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    La Guerre des Mondes sur Canal+ : que vaut la nouvelle adaptation du roman de SF culte ?
    Julia Fernandez
    Julia Fernandez
    -Journaliste Séries TV
    Elevée à « La Trilogie du samedi », accro aux séries HBO, aux sitcoms et aux dramas britanniques, elle suit avec curiosité et enthousiasme l’évolution des séries françaises. Peu importe le genre et le format, tant que les fictions sortent des sentiers battus et aident la société à se raconter.

    En s'éloignant du roman de H.G. Wells dont il ne reprend que le postulat de départ, Howard Overman propose un récit survivaliste contemporain et teinté de noirceur. Diffusée ce lundi 28 octobre sur Canal+, la série vaut-elle le détour ?

    Canal+

    DE QUOI ÇA PARLE ?

    Des astronomes détectent une transmission émanant d’une autre galaxie, preuve de l’existence d’une vie extra-terrestre intelligente. Quelques jours plus tard, l’humanité est détruite ; seule survit une poignée d’êtres humains qui comprendra bientôt les mystères cachés derrière cette invasion...

    La Guerre des Mondes de Howard Overman. Avec Léa Drucker (Le Bureau des Légendes), Gabriel Byrne (En analyse), Elizabeth McGovern (Downton Abbey), Adel Bencherif (Un Prophète), Daisy Edgar Jones, Bayo Gbadamosi, Aaron Heffernan, Natasha Little, Ty Tennant, Stéphane Caillard...

    8X52 minutes, disponible à partir du 28 octobre sur Canal+.

    ÇA RESSEMBLE À QUOI ?

    ÇA VAUT LE COUP D'OEIL ?

    Exit les célèbres tripodes du roman de H.G. Wells, que Spielberg avait fidèlement retranscrits dans son adaptation cinématographique de 2005 avec Tom Cruise qui reflétait alors les traumatismes de l'Amérique post-11 septembre. Howard Overman, le créateur multi-récompensé de Misfits, propose ici une adaptation moderne et contemporaine du roman qui brasse plusieurs thématiques de notre époque : la crise migratoire, la menace climatique ou encore le repli des pays européens. Privé des ressources liés à leur statut social, sans moyens de communication, les rescapés sont mis sur le même pied d'égalité alors qu'ils se rassemblent en petits groupes pour organiser leur survie. Militaires, migrants, ingénieurs, infirmiers, étudiants et familles dispersées, tous se retrouvent livrés à eux-mêmes et donnent libre cours à leur part sombre et leurs secrets. On a plus affaire ici à un survival proche de Walking Dead qu'à une véritable série de science-fiction : les "aliens" sont une menace insidieuse et invisible dans un premier temps, et la partie technologique est vite évacuée au profit des pérégrinations des personnages qui, au-delà de leurs tentatives pour retrouver leurs proches, tentent de comprendre ce qui a bien pu causer un tel cataclysme.

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    De belles scènes d'action et de suspense ponctuent le récit, et la tension va crescendo à mesure que l'étau des créatures se resserrent sur les survivants. Des êtres menaçants qui ne sont pas sans rappeler les droïdes sans pitié de l'épisode "Metalhead" de Black Mirror (2017).

    Malgré six épisodes à l'aspect visuel sans fioritures orchestrés par le réalisateur belge Gilles Coulier (The Day), on peine à s'émouvoir face aux différents personnages (et en particulier aux français !) dont les intentions de certains ne sont dévoilées que bien trop tardivement avant d'avoir eu l'occasion de s'y attacher. On peut reprocher une certaine froideur à l'ensemble, tant dans les choix visuels très sombres - propre au style Canal - que dans les séquences d'émotions recherchées. L'auteur de ces lignes n'ayant vu que six épisodes sur 8 à ce jour, on ignore la direction que prend cette première saison dans ses derniers plans. Face à cette proposition très anxiogène, on préfèrera s'enthousiasmer sur la proposition à venir de la BBC, War of the Worlds, une adaptation historique du roman de 1898 dont la diffusion est prévue courant 2020 sur TF1. De ces deux Guerres des mondes que se livrent les chaînes, qui remportera la bataille ?

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