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    Star Wars - Mandalorian : on a vu le pilote de la série Disney+
    Emmanuel Itier
    Emmanuel Itier
    -Correspondant
    Basé à Los Angeles, Emmanuel Itier accompagne AlloCiné sur les sorties américaines, en assurant interviews/junkets et couverture d’événements US.

    Ça y est : la plateforme Disney+ a fait ses débuts aux États-Unis, en même temps que le pilote de "The Mandalorian", la très attendue série "Star Wars" en prises de vues réelles. Mais que vaut ce premier épisode emmené par Pedro Pascal ?

    Disney+

    DE QUOI ÇA PARLE ?

    Après les aventures de Jango et Boba Fett, un nouveau héros émerge dans l'univers Star Wars. L'intrigue, située entre la chute de l'Empire et l'émergence du Premier Ordre, suit les voyages d'un chasseur de primes solitaire dans les contrées les plus éloignées de la Galaxie, loin de l’autorité de la Nouvelle République.

    Disponible sur Disney+ depuis le 12 novembre aux États-Unis et à partir du 31 mars 2020 en France - Épisodes vus : 1 sur 1

    À QUOI ÇA RESSEMBLE ?

    C'EST AVEC QUI ?

    Découvert sous les traits d'Oberyn Martell dans Game of Thrones, avec l'une des morts les plus sales de la série d'HBO à la clé, Pedro Pascal est ici casqué dans le rôle du mystérieux héros. Vu récemment dans Kingsman 2 et Triple Frontière, et en attendant d'affronter Gal Gadot dans Wonder Woman 1984, il fait ici face avec l'ex-star d'arts martiaux mixtes Gina Carano ; au Creed de la saga RockyCarl Weathers ; à l'acteur et metteur en scène Taïka Waititi (Thor : Ragnarok, Jojo Rabbit), qui prête sa voix au droïde IG-11 ; et au réalisateur allemand Werner Herzog, méchant du premier Jack Reacher que l'on n'attendait pas forcément dans la galaxie de Star Wars. Et pour cause : il a récemment avoué n'avoir vu aucun des films.

    ÇA VAUT LE COUP D'OEIL ?

    Il y a bien sûr sa date de lancement, qui coïncide avec celle de son diffuseur, la plateforme de streaming Disney+, aux États-Unis. Mais si The Mandalorian fait figure d'événement, c'est aussi parce qu'il s'agit là de la première série en prises de vues réelles de la saga Star Wars, serpent de mer que les fans n'ont cessé de guetter pendant de nombreuses années, au gré des rumeurs et projets avortés. Cette fois-ci, c'est donc la bonne et, en attendant les shows sur Cassian Andor (alias Diego Luna dans Rogue One) et Obi-Wan Kenobi (dont Ewan McGregor enfilera à nouveau la toge), place au mystérieux chasseur de primes incarné par Pedro Pascal, dans un récit qui se déroule un peu après ceux du Retour du Jedi et, donc, de la chute de l'Empire.

    Les armures de Stormtroopers n'ont pas encore totalement disparu, au même titre que les emblèmes dudit Empire, et la Nouvelle République n'est pas tout à fait en place, donc c'est dans un entre-deux favorable aux mercenaires comme le personnage principal que débute l'histoire, avec une scène que l'on croirait toute droit sortie d'un western : un inconnu, taiseux, entre dans un bar, avec une mission bien précise dont personne ne pourra le détourner, y compris en faisant usage de la force. Une introduction efficace et tendue qui annonce la couleur : The Mandalorian ne parlera, à priori, pas de Jedi, mais des lieux mal famés de la galaxie, avec une volonté affichée de renouer avec l'esprit de la trilogie originale.

    Disney+

    Ce n'est donc pas un hasard si la première scène rappelle celle de la Cantina de Mos Eisley dans Un nouvel espoir, ou si l'on ressent les influences du western ou du film de samouraï, deux des inspirations majeures de George Lucas lorsqu'il a créé la saga. Et ce retour aux sources se traduit également par les références, un poil trop nombreuses certes, à la première trilogie : un bloc de congélation carbonique par-ci, une créature croisée au palais de Jabba le Hutt par-là, des speeders qui rappellent celui de Luke Skywalker, des droïdes qui paraissent familiers... Sans oublier les transitions (en volet notamment) d'une séquence à l'autre, ou l'armure du personnage principal, qui renvoie à celle de Boba Fett, issu de la même planète. À ceci près qu'il ne s'agit pas du chasseur de primes découvert dans L'Empire contre-attaque et mort dans l'opus suivant.

    Et c'est en ça que The Mandalorian tire, pour l'instant, son épingle du jeu : en refusant, pour le moment, de se raccrocher à des personnages déjà connus du grand public. Cela viendra peut-être plus, mais ce sont pour l'instant de parfaits inconnus qui sont au coeur de l'action, à l'image du Mandalorien du titre qui, tel Clint Eastwood dans la trilogie du Dollar de Sergio Leone, n'a pas de nom. Cela viendra peut-être ensuite, avec la révélation de son visage, comme le laissent entendre des flashbacks sur un traumatisme de son enfance. Mais n'y a-t-il pas un risque que le personnage perde en intérêt en même temps qu'en mystère ? Car l'une des réussites de ce pilote, ce sont justement les questions qu'il soulève.

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    Que cherche réellement le mystérieux Client incarné par Werner Herzog ? En a-t-on vraiment fini avec le droïde IG-11 auquel Taïka Waititi prête sa voix et une partie de son accent ? Quand et comment Gina Carano va-t-elle intervenir, elle qui est absente du pilote ? Et, surtout, quelles seront les conséquences de ce twist final inattendu, dont les répercussions pourraient s'étendre aux confis de la galaxie et avoir une incidence sur les événements de l'Episode IX de la saga cinéma, L'Ascension de Skywalker, qui doit boucler le récit initié en 1977. En attendant d'en savoir plus, The Mandalorian parvient à nous intriguer et apporter de la nouveauté au sein d'un univers familier et, sur ce plan, le pari est réussi.

    Tout autant que celui de renouer avec une autre des sources d'inspiration de Star Wars : le serial, feuilleton épisodique qui a connu son heure de gloire au début du XXe siècle grâce notamment à Fantomas et Judex en France ou, aux États-Unis, les Flash Gordon, référence avouée de George Lucas. Un héritage qui se retrouve dans les appellations de chacun des films, désignés comme des épisodes, et, aujourd'hui, l'arrivée de la saga sur petit écran. Et force est de constater que le format télévisuel sied bien à la franchise, qui semble bien partie pour proposer un cliffhanger chaque semaine, pour mieux laisser les téléspectateurs théoriser entre deux doses de The Mandalorian.

    Alors que Star Wars semblait avoir perdu un peu de son côté événementiel avec la multiplication des épisodes et spin-offs, cette série paraît capable de changer la donne, même si l'écart entre les dates d'arrivée de Disney+ aux États-Unis et en France peut créer un décalage. Quoiqu'il en soit, les débuts de The Mandalorian sont prometteurs : malgré une mise en scène inégale et une bande-originale (pourtant signée Ludwig Göransson, oscarisé cette année pour Black Panther) parfois en décalage avec les images, cette entrée en matière est efficace, prenante, intrigante, pas trop longue (moins de 40 minutes à l'heure où les séries tendent à jouer la montre, c'est à souligner) et avec un vrai respect de la trilogie originale que l'on ressent jusque dans l'usage modéré d'effets numériques. Assez pour donner envie de suivre les aventures de Pedro Pascal jusqu'à la fin de la saison, en espérant que la qualité reste au rendez-vous.

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