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    Le Jouet sur France 3 : pourquoi ce film a-t-il été vécu comme un échec par Pierre Richard ?
    Laurent Schenck
    Laurent Schenck
    -Journaliste rédacteur base de données
    Passionné par les films qui traitent de la criminalité au sens large, Laurent Schenck travaille sur la base de données cinéma du site. Ses missions sont les suivantes : la rédaction de biographies et secrets de tournage, l'enrichissement de castings/fiches techniques et la revue de presse.

    "Le Jouet" est diffusé cet après-midi sur France 3. Pourquoi Pierre Richard a-t-il très mal vécu le semi-échec du film en salles ? Explications.

    Dans Le Jouet, un milliardaire et son jeune fils se baladent dans un grand magasin pour choisir un cadeau. Le choix de l'enfant se porte sur un journaliste, François Perrin, qui va être mis à sa disposition et devenir son jouet... A l’occasion de la diffusion de cette comédie sortie en 1976, retour sur son (relatif) échec commercial et la manière dont le rôle-titre, Pierre Richard, en a été affecté.

    Capture d'écran

    Scénariste à succès, Francis Veber se lance pour la première fois dans la réalisation avec Le Jouet. Il choisit de confier le rôle principal à Pierre Richard, l’interprète des deux films d’Yves Robert qu’il a écrits : Le Grand blond avec une chaussure noire (1972) et sa suite (1974). Pendant le tournage, l’enjeu principal est, pour le metteur en scène, de faire en sorte que l'acteur évolue dans son jeu :

    "On a eu du mal au début, Pierre Richard et moi. Il jouait comique. Il courait en levant haut les genoux et bégayait ses répliques pour gagner en drôlerie. C’était le contraire de ce que je voulais. (…) Il comprenait mais il peinait à se débarrasser de ses tics. Il y est parvenu à force de travail et j’ai eu le bonheur de le voir passer de la peau d’un mime, d’un danseur et d’un clown, à celle d’un comédien."*

    Au final, le tournage se passe bien. Si Le Jouet reste une comédie, le long métrage va plus loin en montrant qu’aucun jouet ne peut remplacer l'amour d’un père pour son fils. Une situation faisant clairement écho à la vie de Pierre Richard puisqu’il a souffert du manque d’affection de son papa. Par ailleurs, le film constitue une satire pertinente sur le pouvoir et l’argent.

    Le Grand blond, Jerry Lewis, son cinéma... Pierre Richard se confie sur sa carrière

    Le Jouet sort en 1976, pendant les fêtes de Noël. Plusieurs productions prévues au même moment sont déprogrammées par peur de la compétition avec la comédie de Francis Veber. Au final, elle réalise 1,25 million d’entrées, un score très décevant. Pour Pierre Richard, cet échec est dur à avaler et la peur de devoir rester cantonné à des rôles comme celui du Grand blond se fait sentir.

    Sept mois après, le comédien perd son père. La nuit précédant l’enterrement, il reste seul face au corps du défunt, en pleurant et en l'insultant, montrant à quel point il regrette de ne pas avoir obtenu sa reconnaissance. Le relatif échec du Jouet est ainsi d’autant plus fort pour Pierre Richard qu’il s’agit d’un film dont l'histoire est proche de ce qu'il a vécu pendant son enfance.**

    Francis Veber est lui aussi touché par cet échec (surtout par rapport à certaines mauvaises critiques). Le cinéaste attendra quatre ans avant de repasser derrière la caméra : ce sera avec La Chèvre, emmené par Pierre Richard et Gérard Depardieu, qui est devenu le plus gros succès de l'année 1981 en France avec plus de 7 millions d'entrées.

    Le Jouet
    Le Jouet
    Sortie : 8 décembre 1976 | 1h 35min
    De Francis Veber
    Avec Pierre Richard, Michel Bouquet, Fabrice Greco
    Spectateurs
    3,3
    louer ou acheter
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    * "Que ça reste entre nous" de Francis Veber, Robert Laffont

    **"Un jour un destin, Pierre Richard, l'incompris"

    Autre source :

    "Je sais rien mais je dirai tout" de Pierre Richard avec Jérémie Imbert, Flammarion

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