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    Harcèlement : Rose McGowan accuse le réalisateur Alexander Payne sur Twitter [MIS À JOUR]
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    Rose McGowan, actrice, réalisatrice et figure du mouvement #MeToo, accuse le réalisateur Alexander Payne ("The Descendants", "Downsizing").

    Marc Ausset Lacroix / Bestimage

    MAJ 18/08/2020 : Rose McGowan a pris la parole sur Instagram pour ajouter : "J'avais 15 ans lorsque j'ai auditionné pour lui. Après cette expérience, j'ai arrêté l'acting jusqu'à ce que je sois "découverte" à 21 ans. (...) Je l'ai même félicité sur Twitter lorsqu'il a eu un Oscar en 2012, cela montre à quel point j'étais dans la secte de Hollywood. Ce n'est que trois semaines après le lancement de l'affaire Weinstein que j'ai réévalué la situation. (...) Si vous essayez de coucher avec un(e) mineur(e), vous commettez un crime, même si le mineur ne le sait pas. J'avais de l'attirance pour lui, donc je pensais que c'était de ma faute, mais ce n'est pas vrai. Je n'étais pas une adulte. (...) Je me sens mal de lâcher une bombe sur la vie de quelqu'un et sur sa carrière, mais ça doit être le conditionnement social. (...) S'il vous plait, si une telle chose vous arrive, souvenez-vous que ce n'est pas votre honte, c'est la leur. Rendez-la leur".

    L'article original :

    L'actrice Rose McGowan, figure du mouvement #MeToo et l'une des premières à avoir dénoncé le producteur Harvey Weinstein, accuse aujourd'hui le cinéaste Alexander Payne. Elle a diffusé cette accusation sur Twitter en ces termes plutôt crus :

    Alexander Payne. Tu m'as fait asseoir et m'a montré un film porno "soft-core"* que tu avais réalisé sous pseudonyme pour Showtime. Je me souviens encore de ton appartement à Silver Lake. Tu es très bien membré. Et après, tu m'as laissée à un coin de rue. J'avais 15 ans.

    Alexander Payne a participé à deux longs métrage choraux, Inside Out et Inside Out III, qui sont des films softcores produits par Playboy et sortis en vidéo (peut-être diffusés avant à la télévision) au début des années 90. C'est peut-être l'un d'eux qu'il aurait montré à la jeune femme alors mineure. McGowan a ajouté dans un second tweet sur le sujet, accompagné d'une photo :

    "Je veux qu'il le reconnaisse et s'excuse. Je ne veux rien détruire. Moi à 15 ans".

    Cette accusation très grave envers Alexander Payne n'est pas la première puisqu'il avait déjà fait l'objet d'un article en 2016 (un an avant #MeToo), signé par Holly Hughes, membre de l'équipe de production de L'Arriviste (Election), sorti en 1999. Cette dernière y raconte comment Payne évitait d'envoyer le scénario complet aux parents des enfants qui allaient y tourner. Et ce, d'après l'article, afin "qu'ils ne s'offusquent pas des scènes dans laquelle les enfants regardent du porno ou qu'ils ne bloquent à la scène lesbienne du film".

    Hughes envoie tout de même le scénario complet aux parents mais subit les foudres du réalisateur lorsqu'il apprend qu'elle en est responsable : "Putain mais pour qui tu te prends ?", aurait déclaré Payne, avant de noyer Hughes "sous des torrents de rage". Malgré cette altercation, elle n'est pas licenciée car selon elle : "Alexander attendait de pouvoir me punir". Cette punition vient plus tard, lorsque le réalisateur l'humilie sur le plateau. Elle doit être figurante dans une scène, s'installe à sa place, assiste aux répétitions, et lorsque Payne arrive, il demande à la surprise générale et devant tous qu'elle ne soit pas dans le plan :

    "Retourne au bureau. Je ne te veux pas sur mon plateau. D'aucune façon."

    La mère de Hughes est sur le plateau ce jour-là, elle aussi parmi les figurants, et assiste à l'humiliation de sa fille par Payne, qui ignore qu'elle est présente.

    Le cinéaste n'a pas répondu à l'accusation de 2016 ni à celle de McGowan aujourd'hui. Newsweek a contacté son représentant, qui n'a pas donné suite.

    *Le terme "softcore" regroupe les images sexualisées qui ne montrent pas directement d'organe ou d'acte sexuel. Le softcore se distingue de l'érotisme par sa volonté affirmée d'être commercial, là où l'érotisme vise avant tout une exploitation artistique du nu.

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