Roman Polanski en passe d'être sanctionné par l'organisation de cinéastes dont il est membre ? La Société civile des Auteurs Réalisateurs Producteurs L’ARP a diffusé un communiqué hier soir afin d'annoncer prendre une mesure forte vis à vis du cinéaste, avec la "mise en place de nouvelles procédures de suspension pour tout membre mis en examen par la justice, et d’exclusion pour tout membre condamné – notamment pour des infractions de nature sexuelle" :
"L’ARP soutient avec force toutes les victimes de violences et a décidé aujourd’hui de prendre un engagement fort afin de soutenir le combat pour le droit des victimes – notamment d’agressions sexuelles, indique le communiqué. En accord avec la proposition de son Bureau, le Conseil d’administration de L’ARP, réuni ce jour, a voté la mise en place de nouvelles procédures de suspension pour tout membre mis en examen par la justice, et d’exclusion pour tout membre condamné – notamment pour des infractions de nature sexuelle. Il est acquis que la mise en examen est le résultat d’une enquête circonstanciée à la suite d’une plainte ou d’une requête officielle. Si la personne accusée est relaxée, elle sera pleinement réintégrée à l'issue de cette suspension. Dans le cas contraire, si la personne accusée est définitivement condamnée, elle sera alors exclue. Ce changement de statut sera proposé aux membres et définitivement voté lors de la prochaine Assemblée générale. Cette suspension concernerait Roman Polanski, dont l’information judiciaire est toujours ouverte aux Etats-Unis et pour laquelle il a fait l’objet d’une mise en examen."
L’ARP n’est pas une directrice de conscience, qui s’arrogerait le droit de dire aux spectateurs les œuvres à voir ou ne pas voir, pas plus qu’il n’est un tribunal ou une tribune médiatique désignant un artiste à la vindicte populaire et numérique.
"Nous le redisons ici, L’ARP n’est pas une directrice de conscience, qui s’arrogerait le droit de dire aux spectateurs les œuvres à voir ou ne pas voir, pas plus qu’il n’est un tribunal ou une tribune médiatique désignant un artiste à la vindicte populaire et numérique.
Pour autant, le secteur doit conduire un examen introspectif, et mener des actions fortes pour prévenir ces actes graves et accompagner les victimes dans leur démarche. L’ARP participera à ce mouvement essentiel, et se joindra à toute initiative collective sur ce point."
Dans le même temps, la comédienne Isabelle Huppert a été invitée à s'exprimer sur le cas Polanski à l'occasion d'un Festival en Birmanie. "Boycotter ? Non, je ne pense pas. C’est un problème qui est très très compliqué", ne voulant pas s'exprimer davantage, indique 20 Minutes via l'AFP.
Isabelle Huppert s'est également exprimée sur ses convictions féministes : "Pratiquement tous mes films parlent de la condition féminine, de ce que ça veut dire d’être une femme qui se bat pour survivre. (...) J’ai toujours été attirée par des personnages de femmes qui sont au centre (…) des femmes qui se révoltent, qui se libèrent, féministes. Je dirais que j’ai toujours été féministe sans le savoir".
J'accuse, le nouveau film de Roman Polanski, est en salles depuis mercredi. En 5 jours, selon les données de CBO Box-office, il a enregistré 386 720 entrées. Cela en fait le meilleur 1er week-end pour un film de Roman Polanski, selon les données du site de référence, devant Oliver Twist, Le Pianiste et Ghost Writer.
