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    Cinéma : 800 professionnels réclament la réouverture des salles
    Laëtitia Forhan
    Laëtitia Forhan
    -Chef de rubrique cinéma
    Fan de cinéma fantastique, de thrillers, et d’animation, elle rejoint la rédaction d’AlloCiné en 2007. Elle navigue depuis entre écriture d'articles, rencontres passionnantes et couvertures de festivals.

    La SRF (Société des Réalisateurs de Films) vient de publier une tribune intitulée "Un jour sans fin, qu'est-ce qu'on attend exactement ?" réclamant la réouverture des salles de cinéma.

    Alors que les cinémas et autres salles de spectacles sont fermés depuis 4 mois, la Société des réalisateurs de film (SRF) publie une tribune intitulée "Un Jour sans Fin, Qu'est-ce qu'on attend exactement ?". Signée par plus de 800 professionnels du cinéma (comédiens, réalisateurs, producteurs, exploitants, accessoiristes, attachés de presse, journalistes, distributeurs,...) qui réclament la réouverture des salles, elle dénonce le cauchemar que vivent les travailleurs du cinéma. Une réaction qui fait suite à l'annonce du 1er mars dernier confirmant la décision du Conseil d'Etat de fermer les salles, invoquant la situation sanitaire dégradée.

    Cinémas à l'arrêt : le Conseil d'Etat maintient la décision de fermer les salles

    "Aujourd'hui, et depuis de très longs mois, les 5 913 écrans des 2 046 cinémas de France sont maintenus fermés au nom d'un principe de précaution sanitaire pourtant contredit par un avis du Conseil scientifique du 26 octobre et par l'étude ComCor de l'Institut Pasteur du 10 décembre 2020.

    Aujourd'hui nous pourrons donc, encore et toujours, faire la queue pour aller acheter des baskets ou une glace, nous entasser dans les supermarchés ou prendre le train, même bondé, mais nous ne pourrons pas aller au cinéma. Ni au théâtre. Et cela malgré la mise en place d'un protocole sanitaire des plus stricts et des plus fiables dès le premier jour du déconfinement.

    Chaque semaine de fermeture ajoute à la catastrophe en marche

      

    Au gré des chiffres, des variants, des politiques d'image, d'annonce, de culpabilisation ou d'intimidation, nous avons le sentiment d'être éradiqués. Et alors quoi ? On reste fermé un an, deux ans ? Pour toujours ?

    Monsieur le Président, nous voudrions préciser une chose que l'opinion publique ne sait pas, mais que, bien plus grave, vous ne semblez pas savoir non plus : le cauchemar que vit l'industrie du cinéma, ses travailleurs et travailleuses, n'est pas tant celui de l'année passée, certes extrêmement difficile, mais bel et bien celui des deux voire trois années à venir. Chaque semaine de fermeture ajoute à la catastrophe en marche.

      

    C'est l'avenir d'une profession qui est hypothéqué, à mesure que les films terminés s'empilent chaque semaine sur les étagères des distributeurs. C'est le « tout plateforme » qui s'installe dans les habitudes et dévalorise nos ambitions et nos droits. C'est une filière industrielle économique forte de 340 000 emplois qui coule. C'est un monde de débats et d'idées qui s'appauvrit considérablement. Car le cinéma ne se préoccupe pas que du cinéma. Il se préoccupe de tout ce qui fait société, ouvre à la réflexion, à la discussion, amène la rencontre avec ce public qui nous manque à hurler. Et à qui l'on manque.

    Quel gâchis.

    Quelle violence.

    Quelle injustice.

    Combien de fois faudra-t-il répéter qu'aucun théâtre, lieu de culture ou salle de cinéma n'a été un cluster ? Combien de fois faudra-t-il répéter que nous ne sommes ni des troubadours égoïstes et déconnectés, ni des divas dans des tours d'ivoire mais bel et bien des femmes et des hommes responsables, conscients de la gravité de la situation ? Que le cinéma français est la troisième cinématographie la plus importante du monde, et que vous risquez de la faire s'effondrer en à peine un an.

    Monsieur le Président, une étude allemande menée par l'Institut Hermann Rietschel (Université de Berlin) vient de conclure que les salles de cinéma sont deux fois plus sûres que les supermarchés et trois fois plus sûres que les voyages en train. Lisez-la !

    Votre silence et celui de votre gouvernement sont en train de tuer le cinéma français, et plus généralement une grande partie de notre culture.

    Dans le respect des gestes barrières, de la distanciation physique et d'une jauge qui permette à chacun d'être en sécurité : ré-ouvrez les salles ! Maintenant !"

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