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    Le Temps est assassin : on était sur le tournage de la série événement de TF1 avec Mathilde Seigner
    Jérémie Dunand
    Jérémie Dunand
    -Chef de rubrique télé / Journaliste
    Passionné de séries en tous genres, mais aussi d'horreur et de teen movies, Jérémie Dunand a été biberonné aux séries ados et aux slashers des années 90, de Buffy à Scream, en passant par Dawson. Chef de rubrique télé, il écrit aujourd'hui principalement sur les séries et unitaires français.

    La série événement de rentrée "Le Temps est assassin", adaptée du roman de Michel Bussi, débute ce jeudi 29 août sur TF1. Nous avons rencontré Mathilde Seigner et une partie de l’équipe sur le tournage en décembre dernier en Corse, près de Bastia.

    ANGELA ROSSI-AUTHENTIC PROD / FEDERATION ENTERTAINMENT / TF1

    Avec Le Bazar de la charité, Pour Sarah, portée par Clément Rémiens, ou encore Peur sur le lac, la suite du Tueur du lac, les prochains mois s’annoncent chargés en nouveautés sur TF1. Mais c’est avec Le Temps est assassin, mini-série en 8 épisodes adaptée du roman à succès de Michel Bussi, que la première chaîne entame la saison 2019-2020 dès ce jeudi 29 août à 21h, au rythme de deux épisodes par semaine. Un thriller aux accents de saga de l’été emmené notamment par Mathilde Seigner, Jenifer, Fred Testot, et Caterina Murino, sur le tournage duquel AlloCiné a pu se rendre en décembre 2018, près de Bastia en Corse, afin d’avoir un avant-goût de ce que l’on va pouvoir découvrir à la télévision dans quelques jours.

    Le Temps est assassin, de quoi ça parle ?

    La Corse, été 1994. Clotilde passe ses vacances avec son père Paul, sa mère Palma, et son frère Nicolas. Paul enchaîne les allers-retours en Corse pour mener les travaux d’un hôtel qu’il construit. Deux semaines après leur arrivée, la vie de cette famille bascule lors d’un accident de voiture. Clotilde est la seule survivante de cette tragédie. En 2019, Clotilde, désormais mariée et maman d’une adolescente, est encore hantée par les cauchemars de son passé. Elle n’a pas remis les pieds en Corse depuis 25 ans mais est obligée d’y retourner lorsque sa fille, Valentine, est victime d’un malaise durant ses vacances. Clotilde se retrouve alors confrontée aux retrouvailles avec le pays et avec ses grands-parents. Et bientôt, elle découvre, de retour dans sa maison d’enfance, une lettre écrite par la main de sa mère. Palma serait-elle encore en vie ?

    L’évidence Mathilde Seigner

    Mardi 4 décembre 2018. C’est au Couvent de Pozzo, une magnifique propriété sur les hauteurs de la région de Bastia, que le réalisateur Claude-Michel Rome et les équipes du Temps est assassin ont posé leurs caméras pour tourner plusieurs séquences censées se dérouler dans la maison de Cassanu où Clotilde, l’héroïne, a passé toutes ses vacances durant son enfance. Alors que Mathilde Seigner et Fred Testot mettent en boîte les retrouvailles en 2019 de Clotilde et de Cervone Spinello avec derrière eux la mer qui s’étend à perte de vue, Michel Bussi, l’auteur du roman dont est adaptée la série, présent pour la première fois sur le tournage, nous livre ses impressions. "Mathilde n’est pas telle que Clotilde était dans le roman mais c’est aussi en cela que c’est intéressant. Elle donne sa propre vérité au personnage et cela permet finalement à l’adaptation de se détacher du roman (…) Mes livres s’adaptent bien au format sériel car ils sont plein de rebondissements. Et après Maman a tort sur France 2 et Un avion sans elle sur M6, j’ai l’impression qu’on va encore être dans quelque chose de très différent ici. On est davantage orienté saga, et j’ai hâte de voir le résultat".

