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    Netflix, piratage, réseaux sociaux... Comment les usages du numérique ont évolué en 10 ans ?

    Explosion de la consommation de contenus dématérialisés, piratage, délinéarisation des programmes, multiples écrans, arrivée de la Vidéo à la demande et d'acteurs majeurs comme Netflix... Le monde du numérique a profondément changé en dix ans.

    En une décennie, les modes de consommation liés à la révolution du numérique ont profondément changé. La télévision, jadis centrale au sein des foyers, est désormais largement concurrencée par les autres terminaux et usages. En 10 ans, le nombre de consommateurs de bien culturels dématérialisés est passé de 28,4 millions à 39 millions. Le taux d’équipement en connexion internet fixe à domicile est passé en 10 ans de 69 à 86%. 92% des foyers français sont équipé d'au moins un écran digital ; près de 52 millions de français sont connectés à internet quel que soit l'écran. Le smartphone, possédé par 3 français sur 4, est désormais l'outil le plus prisé pour aller sur le web.

    La consommation des films et séries TV, toujours plus délinéarisée, a largement explosé, tous supports confondus, avec une progression de 61% pour les premiers et 82% pour les séries. Cette augmentation massive de la consommation des contenus audiovisuels a aussi suivi le développement des offres de vidéo à la demande par abonnement, et la croissance très forte du taux d’abonnés à ces plateformes ces dernières années. Une croissance très largement captée par Netflix et ses 6 millions d'abonnés d'ailleurs, soit plus de 60% des utilisateurs / consommateurs de VàD.

    Cette explosion de la consommation des programmes audiovisuels au cours de la décennie, facilitée par des débits toujours plus importants de l'ADSL puis de la fibre optique, ainsi que par l'usage popularisé du streaming, a aussi son corollaire : la consommation illicite. On estime que le quart de la population d'internautes se livre à une consommation illégale, soit environ 12 millions de personnes. Et que de plus en plus d'internautes piratent sur smartphone, avec 2,9 millions d'individus. Toutefois, les études montrent que le nombre d'internautes pirates est en recul. En 2017, il enregistrait une baisse de 5%; soit le chiffre le plus bas jamais atteint depuis 2010. Plus de la moitié des films piratés sont américains (54%), tandis que 44% des séries piratées sont disponibles sur les chaînes gratuites. Si l'ALPA (association de lutte contre la piraterie audiovisuelle) recense quelques 2000 sites pirates dans son étude, elle précise que le Top 20 de ces sites à l'origine de la consommation illégale concentre plus de 80% de la consommation totale. Et que plus de la moitié des internautes pirates accède à des contenus illégaux à partir de 5 sites seulement. L'accès rapide aux contenus semble toujours privilégié par les utilisateurs. Où l'on reparle d'une consommation devenue frénétique, pour ne pas dire boulimique...

    Netflix, le trublion de la Silicon Valley qui fait trembler la concurrence

    Une communication originale et audacieuse, une image cool et moderne… en l’espace de quelques années, Netflix est devenu un mot courant dans notre vocabulaire, voire un mode de vie (Netflix and chill). L’entreprise, qui s’était spécialisée dans la location et l’envoi de DVD, a senti le bon filon en lançant début 2010 une plateforme de streaming, disponible dans un premier temps en Amérique du nord et du sud, sur laquelle les abonnés peuvent rattraper films et séries culte, classiques ou fraîchement diffusés à la télé grâce à des partenariats judicieux avec les chaînes locales. Le géant américain de la SVOD marque un tournant dans son histoire en proposant dès 2012 du contenu exclusif et de qualité afin de se démarquer, avec la série Lilyhammer, avant de lancer en 2013 son vaisseau amiral House of Cards. Reed Hastings, son créateur et PDG, martèle le même discours depuis : Netflix se base sur un algorithme de recommandations pointus pour proposer un contenu adapté à ses abonnés.

    Netflix en 2019, ce sont ces chiffres hallucinants : 158 millions d'utilisateurs payants dans plus de 190 pays profitant de séries, documentaires et films dans une multitude de genres et de langues, et une vingtaine de sorties par mois. Le géant américain se pose aussi, et de plus en plus, comme un véritable studio en produisant de vrais films de cinéma (Roma et The Irishman en tête), s'offrant au passage des prix lors de prestigieuses cérémonies. De quoi faire trembler les géants du milieu... Une chose est sûre : ils ne comptent pas s’arrêter là.

    Netflix, précurseur qui a popularisé un nouveau mode de consommation (le binge-watching), ouvre alors la voie à ses concurrents. Hulu, Amazon Prime, Facebook Watch, Apple TV+ ou plus récemment Disney+ espèrent bien se tailler la part du lion. Mais à l’heure où la peak tv n’a jamais été aussi forte et que les plateformes se développent, le spectateur va-t-il réellement multiplier les abonnements et délaisser la télévision pour de bon ? La prochaine décennie nous le dira.

    La révolution des réseaux sociaux

    Au siècle passé, il a fallu 38 ans à la radio pour toucher 50 millions de personnes. La télévision, formidable invention, à peine 13 ans. L'iPod lancé par feu Steve Jobs ? Quatre ans à peine. Et Facebook ? Douze mois. Tweeter ? Neuf mois. C'est dire la vitesse proprement vertigineuse avec laquelle les utilisateurs se sont emparés de ces nouveaux outils de communication que sont les réseaux sociaux. Ceux-ci ont logiquement contribué à bouleverser les fondements de l'industrie cinématographique.

    Auparavant, la stratégie commerciale d'un film reposait essentiellement sur les campagnes d'affichage, des apparitions télévisées de ses interprètes ou encore sur la diffusion d'une bande-annonce au cinéma en amont de sa sortie. Désormais les réseaux sociaux permettent à un film d'exister avant même sa sortie, offrant aux fans une plongée inédite dans les coulisses de production et leur proposant même d'accompagner les stars dans leurs tournées promotionnelles aux quatre coins du monde. Grâce à Facebook, Twitter ou encore Instagram, une frontière entre les fans et leurs idoles a été symboliquement abolie pour le meilleur... comme le pire.

    Lassées des attaques personnelles et des flux d'insultes lancés à leur encontre, ou encore de devoir justifier le moindre de leurs propos, de nombreuses personnalités ont en effet décidé de quitter les réseaux sociaux, comme par exemple Xavier Dolan pour qui "aucun débat (n'est) possible avec les 'haters' sur Twitter" (le cinéaste québécois reste néanmoins actif sur Instagram). Plus grave encore, de nombreuses stars- le plus souvent des femmes - ont été la cible d'attaques personnelles sur leur physique; c'est notamment le cas de l'actrice Kelly Marie Tran, victime d'insultes sexistes et racistes après la sortie de Star Wars VIII: Les Derniers Jedi.

    Autrefois, certaines stars restaient proches de leurs fans par le biais de sites officiels, mais les réseaux sociaux ont grandement modifié cela. Ainsi, il existe désormais trois types de célébrités : celles qui ne possèdent pas de compte, celles qui n'en ouvrent qu'à des fins promotionnelles (le plus souvent gérées par des community managers) et enfin celles qui se sont pris au jeu et n'hésitent pas à partager des pans de leur intimité ainsi que des opinions personnelles sur des sujets divers de l'actualité.

    Sur Instagram, Dwayne Johnson est actuellement l'acteur le plus suivi avec 90,7 millions d'abonnés. Côté cinéma français, Gad Elmaleh (1,9 million de followers), Kev Adams (5,9 millions), Marion Cotillard (1,3 million) et Omar Sy (1,4 million) figurent parmi les stars les plus suivies sur Instagram.

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