le Time pointe une violence excessive : « le premier film avait élevé l’utilisation de la torture à un art bien bas, n’attendez pas moins de L’Arme Fatale 2. [...] Au programme une décapitation par planche de surf, une mort par pistolet à clou, une bombe placée sous une assise particulièrement sensible (et une réduction de la moitié de la diaspora afrikaners) ». Pour le Chicago Tribune, pas de quoi s’extasier ou s’offusquer mais : « une décevante suite estivale de plus », quant au Los Angeles Time : « les sentiments ne sont pas transcendés par la tôle froissée ».

    Une décevante suite estivale de plus (Chicago Tribune)

    L’Arme Fatale 2, plus qu’une simple suite ?

    Robert Ebert dans le Chicago Sun Time explique que pour lui on est plus que dans une simple suite : « Dans l’original, leur relation était le centre du film. Dans la suite, ils la définissent davantage : c’est un équilibre entre de l’exaspération et de la confiance. Mais les suites ne vivent pas en répétant les mêmes scènes et leçons que les films qui les ont initiés. Il doit y avoir un nouvel angle et L’Arme Fatale 2 en trouve un dans la création d’un groupe de méchants bien diaboliques. [...] Ça ne ressemble pas à une séquelle mais à un film dans lequel de nouvelles découvertes est toujours possibles ». Pour le Washington Post : « L’Arme Fatale 2 applique une formule mais une formule qui révèle des twists non-autorisés, du slapstick de Mel Gibson et Danny Glover à une performance hilarante de Joe Pesci [...].

    Les suites ne vivent pas en répétant les mêmes scènes et leçons que les films qui les ont initiés. Il doit y avoir un nouvel angle et L’Arme Fatale 2 en trouve un. (Chicago Sun Time)

    L’avis du public

    L’arme Fatale 2 est l’épisode le plus lucratif de la franchise avec 147 millions de dollars sur le sol américain et 228 à travers le monde, le plaçant en troisième position du box office mondial de l’année, derrière Indiana Jones et la Dernière Croisade et Batman.

    Sur Allociné aussi, le film est le mieux noté de la franchise avec une moyenne de 3.9 étoiles pour 19 435 notes. 22% de 5 étoiles, 50% de 4, 18% de 3, 8% de 2 et enfin 1% d’une étoile. A titre comparatif, le premier épisode a une moyenne de 3.7 étoiles (12 549 notes), le troisième 3.6 (10 764 notes) et le quatrième 3.5 (10 720 notes).

    A l’internationale, sur Rotten Tomatoes, le film obtient un score de 83% d’opinions positives, et affiche 70/100 sur Meta Critic.

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