    Les productrices, Aline Besson et Isabelle Drong, dont le projet, pour Authentic Prod, a été retenu parmi près de quarante propositions d’adaptations faites à Michel Bussi, nous confient de leur côté que le choix de Mathilde Seigner pour incarner Clotilde s’est tout de suite imposé comme une évidence. "Le casting a commencé par l’évidence Mathilde Seigner", explique Aline Besson. "On a un lien de cœur avec elle depuis Sam et on avait très envie de réparer le drame qui nous est arrivé en fin de saison 1 [le décès de la réalisatrice Valérie Guignabodet, ndlr] en retravaillant ensemble". Et malgré ses réticences à se relancer dans une série après l’expérience Sam, qu’elle a quitté au bout d’une seule saison, la comédienne s’est vraisemblablement facilement laissée convaincre. "Elle ne souhaitait pas se relancer dans un personnage récurrent mais la persuader de faire Le Temps est assassin a été assez simple", poursuit Isabelle Drong. "Mathilde a lu le scénario et elle a adoré. Je crois qu’elle aime partir sur une aventure de 80 jours en sachant qu’on ne l’attend pas sur plusieurs saisons".

    Un paramètre important que nous confirme entre deux prises la principale intéressée : "J’avais envie de retravailler avec Aline et Isabelle, et puisqu’on est ici dans une mini-série bouclée, qui n’appelle pas de saison 2, je n’ai pas vu de raison de refuser. En plus, j’adore les polars, et je dois dire que j’ai été séduite par cette histoire complètement folle, ainsi que par le côté obsessionnel de Clotilde, qui fait tout pour découvrir la vérité au sujet de sa mère. (…) Et puis il y a la Corse tout de même. C’est un décor incroyable, on est merveilleusement accueilli par les gens, et au fond je pense que la Corse est la vraie vedette de la série. Les gens adorent la Corse, c’est touristique, et je pense qu’au moment de la diffusion, à la rentrée de septembre, les téléspectateurs de TF1 auront envie de regarder quelque chose qui fait rêver car on filme la Corse sous toutes ses coutures". Et effectivement, les décors naturels dans lesquels se tourne Le Temps est assassin ont de quoi faire rêver, promettant un dépaysement assuré chaque jeudi soir sur la première chaîne.

    AlloCiné

    "Un polar imparable" comme Michel Bussi sait les faire

    Habitué du petit écran, Claude-Michel Rome, que l’on connaît notamment pour l’unitaire L’Emprise avec Odile Vuillemin ou pour Zodiaque et sa suite avec Claire Keim et Francis Huster, n’a pas hésité longtemps avant de se lancer dans la réalisation du Temps est assassin. "J’avais pour projet à une époque d’adapter Maman a tort en long métrage, mais ça ne s’est pas fait", nous confie celui qui depuis des années a donc été séduit par le style et les histoires riches en rebondissements de Michel Bussi. "Quand on m’a proposé de réaliser l’adaptation du Temps est assassin j’étais justement en train de lire le roman. Je crois que je devais en être à la 350ème page, j’étais complètement happé. C’était une heureuse coïncidence".

    Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas l’idée de renouer avec le genre de la saga de l’été (ou de rentrée ici, plus précisément) qui l’a poussé à se lancer dans cette enquête corse. "Refaire Zodiaque ne m’intéresse pas. Pour tout vous dire, si on m’avait proposé Zodiaque 3, j’aurais dit non. Alors oui, cette histoire se passe l’été et il y a une famille qui cache des secrets, mais j’ai tout fait pour me démarquer le plus possible. Et puis il y a une originalité ici qu’il n’y avait pas dans Zodiaque, dans la double narration. C’est ça qui m’a le plus plu dans le roman. C’est un polar imparable qui nous tient en haleine et je trouve cette double narration très intéressante. Raconter quelque chose au présent et traiter en miroir le passé. Cela permet d’avoir deux couleurs dans la même série. Dans le passé il y a un aspect très coloré, très technicolor, ce qu’on appelle un étalonnage caramel, où tout le monde est chatoyant. Et au présent on est dans quelque chose de plus âpre, de plus froid, bien que ce soit toujours la Corse et l’été. Car Mathilde est dans un thriller, alors que dans le passé on est dans des vacances, même si ça finit par virer à l’orage et par éclater. On doit retrouver ces deux couleurs, ces deux ambiances à l’image".

