Quand une équipe d'une comédie super-héroïque commente le carton super-héroïque du moment ! Nous avons demandé à la bande de Philippe Lacheau, actuellement à l'affiche de Super-héros malgré lui, d'évoquer à notre micro le succès de Spider-Man No Way Home. L'occasion de savoir également, si selon eux, un vrai film de super-héros à la française serait possible sans adopter le ton de la parodie. Voici leurs réponses.
Tarek Boudali se présente comme "un fan de DC Comics, et surtout Marvel". "Je ne suis pas le plus grand fan de Spider-Man, mais franchement quand j'ai vu No Way Home, je l'ai trouvé extraordinaire. C'est l'un de mes Marvel préférés maintenant. Il est génial, que ce soit en termes d'effets spéciaux, de scénario, et de dramaturgie aussi. Le fait qu'on en soit presque à 7 millions d'entrées, je trouve ça extraordinaire. Cela relance la machine. Cela prouve que les gens ont envie d'aller au cinéma. Faut juste qu'on leur donne des choses à voir."
Si les gens veulent vraiment voir un film, surtout les jeunes, ils y vont.
"De voir qu'il y a ce rassemblement, ça montre que les gens ont besoin de voir des films qu'ils aiment et que quand ils ont envie, ils peuvent aller au cinéma, complète Elodie Fontan. Et nous, étant dans le métier, ça fait un bien fou de voir ça."
"Cela donne énormément d'espoir, renchérit Philippe Lacheau. C'est ça qui est dur pour les cinémas aujourd'hui. Nous sommes en tournée depuis mi-novembre, donc on voit beaucoup d'exploitants, on parle énormément avec eux. Ce succès de fin d'année de Spider-Man qui est limite historique, c'était formidable pour eux. Mais ce qui est terrible, c'est que à peine, ça repart, on leur dit : 'bon, vous n'avez plus droit à la confiserie'. C'est injuste. Mais en tout cas, ça donne de l'espoir. Si les gens veulent vraiment voir un film, surtout les jeunes, ils y vont. Donc ça c'est cool."
Un vrai film de super-héros à la française : mission impossible ?
Super-héros malgré lui adopte le ton de la parodie pour aborder la thématique des super-héros. Rares sont les exemples de films français ayant abordé ce genre au premier degré. Est-ce mission impossible en France ?
"Je pense qu'en France, on peut faire tous les genres de films, vraiment, lance Tarek Boudali. Il y a des gens ultra-compétents, même plus compétents que les Américains dans certains domaines. C'est juste qu'en France, on ne nous donne pas assez les moyens. Pour ce genre de films, il faut beaucoup de moyens.
"C'est ça la problématique, il faut énormément d'argent, complète Julien Arruti. Est-ce que le marché français est assez important pour absorber ce genre de coûts ? C'est la grande question. Est-ce que le film français de super-héros dans lequel on mettrait des millions et des millions d'euros, tels qu'ils le font aux Etats-Unis, est-ce qu'il arriverait à s'exporter, et donc à s'amortir, c'est un peu ça la question. Mais je suis d'accord avec Tarek. En France, on a des talents incroyables, des réalisateurs incroyables, qui sont capables de ça."
Il faut être plus créatif si jamais on veut faire de vrais films de super-héros en France
"Au-delà des réalisateurs, côté effets spéciaux, on fait des choses incroyables, poursuit Tarek Boudali. D'ailleurs, ils s'exportent. Ils vont au Canada pour travailler dans les jeux vidéo, ou aux Etats-Unis pour travailler dans les films type Marvel. Les cascadeurs aussi. On travaille avec des cascadeurs top qui font des films américains. Je dis ça très sincèrement : en France, on peut tout faire."
On ne peut pas rivalier avec eux sur les moyens, donc il faut rivaliser avec eux sur les idées
Pour Philippe Lacheau, il faudrait être malin dans l'axe à choisir pour y parvenir. "Le seul moyen pour que les Français fassent des vrais films de super-héros au premier degré, c'est d'être malin dans l'axe à choisir. Par exemple, quand ils ont fait Joker aux Etats-Unis, c'était un peu version film d'auteur. Cela ne coûtait pas les fortunes d'autres blockbusters comme les Spider-Man, les Avengers.
Je pense qu'il faut être plus créatif si jamais on veut faire de vrais films de super-héros. Parce qu'on ne peut pas rivaliser avec des budgets de 300 millions. Mais certains s'en sortent très bien. On avait vu le film de super-héros de Douglas Attal, Comment je suis devenu super-héros, qui était réussi, qui était vraiment bien, vraiment cool."
"De toute façon, il n'y a pas de compétition à savoir qui fait le plus d'effets, ajoute Elodie Fontan Effectivement, en étant original, tu peux faire un très bon film d'action de super-héros français. On n'a à rougir de ce qu'on peut faire." "On ne peut pas rivaliser avec eux sur les moyens, donc il faut rivaliser avec eux sur les idées", conclut Philippe Lacheau.
Super-héros malgré lui est actuellement à l'affiche.
