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    Killing Eve (Canal+) : les vrais meurtres qui ont inspiré la série et les crimes de Villanelle
    Julia Fernandez
    Julia Fernandez
    -Journaliste Séries TV
    Elevée à « La Trilogie du samedi », accro aux séries HBO, aux sitcoms et aux dramas britanniques, elle suit avec curiosité et enthousiasme l’évolution des séries françaises. Peu importe le genre et le format, tant que les fictions sortent des sentiers battus et aident la société à se raconter.

    La terrible assassine, incarnée avec brio par Jodie Comer, a été imaginée à partir de faits réels et de méthodes des services d'espionnage russes.

    Canal+

    La troisième saison de Killing Eve, actuellement en cours de diffusion sur Canal +, continue de multiplier les twists sanglants alors que la terrible Villanelle (Jodie Comer) poursuit son périple à travers l'Europe et tente de comprendre son passé, tout continuant d'échapper à Eve Polastri (Sandra Oh), ex-agent du MI6 qui opère désormais en électron libre. Et s les crimes de Vilanelle versent dans le sensationnel et le sadisme de haute volée, ils n'en sont pas moins réalistes pour autant !

    Invité du podcast Obsessed with Killing Eve, Gordon Corera, journaliste correspondant de sécurité de la BBC, révèle ainsi avoir collaboré à l'écriture de la série d'espionnage créée par Phoebe Waller-Bridge (et supervisée par Suzanne Heatchcote en saison 3) dans le but d'ajouter un part d'éléments concrets à la série, qu'il décrit comme "fantastique" mais "plausible."

    "Une fois le rendez-vous avez les scénaristes fini, j'ai rédigé un document appelé la "Kill List", qui se trouve quelquer part sur mon ordinateur portable. En gros, elle contient tout un tas de façons différentes de tuer quelqu'un, avec juste un soupçon de folie et de bizarrerie" explique-t-il aux présentateurs du podcast de la BBC. Les producteurs de la série, dont Waller-Bridge, se sont ensuite chargés de donner aux meurtres tout ce qui fait le piquant de Killing Eve. 

    Corera, qui présentait en 2009 l'émission MI6 : A Century in the Shadows sur la station Radio 4, une émission en trois parties consacrée au célèbre service de renseignements extérieurs du Royaume-Uni, rapporte que la plupart des idées qui composaient cette "Kill List" s'inpiraient de faits survenus cinquante ans plus tôt ou bien d'affaires lues dans les journaux. Interrogé sur son meurtre "favori" de la série, il explique que celui de la magnate Carla de Mann, que Villanelle tue dans la saison 1 en lui offrant un parfum contenant un neurotoxique, repose sur un véritable assassinat ayant eu lieu dans un aéroport en Asie.  

    Car bien que la profession de Villanelle semble totalement fictive, Corera assure que le métier d'assassin existe bel et bien. "L'une des choses que j'ai pu voir au cours des dernières années, c'est que la Russie fait bel et bien opérer des assassins. Elle envoie vraiment des gens" déclare-t-il, faisant allusion à l'affaire des empoisonnements de Salisbury. En 2018, un ancien agent de renseignement russe devenu espion britannique et sa fille avaient été empoisonnés au novichok (un puissant neurotoxique) dans un lieu public de la ville anglaise. 

    Dans une interview au New York Times en 2019, Phoebe Waller-Bridge avait par ailleurs déclaré que le personnage de Villanelle s'inspirait d'une criminelle américaine, Angela Simpson, condamnée en 2009 pour la séquestration et le meurtre brutal d'un homme de 46 ans, dont elle avait sauvagement mutilé le corps avant de le découper en morceaux et de le jeter aux ordures.

    Enfin, conclut Corera, le stéréotype sexiste selon lequel les espions sont en majorité des hommes permet aux espionnes d'être plus efficaces que leurs confrères masculins car, à l'instar de Villanelle, elles "passent inaperçu" et ne suscitent pas le même degré de prudence.

    Killing Eve saison 3, disponible sur Canal+ et myCANAL : 

     

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