Le long-métrage Antebellum (qui signifie "avant la guerre" en latin) sort ce mercredi 9 septembre dans nos salles. Porté par la star de la musique et comédienne Janelle Monáe, le film suit Veronica Henley, une autrice de romans à succès qui se retrouve piégée dans un monde effroyable dont elle doit percer le mystère avant qu'il ne soit trop tard.
Mis en scène par Gerard Bush et Christopher Renz - qui réalisent ici leur premier long-métrage - Antebellum est un film choc qui résonne incroyablement avec l'actualité. Produit par Lionsgate et QC Entertainment, le studio de production de Get Out, Us et BlacKkKlansman, Antebellum est une véritable métaphore du climat actuel de racisme aux Etats-Unis. Ce dont la star du film, Janelle Monáe, parle justement dans son interview visible ci-dessus. L'interprète de Make me feel explique également: "Le scénario de Gerard Bush et Christopher Renz était une amorce de conversation sur la race, la politique, ce que signifie être américain et ce que le rêve américain signifie aujourd'hui - le tout dans un thriller comme je n'en ai jamais vu". Ce film qui mêle le passé, le présent et le futur ne laisse pas indifférent et pousse le spectateur à poursuivre la réflexion bien après le générique. Une envie d'ouvrir le dialogue que les scénaristes et réalisateurs Gerard Bush et Christopher Renz avaient en tête depuis le début. Découvrez ci-dessous notre entretien avec les metteurs en scène.
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AlloCiné: D'où vous est venu l'inspiration pour ce film ?
Gerard Bush : L'idée du film m'est venue après un horrible cauchemar que j'ai fait il y a plusieurs années, Dans ce rêve, une femme – enfermée dans une maison - se débattait, criait et demandait de l'aide. Le lendemain j'en ai discuté avec Christopher et nous avons décidé d'en faire une nouvelle. Et cette histoire est devenue un script puis un film. Nous voulions que les gens comprennent que si nous ne nous confrontons pas à notre passé, avec tout ce qu'il comporte de laideur, il continuera à hanter notre présent et à mettre en péril notre avenir.
Le long-métrage résonne malheureusement avec l'actualité aux Etats-Unis, pourtant vous aviez terminé l'écriture d'Antebellum bien avant les récents événements ?
Gerard Bush: Quand nous avons écrit Antebellum, nous ne pouvions bien évidemment pas envisager que le racisme systémique ferait une telle remontée et forcerait la conversation dont les Etats-Unis ont tant besoin. Nous voulions que ce film force le public à regarder l'horreur que représente le racisme à travers la lentille de l'horreur cinématographique. En tant qu'artistes, nous sommes reconnaissants d'avoir la possibilité d'ajouter nos voix à ce moment historique.
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Comment avez-vous travaillé en duo ? Y'a-t-il eu des divergences d'idées... ?
Christopher Renz : Travailler en duo est un véritable plus parce qu'en plus de réaliser le film à deux, nous l'avons écrit ensemble. De ce fait nous avons pu avoir toutes les disputes liées à nos divergences dans l'intimité de notre bureau (rires). Lorsque nous étions sur le tournage notre vision était très claire, nous savions exactement quoi faire et ça a facilité le travail de tout le monde.
Gerard Bush : Créativement nous étions d'accord 99,9% du temps, et les petits désaccords que nous avions étaient souvent parce que l'un d'entre nous étaient plus passionné que l'autre par une scène. Chris et moi travaillons ensemble depuis 12 ans, nous nous connaissons bien et cela rend le travail beaucoup plus facile. Je réalise des films avec mon meilleur ami c'est une expérience extraordinaire.
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C'est la première fois que Janelle Monáe décroche le premier rôle d'un long-métrage. Comment l'avez-vous choisie ?
Gerard Bush : Nous n'avons pas choisi Jannelle Monáe pour incarner notre héroïne parce que c'est une star de la musique. Nous l'avions repéré des années plus tôt dans le public des Grammy Awards et l'expression sur son visage lorsqu'elle regardait les gens sur scène était extraordinaire. On pouvait voir le feu brûler dans ses yeux. En la voyant nous avons immédiatement su que nous avions trouvé notre Veronica Henley.
Quel message souhaitez-vous faire passer avec Antebellum ?
Gerard Bush : Nous aimerions que le film recontextualise le péché originel de l'Amérique, et permette d'entamer un dialogue national, plus que nécessaire, sur la façon dont ce pays a été fondé et sur le fait que nous avons besoin de démanteler tout cela pour reconstruire quelque chose de plus juste.
Propos recueillis par Emmanuel Itier
