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    The Outsider sur OCS : "Stephen King représente mon enfance"
    Emmanuel Itier
    Emmanuel Itier
    -Correspondant
    Basé à Los Angeles, Emmanuel Itier accompagne AlloCiné sur les sorties américaines, en assurant interviews/junkets et couverture d’événements US.

    Alors que le septième épisode de "The Outsider" est disponible ce lundi 17 février sur OCS, AlloCiné a rencontré le créateur de la série horrifique, Richard Price.

    Amy Sussman/Getty Images/ Albin Michel

    Allociné : Comment êtes-vous arrivé sur cette série ?

    Richard Price : Les producteurs pensaient qu’avec mon curriculum vitæ de séries, comme NYC 22 et The Wire (Sur écoute), j’étais la personne idéale pour créer et écrire ce programme adapté d'un roman de Stephen King. Au départ, je ne devais que travailler sur l’épisode pilote. Mais finalement, j’ai continué de plus belle et j’ai fini par écrire tous les épisodes. Je suis tombé amoureux du processus très “procédural” de cette histoire. Tous les personnages me fascinaient et donc je n’ai pas pu m’arrêter en cours de route. J’aime, également, comment la série passe du thriller classique au surnaturel. C’est totalement différent d’une série où, en moins de dix minutes, on se retrouve entouré de zombies ou autres créatures de l’au-delà, comme un clown diabolique. Pour moi, c’est donc passionnant de voir basculer petit à petit ces personnages dans l’horreur totale. Voyez comment le personnage du flic Ralph Anderson, interprété par Ben Mendelsohn, va devoir mettre de côté tous ses principes de bon policier discipliné et commencer de faire appel à une médium pour tenter de comprendre ce qui se passe réellement dans sa ville tranquille de Georgie où, soudainement, des meurtres commencent à s’empiler. Il va devoir croire au boogeyman et non plus aux règles de la logique analytique de son métier. C’est énorme quand vous êtes dans la position d’Anderson de devoir admettre que “ce qu’il sait, c’est qu’il ne sait rien” et qu’un monstre sème la panique dans sa ville. 

    Quelle est la véritable difficulté d’écrire une telle série ?

    Stephen King ! C’est quand même un tour de force de s’atteler à l’adaptation d’un roman de ce génie de l’horreur. De plus, ce n’est pas si simple, vu le nombre croissant de séries disponibles et de sortir de l’ordinaire. Il faut se faire remarquer avec, je l’espère, un univers qui va vous surprendre et vous retourner. C’est ça la difficulté majeure : de surprendre, épisodes après episodes, le spectateur. C’est certain que si je vous vends le show sur la simple description d’une série de meurtres dans une petite ville des États-Unis, que cela sent le réchauffé. Mais en introduisant des éléments surnaturels, que je vous laisse découvrir, on aboutit à un monde extraordinaire qui force à la réflexion.

    Le problème avec l’horreur, c’est que ce n’est pas toujours aussi effrayant qu’on le voudrait.

    Que représente Stephen King pour vous ? Quel est votre livre favori ?

    Pour moi, Stephen King représente mon enfance. Je me vois encore en pyjama David Crocket et à lire tard le soir, sous les couvertures, avec une lampe, les romans de Stephen King. C’est de lire toutes ces horreurs dans le confort de mon lit (rires). Quant à mon livre favori, c’est sans hesitation The Shining. Mais j’aime également Cujo et Carrie. J’ai toujours était un fan des auteurs de livres d’horreur. À l’age de 11 ans, j’avais tout lu, du Dracula de Bram Stoker à Frankenstein de Mary Shelley. Aujourd’hui, je suis encore fan du genre et je collectionne des livres d’horreur de premières éditions, et d’une grande valeur. Le problème avec l’horreur, c’est que ce n’est pas toujours aussi effrayant qu’on le voudrait. Comme par exemple, Le Tour d'écrou d’Henry James qui ne donne pas tous les frissons espérés. Je pense que pour réussir à faire peur il faut savoir doser l’horreur de telle ou telle situation et laisser son imagination prendre le dessus. La vraie horreur c’est quand tout votre cerveau est envahi d’une vision totalement atroce, et non de faire un petit saut à la vue d’une araignée géante. C’est ce que Stephen King représente pour moi : de la terreur pure.

    Avez-vous eu une collaboration étroite pendant l’écriture de la série avec Stephen King ?

    Non, pas du tout. Une fois que Stephen vous a approuvé, il vous fait entièrement confiance. Bien sûr que je le tenais au courant de l’évolution de mon travail, mais nous n’avons pas collaboré en tant que co-écrivains. Je lui ai parlé de quelques petits changements par rapport à son livre. Comme celui du rôle de Holly, qui est joué par une femme noire dans mon adaptation et interprétée par l’actrice Cynthia Erivo. Mais cela ne l’a pas dérangé, au contraire, il aime avoir une distribution mélangée avec des personnes d’horizons différents.

    De quoi avez-vous peur dans la vie ?

    Eh bien, l’idée de la mort me fait chier. Vieillir et mourir, ce n’est pas marrant…Sinon, en 1998, je me suis retrouvé à invoquer les morts avec un groupe de femmes médiums et à l’aide d'une planche Ouija. Je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie quand, je vous le jure, je suis rentré en contact avec l’un de mes cousins mort d’une overdose. Ces femmes ne savaient rien de ma relation avec mon cousin et je vous jure que c’était bien lui. J’en ai encore des frissons.

    Écoutez notre podcast "Spotlight" sur la carrière de Stephen King :

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