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    In the Flesh (Amazon Prime) : 3 bonnes raisons de découvrir cette série de zombies pas comme les autres
    Jérémie Dunand
    Jérémie Dunand
    -Chef de rubrique télé / Journaliste
    Passionné de séries en tous genres, mais aussi d'horreur et de teen movies, Jérémie Dunand a été biberonné aux séries ados et aux slashers des années 90, de Buffy à Scream, en passant par Dawson. Chef de rubrique télé, il écrit aujourd'hui principalement sur les séries et unitaires français.

    Disponible en intégralité sur Amazon Prime Vidéo, la série britannique "In The Flesh", qui raconte la réinsertion compliquée des zombies dans la société, fait partie de ces petits bijoux trop méconnus qui méritent pourtant le coup d’œil.

    BBC

    Riche en séries originales, telles que Hunters, Jack Ryan, Tales From The Loop, et Upload, la plateforme Amazon Prime Vidéo contient également de nombreux programmes dits de "catalogue" qui vont des hit planétaires comme Desperate Housewives et Lost aux séries plus méconnues, venues des quatre coins du monde. Parmi elles, In The Flesh, une petite pépite britannique, diffusée entre 2013 et 2014 sur BBC Three,  qui mérite vraiment le détour puisqu'elle fait le pari de revisiter la figure du zombie de manière totalement inédite, loin du genre horrifique dont les mangeurs de cervelles font les beaux jours depuis plusieurs décennies. Avec à la clé de jolis moments d'émotion et un vrai propos.

    Un anti-The Walking Dead au scénario inventif

    Loin de The Walking Dead et de Z Nation, ou même de la plus légère Santa Clarita Diet, In the Flesh se rapproche finalement davantage de la série française Les Revenants grâce à son pitch tout sauf vu et revu qui nous entraîne dans la petite ville fictive de Roarton, en Angleterre, quelques années après "La Résurrection", une période durant laquelle des milliers de personnes décédées en 2009 ont été "réanimées" sous forme de zombies. Tout d'abord chassés par des milicies armées, ces zombies meurtriers, en quête de cerveaux à dévorer, ont fini par être traités médicalement par le gouvernement afin d'être réinsérés dans la société.

    Facilement binge-watchable, cette série composée de seulement neuf épisodes répartis en deux saisons suit le quotidien de Kieran, l'un des survivants de ce "syndrome de mort partielle", qui, grâce à l'injection médicamenteuse qui contient son état de "zombie enragé" et a restauré ses souvenirs de sa vie d'avant, peut retrouver sa famille et tenter d'aller de l'avant. Plus facile à dire qu'à faire évidemment quand on doit se maquiller et porter des lentilles de contact pour espérer ressembler à un être humain "normal", et faire face à l'extrêmisme des autres habitants de la ville qui refusent de cohabiter avec ces "créatures". Avec In the Flesh, les Anglais prouvent une fois de plus leur génie pour les drames sociétaux puissants, et la grosse touche de fantastique derrière laquelle se dessine une réalité pas si éloignée du monde d'aujourd'hui, où les discriminations font rage, en fait une vraie oeuvre télévisuelle à part qui mérite, comme ses zombies, une seconde vie sur Amazon.

    BBC

    Un casting au diapason porté par la révélation Luke Newberry

    Première création télévisuelle du dramaturge Dominic Mitchell, qui a ensuite travaillé sur la première saison de Westworld, In the Flesh doit beaucoup de sa force à ses personnages, tous remarquablement interprétés. Kieran, le jeune héros qui doit composer avec le poids des atrocités qu'il a commises lorsqu'il est revenu à la vie sous la forme d'un zombie et le souvenir de son meilleur ami tué à la guerre, est incarné de manière très touchante par Luke Newberry, véritable révélation de la série. Tout juste âgé de 23 ans au moment du tournage, ce jeune comédien, vu depuis dans Banana et La légende d'Hercule avec Kellan Lutz, parvient à donner chair à un "mort partiel" auquel on s'identifie sans peine, que ce soit dans ses relations avec sa famille ou à travers son passé qui le hante (et notamment les raisons très intimes qui l'ont poussé à mettre fin à ses jours). Ses scènes avec Emmett J. Scanlan (Safe), Emily Bevan (Une place à prendre), Marie Critchley et Steve Cooper, qui interprètent ses parents, ou encore Harriet Cains (Marcella), excellente dans le rôle de la soeur révoltée de Kieran, membre des Forces volontaires humaines, font tout le sel d'In the Flesh et sont la preuve que si on est attiré par l'aspect "zombiesque" de la série, c'est bel et bien pour ses héros et les relations complexes qu'elle tisse entre eux que l'on reste.

    Une série intelligente et profonde qui parle avant tout de l'humain

    Comme dans Buffy contre les vampires avant elle, dont les monstres et autres vampires affrontés par la Tueuse étaient autant de métaphores de l'adolescence et du passage à l'âge adulte, In the Flesh se sert de son récit fantastique pour parler avant tout de l'être humain. Rejetés par la population, traqués par les milices des FVH, et obligés de se cacher ou de dissimuler leur teint d'outre-tombe, les zombies imaginés par Dominic Mitchell sont une ode à la tolérance qui nous rappelle que la différence est une force, et que le rejet de l'autre et les discriminations, quelles qu'elles soient, sont un fléau qu'il faut combattre. Mais au-delà de son message d'acceptation et des parallèles qu'elle tisse avec le monde bien réel dans lequel nous vivons, cette série plus que jamais d'actualité dresse également de très beaux portraits d'adolescents et de jeunes adultes en quête d'identité et d'amour. Sans oublier de nous émouvoir grâce au parcours de la famille Walker qui tente de se reconstruire après un terrible deuil. Et si l'on regrette qu'In the Flesh n'ait pas eu droit à une vraie fin - la saison 2 se termine sur un cliffhanger qui ne trouvera jamais de résolution - elle fait indéniablement partie de ces séries qui laissent une trace et qu'on n'oubliera pas de sitôt.

    La bande-annonce d'In the Flesh, disponible sur Amazon Prime Vidéo :

     

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