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    Comment élever un super-héros (Raising Dion) : que vaut la série Netflix ?
    Jérémie Dunand
    Jérémie Dunand
    -Chef de rubrique télé / Journaliste
    Passionné de séries en tous genres, mais aussi d'horreur et de teen movies, Jérémie Dunand a été biberonné aux séries ados et aux slashers des années 90, de Buffy à Scream, en passant par Dawson. Chef de rubrique télé, il écrit aujourd'hui principalement sur les séries et unitaires français.

    Dernière série originale Netflix en date, "Comment élever un super-héros" est disponible sur la plateforme depuis le 4 octobre. Produite par Michael B. Jordan, cette vision très familiale du genre super-héroïque mérite-t-elle le détour ?

    Netflix

    De quoi ça parle ?

    Mère célibataire depuis le décès de son mari, Nicole découvre un beau jour que son fils de sept ans, Dion, possède d’incroyables super-pouvoirs. Tout en cherchant les origines de ces aptitudes hors du commun, et en tentant de comprendre comment tout cela est lié à la disparition de l’amour de sa vie, Nicole va tout faire pour protéger Dion des forces surnaturelles et des personnes mal intentionnées qui le menacent.

    Comment élever un super-héros (Raising Dion), créée par Carol Barbee (Touch, UnREAL) à partir du comic book éponyme de Dennis Liu.

    Avec Alisha Wainwright, Ja'Siah Young, Jason Ritter, Jazmyn Simon, Sammi Haney, ...

    Disponible depuis le 4 octobre sur Netflix (9 épisodes vus sur 9)

    À quoi ça ressemble ?

    Ça vaut le coup d'oeil ?

    De Daredevil à Titans, en passant par Arrow, Luke Cage, ou Black Lightning, les séries de super-héros ne manquent pas sur Netflix. Mais avec l'arrêt de tous ses dramas estampillés Marvel, la plateforme de streaming semble décidée à renouveler son offre en piochant hors des catalogues DC et Marvel, déjà bien essorés au cinéma comme à la télévision, pour ses nouvelles "originals". Après Umbrella Academy, dont la saison 2 est attendue en 2020, c'est donc au tour de Comment élever un super-héros (Raising Dion en VO), adaptée du comic book écrit par Dennis Liu, de venir tenter de se faire une place au rayon des séries super-héroïques à succès. Et Netflix a eu la bonne idée de miser sur une proposition plus familiale et moins sombre qu'à l'accoutumée pour se démarquer.

    Destinée avant tout aux plus jeunes et à leurs parents, Comment élever un super-héros, qui est notamment produite par Michael B. Jordan (qui incarne également le père de Dion dans quelques flash-backs), pourrait sur le papier ressembler à tant d'autres origin stories de super-héros qui, après la perte d'un être cher, se sont retrouvés avec le poids du monde sur leurs épaules. Mais il n'en est rien. Loin de Batman et des autres justicier un brin trop torturés, Dion est un jeune garçon comme les autres, qui voit l'apparition de ses facultés extraordinaires, qui comprennent la téléportation, l'invisibilité, et la télékinésie, comme un jeu et se lance dans l'apprentissage du contrôle de ses pouvoirs en compagnie de sa mère Nicole et de Pat, le meilleur ami de son défunt père. Et c'est finalement cette vision souvent lumineuse et feel-good du parcours initiatique de Dion qui fait tout le sel de la série, qui comme Stranger Things dans une certaine mesure, saura sans peine parler à son public cible. Des familles forcément concernées par les thématiques de la perte de l'innocence, du deuil, du racisme, ou des responsabilités qui incombent à tout un chacun, qui sont déployées de manière plutôt pédagogique tout au long des neuf épisodes de la première saison.

    Netflix

    Quelque part entre Kyle XY, Les incroyables pouvoirs d'Alex, Super Hero Family, et X-Men, Comment élever un super-héros distille une ambiance retro bienvenue et se binge-watch aisément grâce à une intrigue qui alterne entre comédie, drame familial, et série fantastique, et au capital sympathie de Dion, Nicole, et Pat, ses trois protagonistes principaux. Le casting est d'ailleurs pour beaucoup dans la réussite de la série, qui révèle le craquant Ja'Siah Young dans la peau de Dion et confirme le talent d'Alisha Wainwright, qui après Shadowhunters trouve un beau rôle de premier plan tout en nuances, et de Jason Ritter (Parenthood, The Event) qui apporte un bonne dose d'humour bienvenue à l'ensemble. On adore également Esperanza, la "meilleure amie de Dion", qui devient petit à petit le side-kick que tout super-héros mérite. Incarnée avec brio par la jeune comédienne Sammi Haney, qui souffre de la maladie des os de verre, elle nous réchauffe le coeur dès ses premières lignes de dialogues et s'impose déjà comme l'un des meilleurs personnages secondaires que le petit écran nous a offerts ces derières années.

    Loin d'être parfaite, Comment élever un super-héros souffre par moments d'un rythme un peu lent et d'une progression des enjeux et des révélations assez laborieuse. On se serait également bien passé d'une sous-intrigue professionnelle sans grand intérêt pour Nicole, qui semble passer à côté de ce qu'elle veut raconter, et on aurait aimé plus d'audace et un traitement plus approfondi du parallèle entre le rejet auquel s'exposent les êtres "différents" comme Dion et la difficulté d'être afro-américain dans le climat politique américain actuel. La série est probablement limitée par son côté grand public et familial, et on ne peut pas vraiment le lui reprocher puisque c'est aussi cela qui lui donne tout sa saveur dans la plupart de ses séquences. Mais malgré ces bémols, la dernière Netflix original en date parvient à nous attendrir et à nous happer au fur et à mesure que le mystère autour de l'origine des pouvoirs de Dion, liée à la disparition de son père, s'épaissit. Des bons points, auquel s'ajoute un "grand méchant" plutôt original dans le fond comme dans la forme, qui nous donnent plutôt envie de voir une saison 2 commandée.

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