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    The Comey Rule sur myCANAL : "A ce rythme nous ne resterons pas très longtemps une démocratie" redoute Jeff Daniels
    Clément Cusseau
    Clément Cusseau
    -Rédacteur
    Après des études en école de cinéma, il intègre la rédaction d’AlloCiné en 2011. Il est actuellement spécialisé dans les contenus streaming et l’actualité des plateformes SVOD.

    Jeff Daniels, qui prête ses traits à l'ancien directeur du FBI James Comey dans "The Comey Rule", a évoqué pour nous la mini-série événement qui revient sur l'élection controversée de Donald Trump.

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    Quelle était votre opinion sur James Comey avant le tournage, et qu’avez-vous appris sur lui en tournant dans la série ?

    Jeff Daniels : Je ne le connaissais pas très bien, je savais à peu près les mêmes choses que tout le monde. Comme tout le monde j’ai été choqué par la phrase de Trump : "attraper les femmes par la ch*tt*" ; puis je savais que l’enquête sur la campagne d’Hillary Clinton avait été réouverte à peine un mois avant l’élection. Je ne me souviens plus très bien ce que j’ai ressenti à l’époque, mais j’étais très certainement dans l’incompréhension. Car en surface, surtout si l’on ne s’informe que sur Twitter, cela avait l’air d’un coup porté à l’encontre d’Hillary. C’était à n’y rien comprendre ! Mais ayant tourné depuis la série, quatre ans plus tard, j’ai enfin compris pourquoi il a décidé de faire ce qu’il a fait.

    L’idée que ceci lui a été inspiré par des intérêts personnels est un raisonnement hâtif, et peut-être même complètement erroné. J’ai appris qu’il a pris des décisions d’un point de vue apolitique, il a été l’une des premières personnes à agir de la sorte à une époque où le pays est justement complètement divisé pour des raisons politiques. Il ne voyait pas les choses d’un point de vue politique, il s'assurait simplement du respect des lois, de la justice et de l’intégrité du FBI. Cela a été son unique objectif dans cette histoire. D’autres ont depuis pris le relais, mais Jim a été l’un des premiers à agir de la sorte. Actuellement, nous n’avons pas de gens apolitiques dans notre gouvernement, et à ce rythme nous ne resterons pas très longtemps une démocratie.

    Y a-t-il des choses que vous ne pouviez pas dire ou montrer du fait que le président Trump est encore au pouvoir ?

    Comme pour n’importe film qui sort, on reçoit des "suggestions" de choses qu’il vaudrait mieux ne pas aborder, j’ai jeté un œil à cette liste, mais nous n’avons eu aucune limite dans ce qu’il nous était permis de faire, absolument aucune.

    The Comey Rule
    The Comey Rule
    Sortie : 2020-09-27 | 95 min
    Série : The Comey Rule
    Avec Jeff Daniels, Holly Hunter, Michael Kelly (II)
    Presse
    2,7
    Spectateurs
    3,4

    Pourquoi avez-vous accepté de jouer ce rôle, et quel intérêt trouvez-vous à incarner des personnages existant réellement ?

    Je n’avais aucune idée de comment j’allais le jouer. Depuis Newsroom, c’est quelque chose de récurrent dans ma carrière. Quand je suis dans cette situation, je fais face à la possibilité de l’échec, ce qui me motive encore davantage à réussir ma prestation, et cela maintient également mon intérêt éveillé tout au long du tournage. Je fais ce métier depuis longtemps maintenant, et si j’étais le genre d’acteurs à toujours jouer le même personnage, je pense que j’aurais déjà arrêté ma carrière car j’ai toujours cherché à faire des personnages complètement différents. C’est la raison pour laquelle j’ai fait Dumb & Dumber, car cela me permettait de faire parallèlement des rôles plus sérieux comme McAvoy dans Newsroom ou Comey dans The Comey Rule. Le rôle de Comey remplissait ce critère, car c’est un personnage carré et apolitique qui n’agit qu’au nom de la justice, en opposition à un gouvernement malhonnête et corrompu. C’est ce conflit qui attire en général les comédiens, le comparatif entre ce que représente Trump et ce que représente Comey. C’est l’essence même de la dramaturgie. J’ai trouvé cela intéressant et malin, ce sont des choses géniales à jouer. J’ignore pourquoi on me propose ce genre de rôles, mais j'en suis ravi.

    Que pouvez-nous dire sur votre collaboration avec Brendan Gleeson qui prête ses traits à Donald Trump ?

    Il est formidable, Brendan est vraiment le type d’acteur que j’adore : pas d’embrouilles, pas de chichi, il débarque sur le plateau prêt à tourner, sans répétition ni relecture des répliques, car je n’en ai pas non plus besoin. Notre première scène ensemble était celle du dîner. Nous nous sommes rencontrés dans la caravane de maquillage, j’ai immédiatement accroché, un mec super. Et puis sans rien répéter, nous avons tourné huit pages de dialogues, essentiellement des dialogues de Trump et Brendan a été bon dès la première prise. C’est le genre d’acteur avec lequel on espère toujours tourner, cela a été le cas pour l’ensemble de la distribution, mais tout particulièrement avec Brendan qui travaille très dur pour que tout ceci paraisse simple à faire.

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