    Passionnants, ces allers-retours entre passé et présent, qui font tout le sel du Temps est assassin et la démarquent des autres sagas du genre, ne vont cependant pas sans leur lot de challenges pour la production et l’équipe technique, que ce soit en terme de casting ou d’effets spéciaux. "Puisqu’on joue sur deux époques, on est obligé de faire évoluer les décors et les personnages", explique Claude-Michel Rome. "Certains personnages sont incarnés par un comédien dans les flashbacks et par un autre dans le présent. Le personnage de Fred Testot par exemple a un avatar de 17-18 ans. Et Clotilde jeune est incarnée par Esther Valding. Il y a une double interprétation pour quelques uns des personnages. Et d’autres ont déjà 30 ans ou plus dans le passé et on doit les vieillir par maquillage pour les scènes dans le présent car ils n’ont pas pu changer tant que ça en 25 ans, on doit pouvoir les reconnaître. Et c’est la même chose pour les décors. La paillote où les jeunes se retrouvent en 1994 et où chante la chanteuse dont est amoureux le frère de Clotilde change beaucoup en 25 ans. Ce sont des détails auquel nous avons prêté une grande attention et j’espère que le rendu à l’écran sera à la hauteur du travail effectué".

    ANGELA ROSSI-AUTHENTIC PROD / FEDERATION ENTERTAINMENT / TF1

    Une adaptation fidèle mais "enrichie"

    Diffusée durant quatre jeudis de suite à compter du 29 août, Le Temps est assassin devrait sans peine trouver son public, que ce soit les amateurs de sagas familiales ou les fans de la très belle brochette de comédiens que l’on retrouve au casting, de Mathilde Seigner à Jenifer, en passant par Grégory Fitoussi, Thierry Godard, Caterina Murino, Stanley Weber, ou encore Yves Rénier. Mais qu’en est-il des aficionados de Michel Bussi et du roman qui a servi de base à la série ? Retrouveront-ils ce qu’ils ont tant aimé à la lecture des aventures de Clotilde Idrissi ? Si l’on en croit les productrices, oui, même si tout ne sera pas conforme à leur souvenir. "On a gardé toute l’intrigue du roman, mais en même temps "Tout change, rien ne change"", avoue Aline Besson au sujet du long travail d’adaptation qui a mené à la série. "Je pense que les lecteurs de Bussi auront l’impression de retrouver ce qu’ils ont lu et ce qu’ils ont aimé. Et en même temps nous avons dû changer pas mal de choses car à un moment donné il faut faire le deuil du roman de base pour avancer et ne pas perdre de temps. L’écriture a été longue et difficile, ça a duré deux ans. Mais de toute façon les adaptations ce n’est jamais facile".

    Et si les éléments clés de l’intrigue ont bel et bien été conservés, Claude-Michel Rome assure que la série est finalement une version "enrichie" du roman, qui raconte ce que Michel Bussi suggérait simplement. "Dans un roman il est facile d’ellipser ou de passer sous silences des choses, car le lecteur se raconte son histoire. Mais quand on le montre on le montre, et on ne peut pas passer sous silence des ellipses car on se dit que ça ne marchera pas, que l’on finira par perdre le téléspectateur. On a donc rempli les blancs et parfois on a même inventé des choses. Au final, la série est très riche, beaucoup plus remplie que le roman. On a raconté ce que le livre ne racontait pas et suggérait". Reste maintenant à savoir si l’on retrouvera malgré tout la puissance du roman de Michel Bussi dans la série. Car, parfois, un trop-plein d’explications peut être plus assassin encore que le temps. Alors, pour en avoir le cœur net, rendez-vous jeudi sur TF1.

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