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    Marianne sur Netflix : que vaut l'intrigante série horrifique française ?

    Netflix lance ce vendredi 13 septembre sa première série d'horreur française, signée Samuel Bodin. Vaut-elle le détour ? Découvrez notre critique enthousiaste...

    De quoi ça parle ?

    Emma, jeune romancière acerbe, découvre avec horreur que les personnages monstrueux qu’elle a créés dans sa série de romans sont réellement en train de prendre vie dans la petite ville où elle a grandi...

    Créée par Samuel Bodin (Lazy Company). 8 épisodes disponibles sur Netflix.

    à quoi ça ressemble ?

    C'est avec qui ?

    L'héroïne Emma est incarnée par la jeune comédienne Victoire du Bois, vue dans Call Me By Your Name et Mal de pierres. Elle forme un duo atypique avec Lucie Boujenah (Edmond) dans le rôle de son assistante. Le détective étrange de la petite ville d'Elden est joué par Alban Lenoir, un habitué des séries (Hero Corp, TANK), croisé récemment au cinéma dans Les crevettes pailletées et Mauvaises herbes. L'amie d'enfance d'Emma est jouée par Tiphaine Daviot, star de la série d'OCS HP, vue également dans Zone Blanche

    ça vaut le coup d'oeil ?

    Avec Marianne, Netflix aurait-elle enfin réussi en France ce que l'on attendait d'elle depuis le début ? Après la gênante Marseille, la sympathique Plan Coeur et la chouette Family Business, la plateforme propose sa première série horrifique française, mais aussi sa première véritable réussite globale, que l'on n'aurait probablement jamais pu trouver sous cette forme ailleurs. Alors que les incursions dans le genre sont rares dans l'Hexagone, et ratées la plupart du temps, Marianne assume pleinement ce qu'elle est, avec sincérité, quitte à diviser, et ne ménage pas ses efforts pour proposer ce qui se fait de mieux en la matière actuellement, malgré un budget à l'évidence limité. On s'attendait à frissonner dans le meilleur des cas, on en a finalement cauchemardé !

    Et ces cauchemars, on les doit en premier lieu à la démoniaque sorcière Mme Daugeron, interprétée par l'hallucinante comédienne Mireille Herbstmeyer, qui habite le rôle avec une précision et une conviction qui rendent chacune de ses apparitions aussi savoureuses que perturbantes. S'il ne doit rester qu'une image de la série, c'est bien celle de son regard transperçant. Les âmes les plus sensibles ne s'en remettront pas. Face à elle, Emma, en parfaite anti-héroïne moderne, amuse par sa nonchalance et son franc-parler, et émeut par son histoire. Elle agace aussi parfois, et c'est là un luxe que les scénaristes Samuel Bodin et Quoc Dang Tran osent se payer. Mention spéciale à Alban Lenoir, en détective geek décalé, qui apporte de l'humour à un univers déjà riche, tant visuellement que scénaristiquement.

    L'influence de Stephen King n'est évidemment jamais loin de Marianne : la petite ville d'Elden en Bretagne n'à rien à envier à son Castle Rock dans le Maine; la bande d'amis n'est pas sans rappeler celle de Ça, surtout dans l'épisode 5 qui nous replonge dans l'adolescence des héros, à l'origine de leurs traumatismes; et Misery est incontestablement à l'origine du point de départ de la série. Pour autant, ces références assumées et digérées ne sont jamais écrasantes. La série parvient à construire son propre univers avec de vrais beaux personnages qui existent, avec lesquels on vibre et on tremble au fil des épisodes, et ce qu'il faut de mystère et de suspense pour nous embarquer dans un visionnage compulsif. Marianne semble même avoir tout ce qu'il faut pour séduire au-delà de nos frontières. C'est bien tout le mal qu'on lui souhaite !

    Découvrez notre podcast garanti sans spoilers en présence du créateur de Marianne Samuel Bodin :

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