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    Dare Me sur Netflix : "C'est une histoire de répression et de libération"
    Emmanuel Itier
    Emmanuel Itier
    -Correspondant
    Basé à Los Angeles, Emmanuel Itier accompagne AlloCiné sur les sorties américaines, en assurant interviews/junkets et couverture d’événements US.

    "Dare Me", la nouvelle série Netflix, nous plonge dans le monde impitoyable des cheerleaders du lycée d'une petite ville américaine. Rencontre avec l'Australienne Marlo Kelly, qui crève l'écran en reine du lycée caméléon et perfide.

    Netflix

    AlloCiné : Présentez-nous cette nouvelle série Netflix. Connaissiez-vous le roman qui a inspiré le show ?

    Marlo Kelly (Beth) : Dare Me est un thriller dramatique centré sur des teenagers américains. Surtout un groupe de filles dans une petite ville du centre des Etats-Unis, Sutton Grove. C’est un regard sur l’esprit mesquin et de revanche qui hantent ces jeunes filles, qui sont des cheerleaders, des pom pom girls. Je joue le rôle de Beth Cassidy. Ma meilleure amie est Addy Hanlon. Toutes les deux nous nous confrontons à un nouveau coach, Colette French, qui tente de casser notre suprématie sur les autres cheerleaders. Et un jour un meurtre va secouer la vie tranquille de cette petite communauté... Ce qui est unique dans cette série, c'est son regard très féministe sur la société américaine et sur les ados d’aujourd’hui. J’avais entendu parlé de l’écrivaine Megan Abbott dont le roman a inspiré le show. J’aime comment elle met en avant, sans honte, sans retenue, tout ce qui fait d’une jeune fille d’aujourd’hui quelqu’un de badass, prête à tout pour arriver à ses fins. Depuis que j’ai eu le rôle et tourné la série, j’ai lu et relu avec une joie immense son livre.

    Dare Me sur Netflix : que vaut la série ado entre Euphoria et Friday Night Lights ?

    Quels sont les thèmes abordés par la série ?

    L’amour, le pouvoir et la passion obsessionnelle. Mais c’est aussi une histoire de répression et de libération. Féminine principalement. Et comment cela finit par exploser dans le chaos. C’est ce qui se passe quand on restreint l’amour, l’ambition, la sexualité de ces jeunes filles et qu'elles finissent par craquer.

    Comment vous êtes-vous préparée pour le rôle de Beth ?

    Je me suis mise dans la peau de Beth petit à petit en lisant le livre de Megan Abbott et en créant un "journal intime" pour cette jeune fille, pour mieux comprendre sa psychologie, sa folie, sa passion, son côté totalement imprévisible par moment, voire explosif. C’est fascinant de jouer un personnage aussi complexe et en même temps c’est un peu effrayant car vous devez faire remonter à la surface quelques pulsions violente. Elle est à la fois fun, pleine de vie mais aussi très dangereuse, pour elle-même et pour les autres. Et puis, évidemment, j’ai dû m’entraîner un maximum pour devenir la parfaite cheerleader. Sans compter que je suis australienne et qu’il m’a fallu perdre mon accent pour trouver ma voix américaine ! Pas si simple... Le plus compliqué a surtout été d’apprendre toutes les acrobaties des cheerleaders américaines. D’autant que nous n’avons pas ça en Australie. J’étais donc totalement novice en la matière. J’ai passé plus

    d’un mois à m’entraîner intensivement ! Je ne compte pas le nombre de fois que je me suis cassée la figure. Mais au final j’espère que je vais vous bluffer à l’écran !

    Est-ce que c’est dur d’être une jeune fille dans la société d’aujourd’hui ? Est-ce qu’une série comme "Dare Me" peut inspirer les jeunes filles à adopter un comportement plus badass ?

    Ce n’est pas une réponse simple. Je pense qu’il y a encore tellement de différences entre les jeunes femmes et les jeunes hommes dans notre société... Nous sommes loin d’être à égalité, à mon avis. On le voit bien au niveau de l’emploi, des positions de pouvoir tenues par les hommes et rarement par les femmes. Je pense que nous serons en pleine possession de notre pouvoir, nous les femmes, quand on ne

    se posera même plus la question, que ce sera une évidence. Je pense qu’on y arrivera mais il nous faudra encore un peu de patience... Ce qui est intéressant avec Dare Me, c’est que toutes les femmes sont à la fois des méchantes et des gentilles, elles sont coupables comme innocentes, personne n’est ni totalement bon ni totalement méchant. J’aime cette dualité de l’âme humaine qui n’est pas si simple à comprendre, à cerner. Mais c’est sans doute ce qui nous rend plus intéressantes. En tout cas ce sont des personnages hauts en couleurs et parfaits pour une série comme celle-ci.

    Si la série a du succès, d'autres saisons sont-elles prévues ?

    La première saison ne couvre que la moitié du livre de Megan Abbott. Donc, oui, je pense qu’il y a de fortes chances que l’on tourne au moins une saison de plus pour finir l’histoire en cours et laissée en suspens à la fin de saison 1. Je me demande vraiment ce qui va se passer entre Beth et Addy. Car vous verrez ce qui se passe à la fin de l’épisode 10, saison 1... Et puis Beth devrait aller voir un psy, elle en a vraiment besoin ! (Rires)

    "Dare Me" signifie "Poussez moi à oser". Quand est-ce qu'on vous a poussée à oser pour la dernière fois ?

    A la fin du tournage, on m’a poussée à oser faire un saut en parachute ! J'ai une peur bleue de l’avion et du vide. Mais à ma grande surprise, j’ai vraiment adoré cette expérience ! Vous voyez, dans la vie, il faut savoir oser ! Mais oser avec prudence, évidemment.

     

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