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    Pennyworth sur Amazon : que vaut la série prequel de Batman centrée sur Alfred ?
    Jérémie Dunand
    Jérémie Dunand
    -Chef de rubrique télé / Journaliste
    Passionné de séries en tous genres, mais aussi d'horreur et de teen movies, Jérémie Dunand a été biberonné aux séries ados et aux slashers des années 90, de Buffy à Scream, en passant par Dawson. Chef de rubrique télé, il écrit aujourd'hui principalement sur les séries et unitaires français.

    La série "Pennyworth", centrée sur la jeunesse d'Alfred, le futur majordome de Bruce Wayne, débarque aujourd'hui en France sur Amazon Prime Video. Ce prequel de Batman par le créateur de "Gotham" mérite-t-il le détour ? Voilà notre avis.

    Epix

    De quoi ça parle ?

    Focus sur les jeunes années d'Alfred Pennyworth, le célèbre majordome de Batman. Dans le Londres des années 1960, ce soldat des Forces Spéciales Britanniques monte sa propre agence de sécurité et s'allie à un jeune millionnaire du nom de Thomas Wayne, futur père de Bruce Wayne.

    Pennyworth, développée par Bruno Heller et Danny Cannon à partir des personnages DC Comics.

    Avec Jack Bannon, Ben Aldridge, Paloma Faith, Hainsley Lloyd Bennett, ...

    Disponible dès le 9 décembre en France sur Amazon Prime Vidéo. 10 épisodes vus sur 10.

    À quoi ça ressemble ?

    Ça vaut le coup d'oeil ?

    Après nous avoir raconté la jeunesse du commissaire Gordon et l’enfance de Bruce Wayne dans Gotham, qui a pris fin en avril dernier au terme de sa cinquième saison, Bruno Heller et Danny Cannon, les têtes pensantes de la série portée par Ben McKenzie, sont de retour avec Pennyworth, une autre origin story issue de l’univers Batman. Et comme son nom l’indique, cette nouvelle série diffusée sur Epix aux Etats-Unis et disponible dès aujourd’hui en France sur Amazon Prime Vidéo s’intéresse pour sa part à Alfred "Alfie" Pennyworth, le futur majordome de l’homme chauve-souris, qui est ici un ex-soldat des forces spéciales britanniques de 26 ans souffrant de stress post-traumatique qui évolue dans une version quelque peu fantasmée du Londres des années 1960 et est bien décidé à laisser son passé au service de l’armée derrière lui. Sur le papier, ce prequel pouvait paraître une bien mauvaise idée, mais force est de constater après 10 épisodes que Pennyworth a plus d’un tour dans son sac pour nous séduire.

    Tout commence lorsqu’Alfie, qui travaille désormais comme videur dans une boîte de nuit et songe à monter sa propre agence de sécurité, croise le chemin de Thomas Wayne, un jeune millionnaire qui, comme tous les fans des comics DC le savent, deviendra quelques années plus tard le père de Bruce. Les références à Batman s’arrêtent cependant là et, alors qu’Alfie se retrouve un peu malgré lui embarqué dans les problèmes de Thomas (qui est en réalité un agent de la CIA), une relation particulièrement intéressante commence à se nouer au fil de la première saison entre ces deux futures figures de la franchise gothamienne. Et épisode après épisode, ce qui semblait seulement être une série d’espionnage extrêmement stylisée, alliant humour et action avec un brio certain, devient bien plus qu’un James Bond du pauvre et trouve une certaine profondeur grâce à un intrigue feuilletonnante habilement ficelée, qui confronte Alfred à la mystérieuse Société du Corbeau (qui souhaite renverser le gouvernement) et le voit tomber amoureux d’Esme (Emma Corrin), une aspirante actrice qui va chambouler sa vision de la vie et de l’amour. Et offrir à la série une histoire d’amour tout ce qu’il y a de plus puissante.

    Epix

    Évoqué à plusieurs reprises dans Gotham notamment, le passé d’Alfred en tant qu’agent des forces armées britanniques, ou plutôt ses conséquences profondes, trouvent donc finalement tout leur sens dans Pennyworth grâce à des personnages qui ne manquent pas d’épaisseur. À commencer par Alfred lui-même, sorte d’électron libre qui manie aussi bien les armes que les poings avec une aisance déconcertante, et qui est incarné à la perfection par Jack Bannon, vu dans Les Médicis, Les Enquêtes de Morse, ou encore Imitation Game. La série introduit également les parents d’Alfred – dont son père, majordome, qui souhaite le voir suivre la même voie – ou encore le personnage de Martha Kane (Emma Paetz), qui deviendra plus tard l’épouse de Thomas Wayne mais semble pour l’instant plus intéressée par Alfie. Et c’est d’ailleurs peut-être du côté de ses personnages féminins que Pennyworth est la plus réussie, tant Esme, Martha, ou la méchante Bet Sykes (géniale Paloma Faith) sortent leur épingle du jeu tout au long de ces dix premiers épisodes.

    Ajoutez à cela une esthétique ultra léchée signée Danny Cannon, qui délaisse la noirceur de Gotham pour un Londres des sixties vibrant et rock’n’roll qu’on a rarement vu aussi bien représenté à l’écran, via des couleurs chaudes et des détails bluffant dans leur exécution. Et vous obtenez une série qui, si elle ne révolutionne pas le genre de l'espionnage, se déguste avec un plaisir certain, malgré un premier épisode très long (1h11) qui ne doit pas vous décourager. Loin du côté parfois cartoonesque et exagéré de Gotham, Pennyworth offre davantage de profondeur et de réalisme et tisse un récit qui parvient souvent à surprendre. Surtout lors d’un twist qui, à mi-parcours de la première saison, rebat les cartes et oriente les aventures du jeune Alfred dans une direction que l’on n’avait pas vue venir. Et pour ne rien gâcher, alors que les méchants de Batman ont (presque) toujours été plus intéressants que l’homme chauve-souris lui-même, dans Pennyworth ce sont bien Alfie et ses camarades qui nous font rester devant notre petit écran. Alors, pour la saison 2 d’ores et déjà commandée, on se prend déjà à rêver de vilains un peu plus marquants. Et d’enjeux encore plus élevés. Mais pour un début, c’est un sacré bon début.

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