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    Mort de Stuart Whitman, héros des Comancheros avec John Wayne
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    L'acteur américain Stuart Whitman est décédé le 16 mars à 92 ans. Il avait été nommé à l'Oscar pour "La Marque", en 1961 et avait tourné nombre de films de guerre et de westerns, dont la série "Cimarron".

    Capture d'écran The Comancheros Trailer

    Le cinéma par hasard

    Né en 1928, Stuart Whitman connait une enfance solitaire. Ses parents voyagent beaucoup, lui laissant peu de possibilités de se faire des amis et d'avoir une éducation suivie. Après être passé par 26 écoles différentes, il se fixe à Hollywood le temps du lycée. Son bac en poche, il s'engage pour trois ans dans l'armée, section des ingénieurs. Il profite de son expérience militaire et se découvre des talents de boxeur lors de combats organisés par la caserne. Une fois libéré de son engagement, il va s'offrir avec sa solde des cours à la Ben Bard Drama School de Hollywood. Il doit renoncer à faire carrière dans le sport après s'être blessé à la jambe suite à un combat, et débute au cinéma de façon non créditée dans Le Choc des mondes, en 1951.

    Après des petites apparitions dont Le Jour où la Terre s'arrêta de Robert Wise, c'est dans un premier temps le western qui va lui permettre de faire peu à peu ses armes : dans Quatre étranges cavaliers et Tornade d'Allan Dwan, ou Sept hommes à abattre de Budd Boetticher (1956). Le film de guerre sera lui aussi un de ses genres de prédilection, et on le voit en sergent dans Les Commandos passent à l'attaque (1958) de William A. Wellman, qui marque aussi le premier rôle principal de James Garner.

    Nommé à l'Oscar

    Son premier grand rôle est biblique, celui de Boaz, riche propriétaire terrien de Bethléem dans L'Histoire de Ruth (1960), puis dans le film (très) noir Crime, société anonyme. L'année suivante, il accepte un rôle refusé par Richard Burton (alors pris au théâtre) dans La Marque, l'histoire d'un repenti qui essaye de refaire sa vie grâce à l'aide d'un psychiatre joué par Rod Steiger. Pour sa prestation intense, toute en sensibilité, Whitman est nommé à l'Oscar du meilleur acteur. Il surprend en apparaissant dans un film de René Clément Le Jour et l'heure, face à Simone Signoret. Petite parenthèse franco-italienne avant son retour à Los Angeles, où sa carrure athlétique et sa beauté vont lui permettre d'alterner les genres. Il est ainsi joueur professionnel dans le western Les Comancheros avec John Wayne, lieutenant de l'armée américaine dans l'épique Le Jour le plus long (1962) ou conducteur d'un engin improbable dans Ces merveilleux fous volants... (1965). La même année, il s'illustre dans le survival Les Sables du Kalahari de Cy Endfield.

    Stuart Whitman va également figurer sur un autre écran, le petit, dans la série western Cimarron, qui conte les péripéties du Marshal Jim Crown, faisant régner l'ordre à Cimarron Strip, une région désertique à la frontière du Kansas et de l'Oklahoma. Le programme, co-produit par la maison de production de l'acteur, The Stuart Whitman Company, durera une saison, de 1967 à 1968. A cette époque, les téléspectateurs américains sont abreuvés de western, mais la série parvient à se démarquer. A trente-huit ans, Whitman trouve un des rôles préférés de sa carrière.

    Moins de cinéma, plus de télévision

    Par la suite, Whitman retrouve le cinéma, mais ne fait pas toujours les bons choix de carrière. On le voit ainsi dans Les Rongeurs de l'Apocalypse (1972) qui montre l'invasion de lapins mutants, dans la blaxploitation (Johnny Barrows) ou la coproduction Hammer-Shaw Brothers : Un dénommé Mister Shatter (1975). C'est encore dans l'aventure qu'il est le meilleur avec Les héros de Yucca, ou le drame, en prisonnier échappé dans Tendres Chasseurs. En perte de vitesse à Hollywood, il part tenter sa chance en Europe. Elle le desservira plus qu'autre chose, et Whitman se résoudra à terminer sa carrière essentiellement à la télévision, avec plus de 200 participations à des shows entre 1951 et 2000.

    Ses dernières apparitions sur grand écran sont pour un film d'horreur à la petite semaine, Sandman (1993), et Le ranch de l'amour, son dernier film. Il raconte l'histoire d'une jeune fille blessée à la jambe, qui reprend goût à la vie en s'occupant d'une jument de rodéo, également blessée.

    Stuart Whitman fut une star éphémère d'Hollywood, qui connut la gloire entre la fin des années 50 et le milieu des années 60 et reste pour cela attaché à jamais à l'âge d'or du cinéma américain.

    "La Marque", qui valut à Whitman une nomination à l'Oscar de Meilleur acteur :

     

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